Archive TV : l’état des stocks

À la suite de l'ordonnance du Tribunal de Nanterre relative à la cession des actifs du groupe Quinta, la holding Archive TV a démarré le recensement du catalogue de LTC. Avec 26 000 œuvres et 2 millions de bobines, cela représente un chantier titanesque.
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Depuis le 13 janvier, le tribunal de commerce de Nanterre a désigné la holding Archive TV comme repreneur du catalogue des œuvres stockées jusqu’à présent chez LTC. À la surprise quasi-générale car bon nombre d’acteurs historiques de la profession – Éclair ou encore Digimage – avaient eux-mêmes déposé des offres de reprise. Cette décision n’a pas été motivée par le tribunal mais certaines rumeurs laissent à penser que l’une des raisons ayant présidé à ce choix est la volonté de ne pas confier à une seule structure (Éclair) l’intégralité des catalogues d’œuvre. La France ne goûte guère les monopoles, c’est bien connu…

 

L’état des stocks

 

Archive TV a publié un communiqué dans lequel elle se réjouit de « cette décision qui permettra d’assurer, grâce à la reprise des informations descriptives des films, la conservation et la préservation des éléments patrimoniaux détenus anciennement par LTC dans ses divers entrepôts, et d’éviter ainsi toute dispersion dommageable du fonds ».

Selon les propres termes de Priscille Mahé, à la tête de Cité de Mémoire, l’une des sociétés de la Holding Archive TV, ce stock est « un peu quantifié et la première estimation est de 26 000 œuvres recensées pour 2 millions de bobines ». Un énorme travail de mise à jour des bases a démarré dès l’annonce de cette cession – pour un montant que l’on n’a pas souhaité nous évoquer – mais cela « va nécessiter une recherche minutieuse, œuvre par œuvre ».

 

LTC Patrimoine : une nouvelle entité

 

Archive TV, dirigée par Denis Garcia, est spécialiste du stockage cinéma et audiovisuel. Pour autant, ces actifs ne sont pas intégrés dans l’une des structures de la holding. « Chacune des activités – qu’il s’agisse de Cité de Mémoire que je dirige ou The picture Factory, gérée par François Roland – a une activité propre et nous souhaitions, en outre, reprendre la marque LTC qui est très connue dans le domaine ».

Cette nouvelle structure s’appuiera sur un « ancien » de LTC, qui officie depuis le 1er février. Pour les autres ex-salariés en charge de la gestion des stocks, soit une dizaine de personnes, « nous sommes en cours de négociation ».

 

Les ayants droit

 

Depuis l’annonce de cette cession au profit de Archive TV, François Roland et Priscille Mahé, qui seront les deux gestionnaires de LTC Patrimoine, reçoivent entre 15 et 20 demandes par jour. « Il peut s’agir de producteurs ou de distributeurs et leurs demandes sont variables. Certains ont des demandes urgentes liées à l’exploitation d’une œuvre à l’étranger tandis que d’autres veulent simplement savoir si telle ou telle œuvre est bien au catalogue de LTC », explique Priscille Mahé.

Dans un souci d’efficacité, il est d’ailleurs proposé aux ayants droit d’envoyer un email à l’adresse suivante : ltcpatrimoine@archivetv.fr pour qu’ils se fassent connaître. « Sauf cas d’urgence, il faut bien préciser que nous ne pourrons les re-contacter qu’à compter de la mi-février », une fois que la base sera mise à jour.

 

De « meilleures » prestations à venir

 

En attendant la numérisation complète de la base – et cela doit passer par la cession de l’intégralité des bases, réparties sur les différentes entités de l’ancien groupe Quinta – LTC Patrimoine va proposer, sur le site historique du laboratoire, repris pour une durée de 3 ans, de nouvelles conditions de stockage, pour assurer une pérennité plus grande. L’objectif est double : offrir ce qui se fait de mieux pour la conservation des œuvres… et aussi conserver au sein de cette nouvelle société les ayants droit. Car Archive TV ne cache pas son incertitude sur sa capacité à conserver l’intégralité du catalogue existant.

Tout sera donc affaire de dialogue. Ce qui a quelque peu manqué jusqu’à présent.