Ainsi, si la capitale anglaise devait être choisie, « quel intérêt pour un diffuseur allemand, français ou italien d’aller s’installer à un endroit où, pendant trois semaines, il ne se passera rien ? », avertit Franck Choquard, responsable produits et marketing pour l’Eurovision. De plus, si l’IBC permet aux chaînes de jouer la proximité avec l’opérateur hôte et qu’il est encore un passage obligé pour des raisons techniques (coordination de la production et distribution des signaux dans des conditions de sécurité optimales), c’est de moins en moins vrai pour l’éditorial.
« Lors des JO de Rio, nous avions monté un petit plateau qui n’a presque pas été utilisé, et ce d’autant moins que les athlètes ne viennent plus à l’IBC », enchaîne François-Charles Bideaux. « Quel intérêt d’avoir des studios ou des cabines off tube sur place ? » abonde son collègue Pierre Maillat, avant d’ajouter : « Si cette notion centrale disparaît à la faveur d’une organisation à plusieurs pays, on peut effectivement se demander à quoi sert l’IBC. »
L’accès à l’ensemble du dispositif déployé par l’opérateur hôte passera-t-il alors par un data center à travers le cloud ? « Au regard des besoins en débit pour des services comme la 4K et le multi-feed package, il m’apparaît difficile de se passer d’une infrastructure physique dans un proche avenir. Pour autant, tous les médias enrichis, et non temps réel, seront avec certitude hébergés dans le cloud, comme ils l’étaient déjà lors de l’Euro 2016 », conclut Yves Bouillon, responsable technique des productions extérieures à TF1.
* Extrait de l’article « Le sport, si loin, si proche » paru pour la première fois dans Mediakwest #23, p.68-71. Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur totalité.