5 questions à Pierre Coré, réalisateur-producteur de “Sahara”

La Station Animation est un studio qui monte, comme le prouve la comédie-aventure Sahara présentée au dernier festival d'Annecy. Rencontre avec son réalisateur et producteur Pierre Coré...*
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Mediakwest : Sahara est votre premier film en tant que réalisateur et producteur. Vous attendiez-vous à un tel succès ?

Pierre Coré : Qu’il dépasse le million d’entrées nous a surpris ! 2016 avait été une année dure pour les films d’animation français. En tant que producteur et réalisateur, je me demandais pourquoi le mien, qui ne s’appuie sur aucune licence ni aucune série, trouverait son public.

 

MK : Quelles sont les clés pour aller à l’international ?

P. C. : L’animation doit être très qualitative. En optant pour des bêtes à écailles et carapace et un décor désertique, on évacuait les problèmes de la gestion des poils (arbres, foules, fluides). Nos héros, pas cartoon mais réalistes, se montrent vulnérables et facilitent l’identification par les enfants. La distribution participe aussi beaucoup au succès du film. Studiocanal, qui a l’expertise du film familial, a assuré un savant dosage en augmentant les copies lors des vacances (600 copies). Le fait que Netflix l’ait acquis pour le monde (hors France et Chine) a assuré en France une sortie plus puissante.

 

MK : Sahara, une coproduction internationale (de 12 millions d’euros), a aussi suivi une chaîne de fabrication maîtrisée…

P. C. : Le film, qui mêle la 3D et des FX 2D, a été fabriqué moitié en France, moitié au Canada, car il a fallu chercher du crédit d’impôt international. Il a nécessité 28 mois de production. Au début de la production, le pipeline était basé sur XSI, puis on est passé sur Maya.

 

MK : Être distribué sur Netflix facilite-t-il la suite ?

P. C. : On nous écoute avec bienveillance, mais ce n’est pas le tapis rouge ! Nous avons des projets de films en live toujours pour un marché familial et en exclusivité, et nous aimerions signer un second opus Sahara.

 

MK : Comment allez-vous gérer la montée en puissance de votre studio ?

P. C. : C’est le problème de nombreux studios : comment grandir et rester à taille humaine ? Nous sommes huit permanents pour 90 personnes en fonction des productions (à Paris et Arles). Il est difficile de s’ajuster dans un marché qui se tend. Des studios, tels Illumination Mac Guff ou Mikros, attirent beaucoup de ressources.

 

* Extrait de l’article « Annecy 2017 : hommage à l’animation » paru pour la première fois dans Mediakwest #23, p.98-100Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur totalité.