« Nous avons fabriqué des rigs motorisés sur trois axes que nous avons bloqués pour éviter les dérèglements dus aux secousses, explique le réalisateur. Nous sommes partis avec deux rigs miroirs : un rig léger adapté aux tournages steadicam et un rig plus gros. Nous avons aussi conçu deux rigs side by side qui s’avèrent plus stables pour les conditions de tournage exigeant de longues focales et les tournages en mer. Nous avons aussi fabriqué ce que nous avons baptisé les “ Wall-E” en hommage au film de Pixar. Il s’agit de deux caissons étanches, avec des “ yeux ”.
“Le Wall-E1 accueille un rig léger où les deux caméras sont placées côte à côte. Ses deux fenêtres sont équipées de déflecteurs de pluie qui tournent à toute vitesse pour chasser les gouttes d’eau qui, sinon, se colleraient devant l’optique au cœur de la tempête.
“ Le Wall-E2, plus lourd, permet de mettre une caméra verticale et une caméra horizontale en configuration de rig miroir. L’entraxe de ses yeux est motorisé de 1 mm à 10 cm afin de pouvoir régler le relief. Avec ce rig, nous avons tourné des plans de proximité.
“ Tout ce matériel a évolué à plusieurs reprises, au fil des tournages. Pour nos prises de vues sous-marines, nous avons aussi développé un caisson rig miroir en collaboration avec Roberto Rinaldi qui est un grand spécialiste dans ce domaine. Le système pèse 50 kilos et peut descendre à 100 mètres. Les rigs 3D étaient aussi utilisés hors des caissons pour tourner des images dans des conditions standard ».
Les images ont été tournées avec quatre Red Epic équipées de zooms Angénieux Optimo 16-42 mm, appairées 3D. La production, qui souhaitait rapporter de nombreuses images en mouvement, est aussi partie avec de la machinerie : « Nous avions un câble cam, un ballon dirigeable, un travelling, une grue… Soit, au total, 450 kg de matériel embarqué en soute par les deux équipes de tournage à chaque voyage », récapitule Cyril Barbançon.
La gestion des rushes et la valeur ajoutée du 4K
« Nous avions un système de preview relief sur le tournage et, tous les soirs, les rushes étaient passés en revue en side by side en quart de résolution sur un Mac avec des disques thunderbolt »… Le réalisateur, qui tourne en relief depuis 2009, paramètre de plus en plus souvent ses rigs et caméras de façon intuitive, ce qui lui réussit plutôt bien puisqu’au final, sur les 500 heures tournées, seuls quatre fichiers s’avèreront non exploitables.
Pour lui, le fichier Raw 4K possède une valeur inestimable : « On sait que l’on aura suffisamment de résolution pour stabiliser les images en postproduction et que l’on rapportera suffisamment d’informations pour être à l’aise en phase d’étalonnage. J’apprécie de retrouver le confort de travail du 35 mm qui faisait tant défaut en HD ».
« Sans compter, poursuit-il, que le résultat final est exceptionnel : si l’on souhaite plonger le spectateur dans une aventure immersive, le cerveau a besoin de détails pour se promener dans l’image ; or le 4K et la 3D, très complémentaires, sont de formidables médias pour créer les conditions de cette expérience. »
« En revanche, complète-t-il, il ne faut pas cacher que la postproduction 4K est très lourde ; au bout du compte, nous nous retrouvons avec un master de 13 Tera en Tiff 4K/3D ! ».
Pour découvrir actuellement Ouragan dans sa version 3D, rendez-vous à l’UGC des Halles à Paris…
* Suite de notre article «4K/3D : Ouragan va vous transporter !» paru pour la première fois en intégralité dans Mediakwest #16, pp. 60-62.
La troisième partie de cet article sera en ligne sur notre site demain…
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