…Du côté de la production, le baromètre Ficam janvier/septembre 2016 a quant à lui observé le taux de délocalisation le plus bas de ces neuf dernières années. Ce dernier a plafonné à 19 % et le nombre de semaines de tournages à l’étranger a été divisé par deux entre 2015 et 2016.
Cette performance est le fruit du renforcement du dispositif du crédit d’impôt opéré par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) en janvier 2016. Cette mesure a ainsi permis la relocalisation des longs métrages, tels que Folles de Django (Django Melodies) d’Etienne Comar, dont le tournage était initialement prévu en République Tchèque, Au revoir là-haut d’Albert Dupontel, dont le tournage était prévu en Belgique, Marie-Francine de Valérie Lemercier (tournage prévu en Roumanie et en Hongrie).
La mécanique du nouveau crédit d’impôt est certes un peu moins efficace pour la relocalisation de la postproduction, puisque le taux de délocalisation des effets visuels reste plutôt élevé (42 % en janvier-septembre 2016 sans tenir compte de Valerian, contre 63,02 % en 2015), mais son efficacité n’est néanmoins plus à démontrer, en particulier dans sa dimension internationale.
En effet, en 2016, la nouvelle formule du crédit d’impôt international, qui incite les productions étrangères à tourner ou postproduire sur le territoire, a canalisé 152 millions d’euros de dépenses, une belle performance puisque ce montant était de 57 millions d’euros en 2015 et 152 millions d’euros (cf. ci-après).
C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que les organisations professionnelles, telles que Film France, la Ficam ou encore le SPFA, ont accueilli, il y a quelques semaines, la loi de finances 2017 qui proroge jusqu’en 2019 le crédit d’impôt international pour les œuvres audiovisuelles et cinématographiques, tout en abaissant de 1 million d’euros à 250 000 euros son seuil des dépenses minimales en France pour pouvoir en bénéficier…
Une attractivité naturelle boostée par le Crédit d’Impôt International
Parmi les productions les plus remarquables produites en 2016 avec le soutien de ce dispositif, figurent les trois longs métrages suivants et une série britannique :
• Befikre. Ce long métrage « bollywoodien » de Aditya Chopra a été intégralement tourné en France grâce au crédit d’impôt international. Cette production, qui a dépensé près de 6 millions d’euros sur le territoire, a été tournée cet été en 55 jours. Elle a sollicité 80 techniciens français et totalisé plus de 3 000 journées de figuration. La Commission du Film d’Île-de-France a accompagné ce projet lors de sa préparation et d’un tournage qui s’est déroulé à Montmartre, à la Tour Eiffel, sur les quais de Seine, au Lido, sur les Champs-Élysées, place du Panthéon, à l’hôtel Westin Paris-Vendôme… mais aussi à Cannes et en Picardie. Ce film est sorti en salle le 9 décembre dernier.
• Dunkirk. La superproduction de Christopher Nolan a été tournée en grande partie à Dunkerque. Le tournage a mobilisé pas moins de 450 techniciens et plus de 2 000 figurants de mai à juin 2016. Les retombées économiques, calculées par la ville et l’office du tourisme, représentent entre 5 et 7 millions d’euros pour l’économie dunkerquoise. C’est Peninsula Films qui était producteur exécutif du tournage en France. Sortie prévue : 19 juillet 2017.
• Jackie. Le tournage de ce long métrage de Pablo Larrain avec Nathalie Portman s’est déroulé en très grande partie aux Studios de Paris, à Saint-Denis, où ont été reconstitués les décors intérieurs du film. Why Not Productions en était le producteur exécutif. Sorti sur les écrans américains le 2 décembre dernier, ce film est en compétition pour les Oscars 2017.
…Le crédit d’impôts international intéresse également les producteurs de séries ; ainsi, Riviera, série britannique réalisée par Neil Jordan, a été tournée intégralement sur la Côte-d’Azur. La série sera diffusée sur la chaîne Sky à partir de février 2017.