Pendant ses trois jours de débats intensifs, des acteurs clés, tels que les organisations Animation in Europe ou pour la France, le CNC , ont engagé des discussions pour améliorer les mécanismes opérationnels de l’industrie de l’animation européenne. Fonctionnaires gouvernementaux, leaders de l’éducation, vétérans de l’industrie et diffuseurs ont ainsi engagé une réflexion collaborative qui a abouti à des recommandations concrètes
Les participants soulignent notamment la nécessité de renforcer les stratégies de financement à l’échelle européenne, de développer des normes compatibles pour les coproductions, de mettre davantage l’accent sur la construction d’audiences, la rétention des talents et la préservation des propriétés intellectuelles originales par les producteurs indépendants.
” Ce congrès est devenu un phare de l’unité, favorisant un esprit de collaboration qui encourage une approche holistique. En rassemblant des perspectives diverses, Animar_BCN est devenue une plateforme essentielle pour façonner un avenir cohérent et dynamique pour l’animation en Europe.”, remarque Marta Alonso, Vice-Présidente de ProAnimats.
Lors d’Animar_BCN, cinq sujets cruciaux, chacun avec un groupe de réflexion dédié, étaient au cœur des discussions, tous essentiels pour l’avenir de l’animation européenne :
- “L’Investissement des services médias dans le contenu d’animation”, co-présidé par PetraTarjanne, Conseillère Ministérielle au Ministère de l’Emploi et de l’Économie de la Finlande, et Philippe Alessandri, PDG de Watch Next et Président d’Animation in Europe.
- “Le financement public direct et lié à la fiscalité dans l’animation européenne”, co-présidé par Julie-Jeanne Régnault, Secrétaire Générale de l’EFAD – Association Européenne des Directeurs de l’Agence de Cinéma, et Dirk Beinhold, PDG d’Akkord Film et Vice-Président d’Animation in Europe.
- “Un cadre légal pour les coproductions d’animation”, co-présidé par Benedikte Danielsen, Conseillère pour la Coproduction et le Financement International au Norwegian Film Institute, et Iván Agenjo, PDG de Peekaboo et Vice-Président d’Animation in Europe.
- “Le financement du marché, l’investissement en actions, la co-financiation public-privé et les facilités de trésorerie”, co-présidé par Ronan McCabe, PDG d’Animation Ireland, et Pablo Jordi, PDG de Pikkukala et Trésorier d’Animation in Europe
- “La distribution des oeuvres animées européennes en Europe et à l’échelle mondiale“, co-présidé par Eleanor Coleman, Membre Fondateur et Vice-Présidente de Les Femmes S’Animent (LFA), et MoeHonan, PDG de Moetion Films et Vice-Président d’Animation in Europe.
Les groupes de réflexion ont dégagé un ensemble de conclusions à l’issue de leurs discussions, débouchant ainsi sur une série d’actions recommandées concrètes à l’intention des décideurs politiques :
- Introduire l’obligation de tenir compte de la diversité des genres et des tranches d’âge dans le quota européen et les obligations d’investissement.
- Réviser la directive SMA et ses lignes directrices pour mieux atteindre l’objectif initial d’impliquer les plateformes de streaming dans le financement des œuvres européennes.
- Travailler de manière urgente sur un cadre légal reconnaissant les spécificités de l’animation afin d’encourager et de rationaliser les coproductions européennes pour les séries.
- Établir un soutien financier efficace pour le doublage afin d’améliorer la distribution des séries et des films d’animation européens en Europe et à l’international.
- Créer une plateforme de rencontre ou un événement pour les sociétés de production souhaitant se développer et pour les investisseurs en capitaux intéressés par le contenu audiovisuel.
- Définir les contenus pour enfants et jeunes comme des productions complexes, afin de permettre un meilleur soutien financier public, ainsi qu’un financement du développement renforcé.
- Faciliter l’accès des pays à faible capacité à des coproductions internationales en réexaminant les directives du programme Europe Créative et en améliorant les schémas de coproduction minoritaires.
Animation in Europe présentera un rapport lors du MIFA Annecy en juin 2024, détaillant les premières mesures prises en réponse à ces recommandations