CinemaCon 2016 – Rendre le son immersif accessible au plus grand nombre de salles

CinemaCon, la convention des exploitants de salles de cinéma américaines (réunis au sein du NATO-The National Association of Theatre Owners), est l'occasion pour les studios de présenter leurs prochains films et de mettre leurs stars à l'honneur. C'est aussi une vitrine pour les dernières innovations en matière de projection et de son. Laser, son immersif et formats spéciaux figuraient parmi les principales attractions de la 6e édition qui s'est tenue du 11 au 14 avril au Caesars Palace de Las Vegas. 
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Dolby

L’essor du son immersif est fulgurant, plus rapide que celui du 5.1 dans les années 80 : en l’espace de trois ans, 1 600 salles ont adopté le procédé Dolby Atmos et plus de 400 films ont été mixés dans ce format (une prestation proposée par plus de 130 laboratoires dans le monde).

Théoriquement, l’expansion du son immersif est sans limite : il pourrait être installé dans tous les cinémas puisqu’il produit aussi bien ses effets dans les grandes salles que dans les petites ; mais le coût de l’installation est aujourd’hui prohibitif pour la grande majorité des exploitants.

C’est la raison pour laquelle Dolby cherche des solutions pour faire baisser les coûts d’Atmos, principalement liés à l’acquisition et à l’installation (fixation, câblage…) des haut-parleurs destinés aux auditoriums et des amplificateurs de cabine.

Trois solutions émanant de la division SLS de Dolby – SLS audio étant un prestataire de haut-parleurs que le groupe a racheté fin 2014 – ont été dévoilées à CinemaCon :
. un haut-parleur de plafond multidirectionnel plus compact et plus léger,
. un dispositif d’accrochage facilitant l’installation des haut-parleurs de plafond,
. un système d’amplification pouvant remplacer jusqu’à douze amplificateurs standard.

Dolby annonce que ces solutions vont entraîner une baisse des coûts d’acquisition et d’installation d’Atmos pouvant aller jusqu’à 40 %.

 

DTS-X

La solution de DTS doit pousser encore plus loin la réduction des coûts du son immersif. Elle a fait ses débuts en Asie où elle est installée dans une centaine de salles (GDC, le fabricant de serveurs de Hong-Kong, est le principal partenaire de DTS dans le développement de DTS:X), mais c’est à CinemaCon qu’a eu lieu le lancement officiel pour les USA.

Contrairement à Atmos, DTS-X n’impose aucun cahier des charges en ce qui concerne le nombre et la position des haut-parleurs. DTS-X s’adapte à la configuration sonore de l’auditorium : la solution est conçue pour optimiser la diffusion du son immersif en fonction du maillage des enceintes.

L’exploitant peut ainsi concevoir sa solution de son immersif avec une certaine souplesse. Il peut, par exemple, commencer à exploiter DTS-X en ajoutant quelques enceintes à son dispositif 5.1 ou 7.1 et le compléter ultérieurement en fonction du budget dont il dispose, les aménagements successifs se faisant sous le contrôle de DTS ou de l’un de ses partenaires chargés de valider la qualité des installations. C’est cette souplesse qui fait dire au directeur du marketing de DTS que le format de DTS-X n’est ni 16.1, ni 32.1 ou encore 55.1 mais « whatever.1 ».

Le fait que DTS-X soit basé sur un standard ouvert, MDA (ou multidimensional audio) a aussi un impact sur le coût de la solution. Il en résulte notamment que le mixage des films au format DTSX ne donnera pas lieu au paiement de royalties.

Autre gros intérêt du standard MDA, il est conçu pour décoder tous les formats de son immersif : Auro3D, Atmos et, bien sûr, DTS-X. Si MDA est adopté par tous les prestataires de son 3D, les exploitants dont les équipements répondront à ce standard auront la garantie de pouvoir jouer tous les films, quelle que soit la manière dont ils ont été mixés.

L’adoption d’un standard unique est évidemment souhaitable et probable, mais s’agira-t-il du MDA ? Le SMPTE, organisme de standardisation américain, définit actuellement les règles qui vont présider au choix de la future norme de son immersif.