Mediakwest : L’animation française est toujours la vedette, mais ses films ne sont pas souvent en haut de l’affiche…
Marc Vandeweyer : Phantom Boy, Une vie de chat (etc.) n’ont pas réussi à passer la rampe alors qu’ils sont magnifiques. Ernest et Célestine n’a fait que 900 000 entrées alors qu’il aurait dû faire le double. Mais même un Disney moyen arrive à dépasser les deux millions ! Le public semble plus sensible aux films en CGI à l’apparence Disney ou Pixar.
MK : À quoi attribuez-vous ces revers ?
M. V. : Le bouche-à-oreille n’a plus le temps de se faire. Les Américains, qui ont constaté que l’Europe leur avait pris des places de marché, ont doublé leur offre avec des films qui font dix millions d’entrées sur l’Europe. Ce n’est donc pas seulement un problème de programmation, mais de puissance promotionnelle. Or, il est clair que nous n’avons pas les mêmes moyens financiers !
MK : Comment y remédier ?
M. V. : En quinze ans, les réalisateurs et producteurs sont devenus très professionnels et leurs films sont très aboutis, comme l’atteste le Cartoon Movie. Les distributeurs sont là, le réseau est là, tout fonctionne, reste à le faire savoir au public ! C’est notre prochain défi. Avec plusieurs sociétés transmédia, nous menons des réflexions sur la manière de l’aborder. Je vais interpeller la Commission européenne. Des initiatives sous forme d’aide à la distribution, émanant de fonds privés, commencent aussi à apparaître.
* Cet entretien est extrait de l’article « Cartoon Movie 2016 – Le bond en avant des films adultes » publié pour la première fois dans Mediakwest #16, pp. 64-66 et accessible ici.
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