La Maison, ça déménage

La Maison a quitté l'ouest de la région parisienne et la colline de Saint Cloud pour s'implanter au cœur de Paris, dans le 11ème arrondissement, passage Saint Sébastien. Une migration estivale, réalisée en un tour de main, un exploit à la hauteur d'Annie Dautane, PDG de la société.
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La Maison a emménagé depuis quelques semaines sur son nouveau site, tout à l’image de la société. La Maison occupe les anciens ateliers de couture d’Isabelle Marant. La Maison aime les endroits qui ont du vécu, de la patine, des matériaux nobles. Ici une grande verrière domine l’espace commun, réuni autour de plusieurs suites de postproduction.

La Maison conserve une activité centralisée sur la création d’effets spéciaux pour le cinéma et les films publicitaires, toutefois, depuis quelques mois, la société a élargi son champ créatif : « Le Digital a changé la donne de la publicité, désormais les annonceurs, les marques doivent alimenter leur site web, réseaux sociaux avec de plus en plus de contenus originaux. De plus, pour ces programmes, nous pouvons travailler sur des durées plus longues, et produire de véritables courts-métrages de fiction ou des documentaires. » souligne Annie Dautane
Récemment l’agence Balistik’Art et Helena Rubinstein, pour les soins de beauté Prodigy, ont confié à La Maison la réalisation de cinq courts-métrages : « Nous avons eu une liberté artistique totale », poursuit Annie Dautane. 

La Maison occupe environ 1200m2. La décoration intérieure mélange les textures brutes et sensuelles, une mixité de technologie, de matière brute, et de vintage. Au final, le charme opère, et a déjà une âme, loin des immeubles de bureaux blafards et froids. En terme de technologie, La Maison possède l’essentiel, stations de montage Avid Media Composer et Apple Final Cut, Autodesk Flame version 2013, et un particularisme, un soutien indéfectible à Softimage XSI. À cela, il faut ajouter quelques postes Houdini et 3D Equalizer.

Ces derniers mois, outre le travail réalisé pour la production de films publicitaires, La Maison a réalisé la supervision des effets visuels sur Upside Down, réalisé par Juan Diego Solanas, une co-production franco-canadienne qui sortira le 23 janvier en France (Jouror Productions, Onyx Films et Studio 37) et le 10 décembre aux États-Unis. François Dumoulin était responsable des effets visuels et Luc Froehlicher de la supervision 3D. La Maison a fourni l’ensemble des assets 3D, y compris sur les autres sociétés d’effets spéciaux impliquées sur le projet. Les principaux acteurs sont Jim Sturgess et Kirsten Dunst. Cette histoire fantastique met en scène Adam, un jeune homme ordinaire, qui tente de joindre les deux bouts dans un monde détruit par la guerre. Il est hanté par le souvenir d’une belle jeune fille venant d’un monde d’abondance. Elle s’appelle Eden.
Ce n’est pas la première collaboration entre Juan Diego Solanas et La Maison, puisqu’en 2003 La Maison avait énormément travaillé sur le court-métrage L’Homme sans tête, et l’avait co-produit. Le court avait été récompensé par de nombreux prix dont le Prix du Jury à Cannes et un César.

Autre activité

La société La Maison a ouvert une filiale de production baptisée Calm (Comme À La Maison). Il s’agit surtout de pouvoir être autonome sur des projets parfois difficiles financièrement à monter ou qui nécessitent une mixité très étroite en technologie et artistique. « La Maison a toujours fait de la production en aidant notamment des courts-métrages à voir le jour, associant technologie et créativité. Nous avons produit le court-métrage Fragments de Lionel Mougin. Qui a déjà obtenu plusieurs récompenses. Nous ne voulons pas nous considérer comme une société de production classique. Nous prenons des risques, et anticipons les étapes. »
Parmi les projets réalisés dans le cadre de Calm, le pilote de ce qui devrait être une collection, co-produite avec Les Films d’Ici pour Arte sur les objets d’arts, et dont le premier volet Eclats de l’Islam, est un film sur Le tapis de Cracovie qui est présenté dans le nouveau département du Louvre consacré justement à l’art de l’Islam. Ce tapis, un des plus beaux du monde, a été partagé, déchiré, volé, vendu, perdu et retrouvé. Un tapis qui se lit comme un livre et qui fait voyager dans l’histoire et dans le temps, jusqu’au cœur des religions monothéistes.

Le tapis de Cracovie décrypte les nombreux mystères et symboles d’une œuvre majeure conservée pour moitié au musée du Louvre… et pour moitié dans le trésor d’une cathédrale polonaise. Ce film, réalisé par Valéry Gaillard, et dont la direction artistique a été confié à Eve Ramboz, est totalement original dans son approche, et offre un regard neuf sur le documentaire culturel. Plutôt que de tenter de filmer ce tapis monumental, il a été décidé de le photographier dans sa globalité, de le modéliser, et de l’animer en 3D. Il est possible de voler au dessus du tapis, de s’arrêter sur un détail précis, de rentrer dans la matière. Le résultat est fascinant.

Enfin, La Maison finalise actuellement le court métrage Eve réalisé par Eric Gandois produit par Les Partenaires. Un court métrage tourné en 3D Relief, dont Alain Derobe était le stéréographe. Le film est en postproduction, à l’étape du compositing.