Toutes les versions intègrent en un seul boîtier le mélangeur et le panneau de contrôle. Pour rédiger cet article, nous avions entre nos mains le plus grand modèle de la gamme : l’Extreme ISO.
La gamme
Ce sont aujourd’hui cinq mélangeurs qui sont proposés à un public large, depuis les youtubers et les diffuseurs de contenus en ligne, jusqu’aux broadcasters qui les exploitent en appoint de leurs « gros modèles » ou comme boîtes à outil. Les trois premiers modèles partagent un boîtier commun et acceptent quatre sources sur connectiques HDMI.
Les sorties du premier modèle, l’Atem Mini commercialisé à 265 euros, sont proposées aux formats HDMI ou USB-C pour une connexion en simulation de webcam. Le modèle Pro (525 euros) ajoute la possibilité d’enregistrer le programme sur disque dur SSD. Un encodeur de streaming est également intégré au boîtier pour permettre la diffusion live de manière autonome et une sortie multiview facilite la réalisation. L’Atem Mini ISO (789 euros) est destiné aux productions souhaitant affiner leurs programmes en postproduction après la captation. Les flux des quatre sources appelés « divergés » ou ISO dans les pays anglo-saxons, ainsi que du programme peuvent être enregistrés.
Les « Extreme »
Le boîtier des deux modèles Atem Mini Extreme (875 euros) et Atem Mini Extreme ISO (1 139 euros) s’est élargi : sa largeur passe de 23,7 à 37 cm, sa profondeur de 10,3 à 13,6 cm et il s’épaissit de 5 mm pour atteindre 4 cm. Le nombre de boutons et donc de fonctions directement accessibles sur le panel bondit de 59 pour l’Atem Mini à 201 pour les Extreme. Huit entrées HDMI sont désormais disponibles.
Comme sur les petits modèles, les différents formats d’entrée jusqu’au 1080p60 sont convertis vers le format de sortie. La colorimétrie des caméras de la série Pocket Cinema Camera de Blackmagic est réglable nativement à l’aide du logiciel Atem Software Control, soit via une interface type CCU traditionnel (Camera Control Unit) ou un affichage reprenant le correcteur colorimétrique de logiciel de postproduction DaVinci Resolve de Blackmagic.
Sur les modèles Extreme, six boutons dédiés prennent place au-dessus des réglages audio de chaque entrée. Ils autorisent la manipulation du gain, de la mise au point, du diaphragme (iris) du noir et du shutter. Deux lignes de quatorze boutons sont dédiées à l’affectation des entrées, médias players, générateurs de couleurs et de barres vers deux incrustateurs (Keyers), deux DVEs et deux DSK (downstream keyers).
Les autres modèles de caméras de Blackmagic équipés d’une entrée SDI peuvent également profiter de ces réglages colorimétriques en intercalant un Micro Converter BiDirectional SDI/HDMI 3G (59 euros) entre un des mélangeurs de la gamme Atem Mini et la caméra.
Audio
Une entrée casque et quatre boutons de réglage dédiés font leur apparition sur les Extreme. La page de mixage Fairlight du logiciel Atem Software Control propose de puissantes fonctionnalités (égalisation paramétrique, compresseur, limiteur). Les faders de la table virtuelle peuvent être actionnés par un panel externe connecté en USB, les Atem Mini étant compatibles avec le protocole Mackie.
Remontage
À l’issue de l’enregistrement, les Atem ISO et Extreme ISO génèrent un projet DaVinci resolve, qui pourra faciliter l’opération de remontage et d’amélioration du programme. Les flux très haute définition des caméras, éventuellement au format Raw, peuvent alors remplacer les quatre ou huit flux divergés HD et permettre la génération d’un programme à plus haute résolution, en UHD par exemple. La page Cut du logiciel de montage et de postproduction de Blackmagic comporte une fonctionnalité basée autour d’un chutier spécial.
En sélectionnant le sync-bin, les plans synchronisés sont affichés dans une fenêtre proposant un affichage des différents angles, à l’instar de l’affichage multiview. L’insertion de nouveaux angles et l’affinage du montage sont facilités. On pourra pour cela profiter du nouveau panneau de contrôle de montage Speed Editor et de ses touches dédiées au montage multicaméra.
Les graphiques utilisés pendant la réalisation en direct et les différents flux audio sont eux aussi intégrés dans le dossier généré par l’Atem. Les différentes étapes de postproduction (l’habillage, le titrage, le mixage dans Fairlight et bien sûr l’étalonnage) peuvent directement débuter.
Sorties
Sur les modèles Atem Mini Extreme et Extreme ISO, deux sorties HDMI et deux ports USB-C complètent le port Ethernet. Il y a un an, nous testions le premier et, à l’époque, unique modèle de la gamme et rêvions d’un affichage multiview. Il est désormais disponible dès le second modèle de la gamme, l’Atem Mini Pro. Les modèles Extreme disposent de plusieurs choix d’affichage avec quatre, sept, dix, treize ou seize vues. Sur les Extreme, douze touches permettent d’affecter vers la sortie HDMI 1 qui affiche nativement le programme, une des huit entrées, le multiview, le preview ou le signal clean. La seconde sortie affiche le multiview.
Un boîtier externe, l’Atem Streaming Bridge (vendu 21 euros) autorise l’affichage du flux H.264 d’un Atem Mini Pro ou Atem Mini Extreme, au sein d’un réseau interne ou à plus longue distance via Internet.
Streaming et enregistrement
Avec le premier modèle, l’Atem Mini, le streaming se fait via la prise USB-C, le boîtier étant reconnu comme une webcam. Les modèles suivants intègrent un encodeur matériel et permettent la diffusion en live via une prise réseau. Une nouvelle possibilité de streaming a été ajoutée avec l’arrivée des Extreme.
La connexion d’un smartphone via la prise USB-C permet de partager sa connexion réseau 4G ou 5G. Les précédents modèles Mini disposant déjà d’un streamer (à partir de l’Atem Mini Pro) bénéficient de cette avancée via une mise à jour firmware. On dispose ainsi à moindre coût d’une solution de production véritablement mobile.
Les sorties HDMI permettent l’enregistrement du programme, par exemple dans un format de production « noble » tel que l’Apple ProRes ou le DNxHD. L’Atem Mini Pro et l’Extreme permettent l’enregistrement du programme selon le standard vidéo choisi sur le mélangeur avec la qualité de streaming réglée. L’enregistrement de l’ensemble des sources sur les modèles ISO se fait avec un débit de 70 Mb/sec maximum par source.
Habillage
Un second media player équipe les modèles Extreme, chacun comprenant vingt emplacements pour des fichiers graphiques RGBA. Ils sont utilisables pour préparer des titrages, des graphiques et des logos. Un plug-in Photoshop permet de piloter des habillages, pour la mise à jour de panneaux de scores sportifs par exemple.
Plus d’effets et d’incrustations
Grâce au savoir-faire des spécialistes de l’incrustation Hardware, Ultimatte acquis par Blackmagic, l’advanced chroma keyer intégré aux Atem Mini est impressionnant. De nombreux réglages sont disponibles pour affiner les contours ou la colorimétrie du personnage incrusté et optimiser son intégration avec le fond. La version Extreme intègre quatre incrustateurs indépendants.
On peut envisager la mise en place d’un studio virtuel à partir de quatre caméras fixes. Les fonds peuvent être des images fixes lues à partir d’un media player et synchronisés selon les changements de caméras grâce à des macros. L’Atem Mini Extreme pourrait même devenir le parfait allié d’un logiciel de studio virtuel installé sur une station équipée d’une carte vidéo avec quatre sorties HDMI !
La fonctionnalité SuperSource des modèles Mini Extreme complète les deux DVEs présents sur toute la gamme. Toutes les entrées sont sélectionnables pour alimenter quatre nouveaux DVEs affichés au-dessus d’un fond personnalisable du Media Pool : quatre personnes interviewées peuvent être présentées simultanément.
Article paru pour la première fois dans Moovee #7, p.16/18. Abonnez-vous à Moovee (6 numéros/an) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.