Le code (saison 2 dès le 4 janvier sur France 2)© Gilles Custine / Making Prod / France TélévisionsLe Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a accompagné la production de 4 005 heures de programmes audiovisuels français en 2022 en répondant présent à la grande diversité des genres dans les univers de la fiction, du documentaire, de l’animation et de l’adaptation audiovisuelle de spectacle vivant…
Malgré une baisse de 12,6% par rapport à l’année précédente, ce chiffre reste significatif, surtout lorsque l’on considère l’impact de la crise sanitaire sur l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel. En effet, l’année 2021 avait été marquée par le tournage de projets reportés de l’année 2020, d’où une augmentation exceptionnelle du volume de production.
Le soutien financier accordé par le CNC pour la création et la production de programmes, qui s’élève à 214,3 millions d’euros en 2022, affiche un recul de 20,5% par rapport à l’année précédente mais cette diminution est à mettre en corrélation avec une baisse des devis de 21,6% par rapport à 2021 et de 6,4% par rapport à 2019. L’intégralité des œuvres soutenues représentent un volume financier global de 1,5 milliard d’euros.
N’oublions pas le contexte particulier des années 2020 et 2021, marquées par l’arrêt des tournages en raison de la crise sanitaire. L’année 2022 était donc une année de rattrapage, avec un niveau de production très élevé, en particulier dans les domaines de la fiction et de l’animation.
La fiction reste le genre le plus soutenu par le CNC, avec un montant de 82,5 millions d’euros alloués en 2022. Viennent ensuite le documentaire avec 67,7 millions d’euros, l’animation avec 35,2 millions d’euros, le spectacle vivant avec 26,1 millions d’euros et le magazine d’intérêt culturel avec 2,7 millions d’euros.
Fiction, un marché porté par les séries
Concernant la fiction, le seuil des 1 000 heures aidées a été dépassé pour la deuxième année consécutive, avec un total de 1 083 heures en 2022. Bien que ce chiffre représente une baisse de 17,6% par rapport à l’année record de 2021, il affiche une augmentation de 4,2% par rapport à 2019. Les devis de fiction ont atteint 870,3 millions d’euros en 2022, soit une baisse de 21,4% par rapport à 2021. Dans ce paysage, les séries représentent désormais 85% du volume de fiction aidé.
Le coût horaire de production a également diminué, atteignant 803,4 milliers d’euros, soit une baisse de 4,6% par rapport à 2021. Cependant, il convient de noter que le poids croissant des feuilletons, qui ont des coûts horaires relativement faibles, a entraîné une baisse du coût horaire global. Hors feuilletons, le coût horaire des fictions aidées reste élevé, à 1 182,7 milliers d’euros, soit une légère baisse de 0,5% par rapport à 2021 et une augmentation de 1,5% par rapport à 2019.
On peut aussi constater que la politique d’incitation à la relocalisation, notamment le Plan Studio, fonctionnent bien puisque désormais 95% des tournages se déroulent en France.
Les diffuseurs acteurs majeurs de plus en plus importants pour la production audiovisuelle
Les diffuseurs ont joué un rôle important dans le financement de la production de fictions en 2022, avec un investissement total de 538,6 millions d’euros, bien que cela représente une baisse de 17,8% par rapport à 2021. Cependant, la part des devis assumée par les diffuseurs a augmenté, atteignant 61,9% en 2022, soit une hausse de 2,7 points. Cette augmentation est notamment due à la contribution des plateformes étrangères, qui ont augmenté leurs investissements dans la production déléguée indépendante. En effet, grâce au dispositif expérimental du Fonds sélectif plateformes, ces opérateurs ont préacheté des œuvres audiovisuelles françaises pour un montant de 44,1 millions d’euros en 2022, comparé à seulement 2,7 millions d’euros en 2021.
Un marché de l’animation qui reste dynamique malgré un infléchissement
En ce qui concerne l’animation, l’année 2022 a connu une baisse du volume de production aidée, avec 221 heures soutenues, soit une diminution de 38,1% par rapport à une année 2021 particulièrement dynamique. Cette infléchissement porte le volume des animations aidées au plus bas depuis 2003, cependant, cette baisse s’explique en partie par le développement de nouveaux programmes avec un nombre d’épisodes plus faible et une augmentation des programmes à moins de 800 K€/heure. Le marché est aussi en pleine restructuration industrielle puisque les dépenses techniques ont presque été divisées par deux
Et, malgré tout, le marché de l’animation en France reste dynamique, soutenu par une augmentation du nombre de productions bénéficiant du crédit d’impôt international et impliquant le tissu productif local.
Documentaire : un financement qui se maintient malgré une baisse des volumes
Le documentaire, quant à lui, a maintenu son financement malgré une baisse du volume de production historique. En 2022, 1 669 heures de documentaires ont été soutenues, soit une baisse de 10,7% par rapport à l’année précédente. Les devis ont également diminué de 7,3%, atteignant 341,3 millions d’euros. Cependant, l’apport financier du CNC pour les documentaires a connu une baisse plus modérée, avec 67,7 millions d’euros alloués en 2022. Dans ce paysage la part des documentaires avec un coût horaire à 200 K€ continue à progresser et plus de la moitié des 1669 heures est représentée par des documentaires de société. France Télévisions porte nettement le genre. Enfin, symptôme de l’économie tendue de ce segment de l’industrie audiovisuelle, plus de la moitié des dépenses des budget soumis au CNC sont affectées aux rénumérations.
L’adaptation audiovisuelle des spectacles vivants prospère
Enfin, l’adaptation audiovisuelle des spectacles vivants a connu une deuxième année de hausse, avec 776 heures aidées en 2022, soit une augmentation de 4,5% par rapport à 2021. Cette reprise s’explique par la levée des restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19 et la reprise des représentations de spectacles vivants.
En conclusion, bien que certaines baisses aient été observées par rapport à l’année record de 2021, il faut considérer ces chiffres dans le contexte exceptionnel des années précédentes, et donc, globalement, le volume des soutiens témoigne toujours d’une belle vitalité de l’industrie audiovisuelle française.
Pour des informations détaillées, consultez l’intégralité de l’étude : La production audiovisuelle aidée en 2022.
