Le ventes téléviseurs 4K dynamisent un marché des écrans TV en berne…
C’est le constat de Frédéric Vaulpré, Vice-President d’Eurodata TV Worldwide qui a mentionne une baisse des ventes des écrans de 32 % en un an avec 27 millions de TV vendues en 2015 (source GFK). En contrepartie, les ventes de téléviseurs 4K qui ont été multipliées par quatre en 2015 devraient atteindre 48 millions d’unités vendues en 2016… Il est donc temps de penser à produire en 4K !
… D’ailleurs, Netflix qui n’a pas attendu la publication des prévisions GFK, s’est engagé à produire 600 heures de programmes cette année et d’ici 2020, ce sont plus de 200 chaines UHD devraient voir le jour, les opportunités de vendre des programmes finalisés dans ce format deviennent donc bien réelles.
Une consommation TV qui progresse en délinéaire et sur les écrans internet
Les téléspectateurs regardent de plus en plus les programmes de télévision sur d’autres écrans. Au Canada, 60% des 18-34 ans ont regardé un programme TV en entier sur internet au cours du dernier mois. En France, 6% des internautes âgés de 15 ans et plus visionnent des programmes TV sur internet chaque jour. Des pratiques tirées par l’augmentation des équipements : par exemple, près de deux Français sur trois sont équipés d’un smartphone et plus de deux Néerlandais sur trois d’une tablette.
Le public regarde également les programmes en délinéaire, que ce soit après enregistrement ou en replay. En 2015, dans 26 pays qui mesurent l’audience en différé voire en replay pour certains, le délinéarisé a apporté 7% d’audience supplémentaire, soit 15 minutes quotidiennes en moyenne. Au niveau mondial, la durée d’écoute de la télévision s’élève en 2015 à 3 heures et 14 minutes, soit 3 minutes de moins qu’en 2014. Les grands événements rassemblent toujours un large public devant l’écran de télévision : le Nouvel An Chinois, diffusé sur CCTV, a réuni 151 millions de téléspectateurs, battant encore en 2015 le record du programme le plus regardé dans le monde ! Aux Etats-Unis, les Oscars sont le programme le plus regardé de l’année, au Vénézuela, c’est l’élection de Miss Univers…
Les nouvelles pratiques TV sont progressivement prises en compte dans les mesures d’audience : sur les 89 pays étudiés, 31 mesurent l’enregistrement, 21 le replay, 14 la TV sur ordinateur, et 6 sur tablettes et smartphones. 7 pays – dont la France en 2016 – ont prévu d’intégrer prochainement l’audience TV 4 écrans à la mesure officielle.
Les contenus et plateformes OTT se développent
La puissance des contenus et de la pratique tous écrans se traduit notamment par l’expansion géographique de Netflix, présent dans 190 pays en 2016. Un développement qui s’appuie sur des partenariats avec des acteurs locaux et la production de programmes à fort ancrage local : depuis 2015, 1 fiction originale de Netflix sur 5 est produite hors des Etats-Unis, que ce soit avec des sociétés majeures comme les créateurs de Gomorrah en Italie pour Suburra, ou plus confidentielles comme Boutique Filmes pour sa production brésilienne originale 3%.
Face aux deux géants Netflix et Amazon, des plateformes dédiées à un genre particulier font leur apparition, et des acteurs majeurs du divertissement prennent position sur l’OTT : Snapchat, Instagram, Apple Music. Tout cela dans un contexte d’avancées technologiques comme l’immersion en 360° ou la réalité virtuelle.
Succès et futurs hits en fiction et divertissement
En ce qui concerne les programmes de fiction, dans les grands pays, de nouveaux lancements en 2015 et début 2016 caracolent déjà en tête des palmarès : le relancement de The X-Files a déjà été diffusé dans plusieurs pays quelques jours après la première aux Etats-Unis. En Turquie, la série Kiralik Ask lancée en juin, a obtenu la 3ème position tous genres confondus en 2015. La fiction innove également dans d’autres régions du monde. En Arabie Saoudite, la série Selfie produite et diffusée sur les chaînes du groupe MBC au Moyen-Orient s’est classée 1ère du top 10 en 2015. Et de nouvelles séries laissant présager de beaux succès sont en préparation : aux Etats-Unis, la série Roots sera lancée simultanément sur les 3 chaînes du groupe A+E (History, A&E and Lifetime) en mai.
Le divertissement voit de nouvelles tendances émerger. On observe des formes de compétitions non conventionnelles : en 2015, King of Mask Singer a bien fonctionné, le format a voyagé en Chine sur Jiangsu Sat. D’autres projets atypiques vont arriver sur les écrans tel que The legend (Global Agency). Enfin, de nouvelles formes de dating apparaissent : dans Kiss Bang Love, un groupe de célibataires cherchant l’âme sœur prennent part à une expérience TV radicalement différente. Déjà vendu dans de multiples territoires et actuellement en production au Danemark et en Australie, le programme a très bien fonctionné sur ProSieben en Allemagne. Egalement, The Single Chef (Televisa) est attendu au Mexique.
Les plateformes vidéos innovent
Les plateformes vidéos proposent une grande variété de contenus. Sur YouTube, les chaînes imaginent des challenges délirants avec Dumbass Productions en Suède, Mahoto au Japon, Thatcherjoe au Royaume-Uni ; des objets étranges : Vat19 (Etats-Unis), Hugo Posay (France), Hikakintv (Japon) et des classements en tous genres : Top Ranking (Espagne), Topito (France), JustSmile (Suède).
Les programmes vidéo se professionnalisent et s’inspirent des schémas narratifs de la télévision : incrustation de textes ou d’images, montage vidéo ou effets d’animation.
Enfin, YouTube expérimente un nouveau business model. YouTube Red a été lancé en octobre 2015 : il s’agit d’une plateforme de contenus payante et sans publicité, disponible uniquement aux Etats-Unis pour le moment, qui propose des contenus originaux exclusifs.
… Pour résumer, “content is king”, comme cela à toujours été le cas, mais après une décennie d’ère digitale, force est de constater que de nombreux usages et comportements des spectateurs ont changé !