2016, une année en recul pour le cinéma français dans le monde

En 2016, les films français ont réuni 34 millions de spectateurs et généré 230 millions d'euros de recettes dans les salles étrangères, des résultats en forte chute qui s'expliquent avant tout par l'absence de titre phare, à l’instar de Taken 3 en 2015, estime Unifrance.
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Pour la première fois depuis plus de dix ans, le cinéma français dans le monde passe sous la barre des 50 millions d’entrées, faisant deux fois moins d’entrées à l’international qu’en France. L’Europe occidentale redevient le premier marché des films français, avec près de 50% des entrées, devant l’Amérique du Nord et l’Asie.

Selon les données recensées à ce jour par Unifrance et le CNC, 23 millions d’entrées ont été enregistrées pour les productions majoritairement françaises (-77% par rapport à 2015) ; 22 millions d’entrées pour les films en langue française (-52% par rapport à 2015), 540 films français en exploitation dans les salles étrangères (-8% par rapport à 2015). Au total, cinq films français dépassent le million d’entrées (contre dix en 2015).

Les États-Unis sont à nouveau le premier pays d’exportation des films français en 2016, alors qu’en Chine, les entrées des films français ont chuté de 14 à 1 million.

Cette forte chute des entrées en 2016 s’explique avant tout par l’absence de succès spectaculaires tels que Taken 3 (44 millions d’entrées en 2015). Car, si le nombre de films en exploitation est équivalent aux moyennes des années précédentes, seuls deux films majoritairement français (Le Petit Prince et Oppression) franchissent le seuil du million de spectateurs cette année, contre neuf en 2015.

Conséquence directe de cette absence de titre phare, le niveau de concentration des entrées est le plus faible constaté depuis les années 2000 : les cinq plus grands succès français de l’année 2016 ne représentent que 28,3% des entrées globales du cinéma français dans les salles étrangères, contre 70,5% en 2015.

Autre conséquence notable, les films en langue française réalisent 22 millions d’entrées en 2016, soit près de 64% des entrées totales sur la période, une proportion record depuis plus de 15 ans, bien supérieure à la moyenne de 43,6% constatée sur les dix dernières années.

Cette dispersion des entrées permet de révéler certains succès locaux et met en avant plusieurs films en langue française au sein du classement annuel, comme les belles surprises du Goût des merveilles et de L’Étudiante et Monsieur Henri dans les salles allemandes, qui accèdent tous deux au top 10 de l’année.

Elle explique également l’incroyable continuation de la carrière déjà historique du Petit Prince, qui, après une année 2015 exceptionnelle à plus de 15 millions d’entrées, continue de rayonner hors de nos frontières pour sa deuxième année d’exploitation. Avec plus de 3 millions de spectateurs supplémentaires rassemblés sur une quarantaine de territoires, il devient le plus grand succès de l’année 2016 pour une production française et le film d’animation le plus vu à l’international.

Le reste du top 10 marque une nouvelle fois la force de la diversité de la production française en dehors de ses frontières. Le thriller en langue anglaise Oppression, en 2e place du classement, ou encore le documentaire Les Saisons, sixième meilleur film français de l’année, illustrent la vitalité des films de genre à l’international.

La comédie française n’est pas en reste en 2016 avec notamment les belles performances des Nouvelles Aventures d’Aladin et d’Un homme à la hauteur. Enfin, Mustang, Chocolat et Elle rendent honneur au genre dramatique en venant compléter le top 10.

Par ailleurs, malgré une année 2016 globalement en berne, l’intérêt pour le cinéma français n’est pas à mettre en doute, comme en témoignent les deux records de fréquentation au 20e Tour du cinéma français au Mexique (410 000 spectateurs, +28% par rapport à 2015) ainsi qu’à la 27e édition de l’Alliance Française French Film Festival en Australie (168 000 entrées), deux événements consacrés aux films français.

On comptabilise également plus de dix productions majoritaires ayant enregistré davantage d’entrées à l’international en 2016 que sur le sol français, notamment Le Goût des merveillesAsphalte, Francofonia ou encore Mustang.

« Cette année de recul ne saurait donc en aucun cas remettre en question la place centrale du cinéma français sur la scène internationale », conclut le communiqué d’Unifrance accessible en intégralité ici.