Salon du CES 2012 : la vidéoprojection au point mort ?

MediaKwest donne un coup de projecteur bienveillant sur la vidéoprojection, qui semble en avoir bien besoin. Par le libellé « vidéoprojection », nous entendons, non pas les lucioles qui diffusent des PDF ou des documents Word, mais bel et bien les modèles Full HD et 4K chargés de donner des couleurs et de la classe au cinéma hors des salles dédiées. Une fois de plus, le CES nous a permis de constater l'ampleur des « dégâts »...
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Assister annuellement au salon du CES permet évidemment de faire un constat de ce qui est mis en exergue d’une année à l’autre, et ce qui ne l’est plus vraiment. Le cas de la vidéoprojection est douloureux à plus d’un titre. En effet, si on regarde dans le rétroviseur, on se rend compte que, du temps où le public n’avait accès qu’au LaserDisc et au DVD, il semblait assez enclin à dépenser de coquettes sommes pour acquérir un vidéoprojecteur, et ce, même si ce matériel est invariablement regardé avec d’affreux préjugés par des hordes de bipèdes. 2012, alors que le Blu-ray Disc et son image Full HD plutôt alerte des pixels atteint de solides parts de marché aux USA et en Europe, il tient de l’évidence de constater que le public se rue sur les téléviseurs (méga promotionnés !), et boude royalement le seul « instrument » capable de répondre à la perfection au concept « Home Cinéma ». Le constat est amer, signifié par l’absence étonnante du géant Epson à Las Vegas qui, pourtant, lance une large gamme de modèle 3LCD, dont certains sont 3D (active) et de fort beau niveau technique. Du coup, d’allée en allée, nous partîmes en quête de grandes images Full HD et 4K, et nous parvînmes à en dégoter de rares exemples sur les stands JVC (voir notre papier sur la CES et le 4K), Panasonic (qui lançait le PT-AE5000, un 3LCD disposant d’un calibrage usine guidé par les techniciens du prémastering vidéo du Panasonic Hollywood Laboratory), Optoma, Mitsubishi, et Sony (4K VPL-VW1000ES, un monstre proposé aux environs de 18000 euros dans les secteurs professionnels et grand public).

 

Curiosité touristique, rêve inaccessible ?

 

Évidemment, les visiteurs faisaient la queue devant les salles dédiées, un peu comme on fait la queue devant une attraction à Disneyland, mais on sentait que la curiosité l’emportait un brin sur le réel désir de voir la bestiole pendue au plafond atterrir à la maison. Certes, tout n’est pas tout noir, mais il y a quelques années, ces mêmes marques proposaient des gammes entières de vidéoprojecteurs lors du CES, avec Sanyo en tête d’affiche, désormais absent du CES par exemple. Le vidéoprojecteur semble avoir « rejoint » le concept bien connu de la niche, au même titre que les matériels audio haut de gamme, d’ailleurs souvent associés à ces machines. Certes, le marché de la vidéoprojection « Home Cinéma » n’a jamais connu des parts de marché à se tordre de joie, mais le CES n’a pas donné d’indicateurs de sa pleine santé. Nos propos visent exclusivement les vidéoprojecteurs dits « Home Cinéma », et non les modèles institutionnels ou Digital Cinema, qui ne sont de toutes façons pas présentés au CES de Las Vegas.

Il n’en reste pas moins que l’évidence de voir les TV, quelles qu’elles soient, prendre le pas sur toutes les images, est claire. Avec l’accroissement des diagonales, l’arrivée de l’OLED et les projets de 4K, avec le 8K en ligne de mire, il semble que le segment des téléviseurs a tout ce qui faut dans sa gibecière pour faire des annonces sur les 10 ans à venir.

De son côté MediaKwest testera certains vidéoprojecteurs au fil de l’année 2012, qu’ils soient institutionnels ou « Home Cinéma » haut de gamme, 4K y compris.