Le codec comprend un algorithme de débayerisation avancé, une prise en charge étendue des métadonnées, une accélération GPU et CPU optimisée. Il peut être utilisé de l’acquisition à la postproduction, dont le montage et l’étalonnage, le tout à partir d’un seul fichier. La taille des codecs Raw traditionnels est importante et ils sont gourmands en temps processeur, ce qui les rend difficiles à utiliser. Les formats de fichier vidéo sont plus rapides, mais présentent des problèmes de qualité dus à l’utilisation de filtres 4:2:2 qui réduisent la résolution des couleurs.
Le Blackmagic Raw résout ces problèmes grâce à son design intelligent. En effet, une partie du processus de débayerisation est effectuée dans la caméra, où elle subit une accélération matérielle. Cet encodage efficace offre aux utilisateurs la qualité, le débit, la plage dynamique et le contrôle du format Raw. Toutefois, la performance est optimisée et les fichiers sont plus légers qu’avec la plupart des codecs vidéo.
Comme une partie de la débayerisation est effectuée par la caméra, le décodage des fichiers est réduit dans les logiciels tels que DaVinci Resolve. De plus, l’accélération GPU et CPU rend le décodage des images ultra rapide, ce qui facilite le montage et l’étalonnage. Les données des images et les caractéristiques uniques du capteur sont encodées et sauvegardées sur le fichier Blackmagic Raw.
Les utilisateurs disposent ainsi d’une meilleure qualité d’image même à des taux de compression plus élevés, ainsi que d’un contrôle complet sur l’ISO, la balance des blancs, l’exposition, le contraste, la saturation… Les images sont encodées à l’aide d’un espace 12 bits non linéaire personnalisé pour fournir le maximum de données couleur et de plage dynamique.
Blackmagic propose un SDK gratuit qui permet d’ajouter une prise en charge du Blackmagic Raw à toute application logicielle tierce sur Mac, Windows et Linux. Le SDK Blackmagic Raw traite automatiquement les métadonnées du capteur intégrées et la colorimétrie Blackmagic Design pour assurer la qualité des images pendant tout le workflow. Reste à déterminer qui va s’emparer de ce nouveau codec, sinon il va rester un format propriétaire.
Le Blackmagic Raw offre deux types de compression. Les utilisateurs peuvent choisir entre des options d’encodage à qualité constante ou à débit constant, selon qu’ils souhaitent donner plus d’importance à la qualité d’image ou à la taille de fichier. La qualité constante utilise un encodage à débit variable. Ainsi, les images complexes sont encodées à des débits de données plus élevés afin de conserver leurs détails et leur qualité.
La quantification du Blackmagic Raw Q0 est minimale pour une qualité optimale, tandis que la quantification du Blackmagic Raw Q5 est modérée pour un encodage plus efficace et une taille de fichier réduite. Les Blackmagic Raw 3:1, 5:1 et 12:1 utilisent un encodage à débit constant pour offrir les meilleures images dans une taille de fichier prévisible et consistante. Les ratios sont basés sur la taille de fichier d’une image non compressée provenant du capteur de la caméra. Il est ainsi facile de comprendre la quantité relative de compression utilisée.
Selon les équipes de développement de Blackmagic, la qualité native des Blackmagic Raw Q0 et 3:1 est idéale pour réaliser les effets de superproductions et de projets commerciaux haut de gamme. Pour les séries TV et les films indépendants, la qualité des codecs Blackmagic Raw Q5 et 5:1 est parfaite. Les Blackmagic Raw 8:1 et 12:1 offrent une qualité et une rapidité qui conviennent parfaitement aux productions qui n’auraient normalement pas été tournées en Raw. De plus en plus d’utilisateurs pourront désormais utiliser des images Raw de qualité efficacement.
La mise à jour DaVinci Resolve 15.1, disponible depuis aujourd’hui, apporte une prise en charge complète de ce codec. Doté d’options personnalisables et d’une accélération CPU et GPU, le Blackmagic Raw est optimisé pour les processeurs supportant l’AVX, l’AVX2 et le SSE4.1. De plus, il est multithread, il fonctionne sur plusieurs cœurs de processeur et il est compatible avec Apple Metal, Cuda et OpenCL. Comme les clips sont stockés en tant que fichiers indépendants plutôt qu’en séquences d’images, la gestion des médias est plus facile et les transferts de fichiers sont plus rapides.
Les métadonnées sont intégrées directement dans le fichier .braw, ou elles peuvent être stockées dans un fichier .sidecar. Les métadonnées sont primordiales car elles contiennent les paramètres Raw, ainsi que les informations sur le clap, l’iris, la mise au point, la distance focale, la balance des blancs et bien plus. Les métadonnées du fichier .sidecar peuvent être utilisées à la place des métadonnées intégrées, sans toutefois les écraser. Le Blackmagic Raw supporte également les métadonnées de chaque image, les utilisateurs ont ainsi accès à des valeurs, telles que la distance focale, qui changent souvent selon les images.
La mise à jour est gratuite sur la caméra Ursa Mini Pro et il est prévu à terme de fournir cette mise à jour pour la récente Pocket Cinema Camera.
Extrait de notre compte-rendu de l’IBC 2018 paru pour la première fois dans Mediakwest #29, p.36/77. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.