Studios de France : AMP Visual TV dessine l’avenir des plateaux TV

En mai dernier, le prestataire vendéen reprenait l’ensemble des activités de plateaux télé de son concurrent Euromedia. Igor Trégarot, en charge de cette activité, nous a accueillis au siège de la nouvelle entité baptisée Studios de France.*
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Rendez-vous était pris depuis longue date au siège des Studios de France à la Plaine Saint-Denis. La mise en place de la nouvelle structure (filiale d’AMP Investissement) et la dense activité en cours durant la reprise, ne nous ont permis de nous rendre sur site qu’au début de l’été. L’idée était de faire un tour d’horizon du projet porté par Gilles Sallé.

 

Une idée mûrement mûrie

Cela faisait déjà un certain nombre d’années que le fondateur d’AMP Visual TV prédisait que la concurrence effrénée entre les deux mastodontes de la prestation audiovisuelle française, en matière de plateaux, ne pourrait pas durer. En effet, les tarifs des services proposés aux producteurs d’émissions de flux n’ont cessé de chuter, sous la pression des mises en concurrence permanentes des clients. Et pour cause, les productions sont elles-mêmes victimes d’une baisse générale des budgets attribués par les diffuseurs.

« Les prix pratiqués ne permettaient plus du tout de couvrir les coûts des studios. Les charges fixes des plateaux augmentent régulièrement, tandis que les prestations se facturaient à des tarifs de plus en plus bas. Pour AMP Visual TV, aussi bien que pour Euromedia, la situation n’était donc plus tenable avec ces déficits importants », explique Igor Trégarot.

Rappelons qu’en région parisienne les prestataires techniques ne sont, la plupart du temps, pas propriétaires des murs de leurs infrastructures de plateaux. Les investissements des bailleurs sont très importants, d’autant plus avec l’augmentation des prix au mètre carré dans ce qui constitue aujourd’hui Le Grand Paris. La répercussion sur les loyers et les charges est donc conséquente.

Avant de se lancer dans la reprise des plateaux Euromedia, Gilles Sallé aurait étudié également la possibilité d’un arrêt pur et simple des activités de studio. Cependant, il semblait difficile de pouvoir les stopper net tant la société (tout comme l’était son concurrent) était engagée sur des baux commerciaux de longue durée, avec parfois des contrats de plusieurs années.

 

Une situation de monopole ?

Une fois l’accord trouvé avec Euromedia et la mise en place des démarches financières (un emprunt auprès des banques historiques de la holding mère d’AMP Investissement a été réalisé), un temps précieux a été consacré à un travail d’échange avec les producteurs de programmes et les diffuseurs. Ces derniers ne voient naturellement pas d’un très bon œil l’émergence d’une position dominante de fait.

« Il est évident que nous allons devoir augmenter nos prix pour retrouver un bon équilibre. Cependant, il ne faut pas oublier que l’ADN d’AMP Visual TV, sous l’impulsion de Gilles Sallé, a toujours été de privilégier un rapport de confiance optimal avec ses clients et partenaires. Enfin, il faut également prendre en compte qu’aujourd’hui plus de 30 % des plateaux exploités en France pour les émissions de flux appartiennent directement à des chaînes de télévisions », poursuit Igor Trégarot.

Il est vrai que TF1, France Télévisions et les chaînes des groupes M6 et Canal+ tournent déjà quelques-unes de leurs émissions dans leurs propres murs. Depuis sa reprise en main par le groupe Bolloré, la chaîne cryptée a même vu un certain nombre de ses programmes phares revenir en production dans les locaux de la chaîne, ou à proximité dans les anciens studios de Boulogne rachetés par Vivendi et rebaptisés, depuis, Canal Factory. Les bureaux de Flab Prod (société de production appartenant à Canal+ et Vivendi), ainsi que les ateliers et bureaux des auteurs et de la production des Guignols sont notamment à demeure à Canal Factory.

 

Des infrastructures réorganisées

En combinant cette nouvelle offre plateaux avec celle déjà existante, AMP Visual TV va donc désormais s’attacher à optimiser les taux de remplissage en rationnalisant son offre et en développant une politique d’intégration de services complémentaires.

« Cette opération s’inscrit dans le déroulement logique de notre stratégie. Avec elle, nous nous attachons à renforcer notre socle sur le marché français en renforçant nos activités plateaux autour de nos offres vidéo mobile digital et HF pour, parallèlement, continuer notre développement international. C’est à la fois un énorme défi enthousiasmant et une grande responsabilité que nous abordons avec tous les acteurs de la production télévisée », développe Gilles Sallé.

C’est, en effet, grâce à l’exploitation des cars régies, de la vidéo mobile et des services proposés que l’investissement plateaux deviendra rentable. Les outils vidéo sont souvent utilisés les week-ends sur des événements sportifs, tandis qu’ils sont dédiés aux plateaux le reste de la semaine. Mais voilà, il va falloir aux équipes des Studios de France, de procéder à un important travail de communication afin de modifier les habitudes prises aux cours des années par les producteurs.

Igor Trégarot déclare dans ce sens : « Nous souhaitons devenir un acteur impliqué en amont des projets. Les diffuseurs et les producteurs ont tout à y gagner. L’idée est, par exemple, de favoriser des économies pour chacun en imaginant des partages de studios plutôt que des monopolisations. Beaucoup de programmes sont enregistrés durant l’année, mais s’arrêtent pendant l’été ; il y a là aussi des pistes à creuser afin d’essayer de réduire ce temps d’inoccupation. »

En outre, d’importants travaux sont prévus sur certains plateaux, tandis que ceux qui paraîtront faire doublon seront à terme probablement fermés. Aujourd’hui, le parc de Studios de France est constitué d’un peu plus de 40 plateaux, allant d’une surface de 40 à 2 090 m2. De quoi répondre aux différents besoins des concepteurs de programmes.

Les services déjà proposés sur les surfaces d’AMP Visual TV, tels que les liaisons fibres vers le media center, mais aussi vers les principaux postproducteurs, seront assez rapidement mis en place pour les 23 studios nouvellement acquis.

Les investissements sont donc conséquents pour la société de Gilles Sallé ; souhaitons que ce pari « un peu contraint par la situation du marché », soit une réussite, pour les Studios de France bien entendu, mais aussi et surtout pour l’ensemble du secteur du programme de flux. Ce dernier doit réussir également à se repenser en terme éditorial et d’innovation s’il veut continuer à bénéficier de bonnes audiences, et donc de budgets à la hauteur de ses besoins.

 

Chiffres clés de l’intégration des anciens plateaux Euromedia

Le protocole d’accord de reprise concerne 97 salariés et 23 plateaux de 40 à 2 090 m2 répartis sur les studios du Lendit, de la Montjoie, du Palais image et des studios 104, 128, 130 et 217. AMP Visual TV proposera dès lors un parc de 43 plateaux.

Les activités transférées sont regroupées (depuis le 20 mai dernier) dans une nouvelle entreprise sous la marque « Studios de France » détenue à 100 % par AMP Investissement.

Les Studios de France sont placés sous la présidence de Gilles Sallé et sous la direction d’Igor Trégarot (directeur général délégué d’AMP Visual TV) ; les studios font intervenir, bien entendu, toutes les équipes supports d’AMP Visual TV.

Sans modifier l’esprit de la structure capitalistique d’AMP Visual TV (toujours détenue par Gilles Sallé, des cadres et les mêmes partenaires financiers), l’acquisition porte le chiffre d’affaires plateaux de 38 M€ à 63 M€. L’ensemble du chiffre d’affaires du groupe devrait atteindre 135 M€ et comptera environ 500 salariés permanents.

 

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LES 8 ET 9 NOVEMBRE !

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Pour apporter une nouvelle impulsion au salon et répondre aux attentes du public et des exposants, Génération Numérique, qui a repris le SATIS en mars 2017, le regroupe cette année avec Screen4ALL, le forum des technologies innovantes pour le film, la télévision et les nouveaux médias.

Screen4ALL, qui se positionne comme le « Lab » du Satis, se fera la vitrine des innovations de rupture (réalité virtuelle, réalité augmentée, intelligence artificielle, eSport).

Le SATIS proposera, lui, un panorama de l’écosystème de production et diffusion audiovisuelle avec des focus sur les enjeux actuels : IP, UHD, HDR, Social Media, omniscreen… 

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