« Ouragan » – Une postproduction à l’échelle des ambitions du projet…

Tourné en 4K et 3D stéréoscopique et fruit de la traque de dix-huit ouragans pendant quatre ans, le long métrage Ouragan, est sorti dans les salles de cinéma en France hier...  « La postproduction a été très lourde puisqu'au bout du compte, nous nous sommes retrouvés avec un master de 13 Tera en Tiff 4K/3D ! », commente Cyril Barbançon, l'un des coréalisateurs du film. Passage en revue des différentes phases de la postproduction mise en place pour ce film (Suite de notre saga dont les 2 premières parties ont été publiées hier et avant hier).*
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« J’ai eu la chance de pouvoir suivre le film de bout en bout. Nous avions choisi de rapporter des fichiers Raw afin de garder une grande latitude de traitement de l’image en postproduction. Il faut savoir que le relief sollicite beaucoup d’énergie technique sur le tournage ; nous souhaitions donc revenir avec des images intégrant un maximum d’informations pour les travailler a posteriori », précise Cyril Barbançon.

Le montage, qui a démarré presqu’en en même temps que le tournage, s’est déroulé sur 18 mois et les 500 heures de rushes ont été traitées sous Avid DNX 36. Le travail a été réparti sur trois points géographiques : le montage principal s’est déroulé en Belgique chez Climax Films, à Marseille chez Saint Thomas Productions et chez le réalisateur, à proximité de Grenoble. La conformation finale s’est opérée sur un Quantel Pablo, en Belgique.

« Le film intègre, par ailleurs, quelques effets… La Nasa, partenaire clé du projet, s’est s’impliquée pour nous faciliter le suivi des ouragans. L’institution américaine a facilité les rapprochements avec des instituts scientifiques qui nous ont guidés dans notre démarche et elle nous a aussi livré des images de la Terre vue de l’espace. Ces images intéressantes étaient un peu impersonnelles ; nous les avons donc retravaillées en postproduction et enrichies avec des plans en CGI pour créer un point de vue subjectif. Nous avons, par exemple, produit un hublot de navette spatiale avec des traces de doigts pour plus de réalisme. La Nasa nous a aussi livré des images de nuit un peu bruitées que nous avons retouchées », détaille le réalisateur. Les effets, qui concernent une trentaine de plans, ont été réalisés par la société Benuts en Belgique.

Dernière phase de la postproduction image, l’étalonnage stéréo et colorimétrique, s’est déroulé sur cinq semaines. Il a été géré par Pierre Sudre, étalonneur expérimenté de longue date en 3D. « Nous avons voulu conserver un parti pris naturel et éviter la sur-saturation », précise Cyril Barbançon.

 

Mention spéciale pour le son !

« En rentrant de tournage, j’ai précisé à l’équipe : nous avons tourné des images pendant quatre ans, mais au bout du compte nous n’avions que 40 % du potentiel du film ! », souligne Cyril qui savait dès le départ qu’Ouragan ne pourrait prendre toute sa dimension sans un travail sonore élaboré… Il avait certes prévu un travail de longue haleine, mais imaginait-il, en confiant le montage son de 43 semaines à son équipe, que le mixage final se déploierait sur 500 pistes ?…

« Nous avons voulu relever le défi de ne pas faire subir au spectateur un bruit de chasse d’eau pendant 90 minutes et le mixeur Emmanuel de Boissieu s’est vraiment surpassé puisqu’il est allé jusqu’à consacrer quatre jours de mixage à une séquence de deux minutes ! ».

 

Un film qui a surmonté des défis à plusieurs niveaux…

« Ouragan était un projet ambitieux qui est né du désir commun de réaliser un film sur un phénomène invisible… le vent. Et pour complexifier les choses, nous avons décidé de le tourner en 3D. Ce fut le début de cinq années de voyages, de recherches et développements techniques, de tournage en 3D sur le terrain, suivi d’un long processus de postproduction. Nous avons transporté les caméras au cœur des tempêtes, sous l’eau et dans les cieux. Nos régisseurs locaux, au Sénégal, à Porto Rico, à Cuba, aux États-Unis et nos chefs opérateurs, assistants cadreurs, stéréographes et ingénieurs du son ont joué un rôle clé. Ce n’est pas tout le monde qui veut faire partie de l’équipe d’un film qui voyage dans l’œil d’un cyclone. Il faut des gens très particuliers pour cela ! »

* Troisième et dernière partie de notre article « 4K/3D : Ouragan va vous transporter » paru pour la première fois en intégralité dans Mediakwest #16, pp. 60-62.

Lire la première partie: « Ouragan » – En 4K/3D, il va vous transporter !

Lire la seconde partie: « Ouragan » – Des équipements de tournage sur mesure

 

Et, pour découvrir Ouragan dans sa version 3D sur Paris, rendez-vous à l’UGC des Halles..

 

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