Quand la formation audiovisuelle « Opérateur de prise de vues vidéo » (OPVV) du centre d’Issoudun de l’Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) n’a plus été homologuée, les équipes régionales ont cherché une solution pour continuer cet enseignement emblématique du centre… et l’ont trouvée en nouant un partenariat avec l’Ina.
« Au début, l’Institut national de l’audiovisuel (Ina) est resté dubitatif quand nous l’avons approché, se souvient Nadine Plisson, directrice régionale Afpa Centre-Val de Loire. Nos interlocuteurs avaient peur que ce partenariat dégrade leur image, la qualité et le niveau de leur formation. »
Néanmoins, séduits par l’idée de toucher le public demandeur d’emploi, ils se déplacent à Issoudun pour voir comment est organisée la formation Afpa, ses plateaux techniques, et rencontrer les acteurs sur place, notamment le formateur. Surprise agréable, après cette visite, ils valident le partenariat.
Un travail s’engage alors entre la direction de l’Ingénierie et de l’Innovation pédagogique de l’Afpa et l’Ina, car celui-ci forme à un titre reconnu par le ministère de la Culture. Ce changement de certificateur nécessite une adaptation des contenus et des matériels. « Nous avons travaillé avec le responsable de formation OPVV de l’Ina, et rajeuni nos moyens, notre matériel. Nous nous sommes rééquipés en caméras, son, lumière, pour proposer une formation à l’identique de celle de l’Ina », souligne Richard Billy, directeur du centre de Châteauroux/Issoudun.
Un tiers des investissements est soutenu par le Conseil régional, par l’intermédiaire de sa branche culturelle Ciclic, et l’État. David Vernier, formateur Afpa, dispense la formation, d’une durée de 8 mois, et des intervenants Ina complètent les contenus ponctuellement, par exemple pour l’utilisation de caméras spécifiques à grands capteurs. Le recrutement est national.
Le potentiel pour devenir professionnel
En novembre 2014, une première formation démarre, puis une deuxième en novembre 2015. « Les stagiaires ont six tournages à faire sur le terrain, pour des reportages montés de 5 min, dans des domaines aussi divers que l’artisanat, le sport, un marché, un process industriel, un artiste », explique David Vernier. Le sixième film, libre, est celui de l’examen, présenté au jury de l’Ina.
Tout au long de la formation, les stagiaires sont évalués sur leurs travaux précédents et sur des points de théorie (colorimétrie, optique, langage de l’image…). « Nous pouvons aller au bout des choses sur le plan théorique et consolider les manques sur le plan pratique, c’est un gros avantage », apprécie le formateur, qui n’hésite pas à rajouter quelques contenus non prévus dans la formation, comme trois jours sur le son.
Tous les stagiaires avaient une première expérience de l’audiovisuel avant la formation, mais quelques-uns n’avaient jamais touché à certains aspects du métier. « Là, ils vont sortir avec beaucoup de pratique, ce qui est essentiel dans ce métier pour pouvoir s’insérer durablement », précise David Vernier. Les débouchés, hormis les grandes chaînes où il faut une bonne expérience, se trouvent maintenant sur le web, les télés locales, ou dans l’institutionnel, comme la formation.
« Un premier bilan a été fait avec l’Ina, satisfait des premières sessions de formation, notamment sur le niveau atteint par les apprenants », conclut Richard Billy, qui a déjà loué le Centre des congrès d’Issoudun en juillet prochain (fin de formation), pour diffuser les films des stagiaires et donner à la remise de diplôme un retentissement particulier, notamment auprès des entreprises. Et il n’oublie pas de souligner que cette formation est ouverte aux demandeurs d’emploi, et qu’elle est sans doute la seule en France de ce type à être financée par un conseil régional.
Prochaines formations
• Opérateur de prise de vues vidéo (OPVV) du 5/09/2016 au 28/04/2017
• Monteur Graphiste Vidéo du 05/09/2016 au 15/06/2017
Pour tous renseignements : monique.neveu@afpa.fr