Mediakwest : Pourquoi avoir choisi un dispositif second écran ?
Bruno Masi : Arte nous avait demandé de réfléchir à un second écran complétant la programmation de l’émission Déchiffrage. Il y a trois ans, c’était assez nouveau. Nous avons donc élaboré un déroulé spécifique en veillant à ne pas parasiter l’antenne. Comme cela a rapidement posé des problèmes de production, nous sommes revenus à une solution community managment. Un économiste répond en direct aux questions des internautes et enrichit la diffusion avec des contenus multimédias. Cette fonctionnalité propre aux réseaux sociaux est la seule à ne pas être réactivée lors du replay de l’émission.
Mediakwest : Quelles sont les contraintes d’un second écran pour documentaire ?
B. M. Un documentaire, qui plus est sur l’économie, impose que l’on maintienne une économie de l’attention. Le contenu de son second écran doit apporter une plus-value informative et être facilement intelligible. Son écriture dépend étroitement du déroulé du premier écran. Elle doit donc se faire quasiment en même temps.
Mediakwest : La synchronisation pose-t-elle des problèmes techniques ?
B. M. Plusieurs procédés sont à notre disposition qui font appel au son, au code (option choisie par Déchiffrage) ou aux applications dédiées. Comme celles-ci impliquent un téléchargement, les diffuseurs hésitent à y recourir. Pour sa part, Déchiffrage, dont le développement a été internalisé par Les Films d’ici, fait appel à une web app. Si la technologie ne pose donc plus de problèmes aujourd’hui, il reste à définir la forme – et les contenus – de ce community management. Et à savoir jouer avec les codes de la culture web (live-tweet, etc.) afin de convaincre le public des réseaux sociaux de suivre l’émission…