Le son binaural consiste à reproduire au casque des sons en trois dimensions en respectant les principales caractéristiques physiologiques du positionnement d’un son dans l’espace. Ce type de reproduction sonore tient compte de la morphologie de la tête humaine pour permettre de restituer le son dans sa dimension spatiale, y compris quand on tourne la tête.
Le binaural utilise en particulier trois indices que notre cerveau repère avec acuité. Deux de ces indices sont binauraux et exploitent la différence entre les deux oreilles : l’indice d’intensité permet de déduire d’un son qu’il vient d’une oreille suivant son niveau d’intensité ; l’indice temporel permet quant à lui de déduire la distance d’un son, suivant qu’il arrive plus ou moins vite à l’une et l’autre des deux oreilles. Ce dernier indice est perçu de manière très précise avec seulement 5 à 6 degrés d’écart selon les individus et leur largeur de tête, 50 microsecondes entre les deux oreilles. Enfin, le troisième indice, monoral celui-là, tient à la perception des valeurs spectrales du son, c’est-à-dire la manière dont le cerveau interprète la position d’une source sonore suivant la déformation que celle-ci subit (sa couleur sonore) du fait des diffractions et résonances engendrées par la physiologie de nos oreilles.
À noter que les morphologies humaines étant différentes, la plupart des encodeurs binauraux ont dû définir sept grandes familles de profil d’encodage correspondant à des morphologies types.
* Extrait de notre article paru en intégralité, pour la première fois, dans Mediakwest #19, p.28-29. Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur totalité.