4 questions à Ella Cohen, directrice de la veille internationale du groupe Newen

Ella Cohen est coordinatrice du développement de la veille internationale au sein de Newen. Son groupe, qui fait partie du peloton de tête en matière de production TV, fabrique 1300 heures programmes à l’année tous genres confondus. Citons,du côté des séries emblématiques, Versailles ou Braquo sur Canal+ et Plus belle la vie sur France 3. Newen produit en outre de nombreux documentaires et magazines au travers de ses trois filiales : 17 juin, TelFrance et Capa.
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Dans le cadre de sa mission, Ella Cohen accompagne les producteurs du groupe dans leur travail de création, à la fois en leur fournissant des exemples de programmes et des tendances. Elle leur apporte ainsi une source d’inspiration, en les tenant au courant de ce qu’il se passe à l’échelle mondiale.

Il y a quelques semaines, Ella Cohen est venue rendre compte des tendances en matière de formats TV sur le festival du film corporate Films & Companies. À cette occasion, elle a, sur notre plateau WebTV, présenté son métier et commenté les tendances repérées à l’international ces derniers mois…

 

Mediakwest : On commence à entendre parler de programmes collaboratifs qui font intervenir une audience contributrice… Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Ella Cohen
 : Cela commence doucement mais sûrement, même s’il s’agit encore de ballons d’essais dans des programmes tels que The Voice ; il y a une forme de collaboration à travers le vote, avec l’implication des téléspectateurs via le second écran… The Voice propose aux téléspectateurs d’être le cinquième juge ; on retrouve de plus en plus fréquemment ce genre de démarche. À terme, la démarche pourra se systématiser avec une volonté multi-écrans qui se retrouvera aussi bien dans la fiction que le documentaire, le flux que le divertissement.

 

MK : Y-a-t-il, ces derniers mois, des programmes qui ont particulièrement attiré votre attention par leur concept ou leur effet « wahou » en terme d’audience ?
E. C.
 : Oui, j’ai un petit favori qui est Carpool Karaoke. C’est une pastille musico-humoristique issue d’un talk show de deuxième partie de soirée aux États-Unis sur la chaîne CBS. L’animateur est en voiture, fait un covoiturage avec une célébrité, généralement du monde de la musique, et les deux chantent à tue-tête le long du trajet. C’est quelque chose qu’on a tous fait sur la route des vacances, ça nous parle, c’est rigolo de voir Adèle ou Elton John faire le clown sur ces titres. D’un point de vue professionnel, c’est le parfait exemple de la vitalité des contenus : on est sur une pastille dans un talk show qui dure 1h30, avec un moment d’émotion et d’humour qui fonctionne très bien sur YouTube. Ces contenus sont extrêmement partagés et regardés (600 millions de vues). Forts de ce succès, les producteurs sont en train d’imaginer un format plus long pour la télévision.

 

MK : Comme en témoignent ces 600 millions de vues, on assiste à une globalisation de l’audience, avec des écrans qui peuvent aller partout, toucher tous types de publics dans le monde… Chez Newen, peut-on encore s’émanciper d’une approche internationale ?
E. C. : Non, et c’est d’ores et déjà l’objectif du groupe d’être à la fois au diapason d’une scène locale (française) et internationale. On estime aujourd’hui qu’un format ne fonctionne que s’il touche les deux niveaux le plus souvent possible. Nous avons de petites « success stories » comme le format de jeux Harry diffusé sur France 3 depuis quatre ans et qui continue sa carrière en Turquie…

 

MK : Il est évident que vous ne pouvez pas donner de détails sur les projets en cours, mais l’un des programmes que votre groupe proposera prochainement vous paraît-il particulièrement disruptif ?
E. C. : Oui et non, les calendriers sont contrôlés par les producteurs, qui restent maîtres de leur développement. Moi, je suis là pour ouvrir des perspectives… Pour proposer un pas de côté qui permette d’aboutir à une proposition plus forte à présenter aux diffuseurs. Donc pour découvrir les prochains formats innovants de CAPA, vous n’avez d’autre alternative que de faire de la veille ! 


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