2016, une année de grands changements pour les univers Media & Broadcast !

Nombre d’évolutions en cours vont s’accélérer et certaines tendances s’amplifier. Geoff Stedman, Senior Vice President, StorNext Solutions, s’exprime sur l’avenir immédiat du Media & Broadcast. Plusieurs innovations fraîchement arrivées sur le marché vont s'implanter parfois au détriment d'autres technologies....Le pas de marche est soutenu !
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IP et OTT vont véritablement s’imposer

Il y a de cela trois ans, voire cinq (suivant le marché géographique concerné), l’industrie audiovisuelle commençait à adopter une infrastructure basée sur IP pour la distribution de contenus grand public. La croissance fulgurante de Netflix, dont le nombre d’abonnés a plus que doublé en trois ans (entre 2012 et 2015), pour l’essentiel à l’international, illustre cette tendance.

Dans les douze prochains mois, l’adoption d’IP va rapidement s’accélérer, au point que la diffusion basée sur IP et la distribution Over-the-top (OTT) ne seront plus perçues comme des technologies alternatives, mais comme un modèle dominant. La diffusion linéaire et la diffusion non linéaire resteront aussi populaires qu’aujourd’hui, mais les services non linéaires et OTT s’affirmeront comme des modèles de distribution qui feront jeu égal avec elles. En fait, dans certains domaines en développement, les consommateurs feront l’impasse sur les services de télévision par câble et par satellite et adopteront directement des services IP et OTT, souvent distribués sur des appareils portatifs.

 

Le 4K supplanté par HDR

Dans l’année à venir, la technologie HDR (High Dynamic Range) surpassera le 4K en matière de qualité de contenu. Plus qu’une prévision, cette affirmation confirme une situation réelle. Les consommateurs constatent une très nette amélioration de la qualité d’image avec une meilleure plage dynamique, bien supérieure à ce qu’ils peuvent obtenir avec des résolutions plus élevées, ce qui stimule la demande de contenus au format HDR.

Conscients de l’impact de cette technologie sur l’expérience visuelle, Netflix et Amazon distribuent déjà des contenus HDR, et d’autres acteurs de l’industrie de la diffusion leur emboîteront le pas. De surcroît, les énormes besoins en bande passante du 4K compliquent la tâche des diffuseurs, alors que HDR requiert beaucoup moins de bande passante, tout en offrant un produit de qualité supérieure. Il n’existe pas encore d’infrastructure pour prendre en charge HDR (notamment de téléviseurs compatibles HDR), mais la qualité et le faible coût de distribution, propres à cette technologie, garantissent qu’une telle infrastructure sera mise en place dans les douze prochains mois.

 

Le Cloud devient une composante à part entière du workflow de production

Par le passé, il était difficile de prévoir comment les sociétés de production utiliseraient le Cloud. Nombre d’observateurs pensaient qu’une bonne partie du stockage intermédiaire — stockage des travaux en cours et archives near-line — migrerait vers le Cloud, mais cette tendance ne devrait pas se concrétiser à court terme. Au lieu de cela, de plus petites sociétés de production commenceront à utiliser le Cloud plus largement pour le stockage à long terme, et nous assisterons à un transfert davantage marqué de la production vers celui-ci, à l’initiative d’entreprises effectuant des opérations de transcodage, de rendu, de montage et de contrôle qualité. Ce type d’usage restera encore très limité en raison de problèmes liés à la bande passante et aux applications, mais l’évolution aura commencé. Elle s’accélérera avec l’augmentation constante du nombre d’éditeurs qui réécriront et personnaliseront leurs applications pour tirer parti des fonctionnalités propres au Cloud. D’abord, le rendu dans le Cloud, tel qu’il est pratiqué aujourd’hui, continuera de gagner en popularité, puis des opérations comme l’ingestion et le transcodage seront elles aussi transférées vers le Cloud, ainsi peut-être que la transmission de type push de ces contenus à plus basse résolution vers les locaux des entreprises. En résumé, le Cloud deviendra une réalité pour de nombreuses sociétés de production en 2016.

 

Après la distribution basée dans le Cloud, la gestion des ressources basée dans le Cloud

Nous assisterons, dans les douze prochains mois, à une accélération de la gestion du contenu dans le Cloud. À l’instar de l’offre SaaS de Salesforce qui propose pour le CRM un modèle axé sur la réduction des coûts d’exploitation et accessible de partout, un modèle SaaS basé dans le Cloud pour la gestion des ressources multimédias s’imposera sur le marché. Il séduira en particulier les entreprises qui investissent pour la première fois dans la gestion des ressources. Bien que les prestataires de contenu fusionnent toujours plus de contenus IP dans le Cloud en vue d’une distribution via des services OTT, ils gardent souvent la main en interne sur leur gestionnaire de ressources multimédias et sur l’automatisation de la production. Courant 2016 cependant, la distribution sera externalisée vers le Cloud. À l’issue des opérations de mise en conformité et de finition, le contenu sera agrégé dans le Cloud public (plus vraisemblablement) ou privé, puis transcodé pour la distribution, collecté en vue du contrôle qualité, archivé à long terme en mode near-line (stockage objets), mais aussi transféré d’un site de production vers un autre. Cette situation s’imposera l’année prochaine, pas seulement chez les plus gros diffuseurs ou dans les plus grands studios du monde, mais probablement partout. Bien qu’ils ne communiquent pas beaucoup sur ce point, nombreux sont ceux qui s’efforcent de mettre en œuvre cette évolution au sein de leur entreprise.

 

Poids accru du stockage défini par logiciel dans les workflows multimédias

En 2016, il ne sera plus possible d’ignorer les avantages du stockage objets et du stockage défini par logiciel pour les workflows multimédias. Parallèlement à l’optimisation de leurs workflows, les entreprises seront en mesure d’atténuer l’impact de la détérioration permanente des systèmes propriétaires sur leurs opérations. Des traitements, comme le transcodage et le rendu, seront externalisés vers le Cloud ou vers des fermes de rendu et de transcodage. Plutôt que d’investir dans des systèmes propriétaires pour exécuter ces traitements, les sociétés opteront pour des solutions Compute as a Service (CaaS). Cette tendance en matière de distribution, de même que le recours accru aux solutions SaaS et l’externalisation d’un plus grand nombre de traitements, permettront aux entreprises de s’affranchir des boîtiers propriétaires et de mieux tirer parti des standards ouverts. Par certains aspects, cette évolution est déjà en cours, et le modèle économique sera davantage affiné à mesure que les prestataires de services Cloud continueront de faire appel à des développeurs d’outils de production en interne.

Dans ce cadre, nous assisterons à la poursuite de la consolidation des différentes opérations. Quantum a déjà commencé à consolider des éléments de stockage critiques avec Xcellis, sa plate-forme de stockage partagé pour workflows. À l’échelle du secteur, une consolidation accrue rendra la gestion des systèmes plus aisée et permettra aux entreprises d’améliorer l’efficacité des différents systèmes qui composent le workflow multimédia. Telle est la tendance générale que nous observerons l’année prochaine. Au cours des derniers douze à vingt-quatre mois, les utilisateurs se sont livrés à de nombreuses expérimentations : second écran, distribution IP, OTT… Ils s’attachent aujourd’hui à rendre ces pratiques plus efficaces, et nombre des gains dans ce domaine seront imputables à la consolidation.


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