Les années passent et ne se ressemblent pas, tel est le premier constat de Jean-Philippe Mariani. « Depuis la crise sanitaire et même si des prémices étaient visibles auparavant, il est difficile de dessiner le futur. D’une année sur l’autre, aucun mois n’est semblable à un autre, ni une année sur l’autre. Cela impose une rigueur sur la trésorerie, et cela peut compliquer la gestion des stocks. Il faut aussi gérer les ressources humaines en fonction des montés en charge, être souple et agile mais nous sommes rodés à ce genre d’exercice. »
Les évolutions de l’entreprise
Ce qui est devenu important pour l’entreprise est la vente de solutions globales. Certes Atreïd reste une référence pour la vente et l’intégration de stations de travail, mais la bascule vers du réseau Ethernet a simplifié la mise en place de réseaux vidéo et est plus accessible pour du stockage NAS.
« Nous avons développé des petits moyens set up de NAS de postproduction. Nous avons multiplié les installations de ce type de configuration pour de petites structures mais aussi pour des prestataires de taille plus conséquente. Aujourd’hui toute entreprise qui produit des contenus audiovisuels peut s’offrir un stockage centralisé. En parallèle, nous avons arrêté la vente et l’accessoirisation de caméras car le marché n’est plus profitable. Si un client veut impérativement un interlocuteur unique, nous travaillons avec Loca Images, une société avec laquelle nous avons des liens étroits », précise Jean-Philippe Mariani.
Ce qui change sur les métiers est l’arrivée de l’IA et, comme le souligne Jean-Philippe, « l’IA ne va pas réellement nous impacter nous, mais nous voyons certains de nos clients qui commencent à être concurrencés sur des prestations de motion design. Les gens de talent auront toujours du travail. Il y aura sans doute un retour de flamme, tant en termes de créativité que d’empreinte carbone. L’IA consomme de l’énergie pour faire tourner des serveurs, des fermes de calcul, et cela n’est pas très écologique. J’espère que nous reviendrons à de l’humain, car des machines sans humain n’ont aucune valeur. Il y a des demandes toujours croissantes pour la création de contenus et nous accompagnons certains de nos clients depuis des années. »
Le déménagement, une évolution salutaire
La crise sanitaire a été positive dans un sens pour Atreïd, accélérant son déménagement. « Nous étions à l’étroit et nous avions prévu de déménager dans un délai de deux ans. Au plus fort du Covid, l’agent immobilier que nous avions missionné nous a proposé un bien qu’un client devait vendre rapidement, et cela nous a séduits. Nous sommes passés de 115 à presque 300 m2. Le banquier nous a suivi et nous avons fait faire les aménagements permettant d’avoir un lieu qui corresponde à nos besoins. Le déménagement a tout changé avec des locaux qui ont permis de créer des zones dédiées, tant pour le travail que pour les équipes : un espace de show-room, une zone de bureau, une zone de stock, une salle d’intégratio,n mais également une cuisine, une salle de bain, une salle de repos. Cela a permis de mieux travailler, de pouvoir faire plus de choses en même temps. Nous avons profité de cette période pour embaucher un apprenti qui travaille sur la partie intégration PC. »
Il est possible d’accueillir plus aisément les clients et de leur montrer comment se fait l’intégration d’une station de travail. Il est d’ailleurs prévu d’organiser au cours de l’année 2024, des masterclass. Il est possible de recevoir une vingtaine de personnes autour d’une thématique. « Nous avons un formateur certifié Blackmagic, et également des connexions avec la société de formation Video Design, pour mettre en place des démonstrations », poursuit Jean-Philippe Mariani.
Les marques
La clientèle reste majoritairement sur l’Île-de-France à hauteur de 65 %, par conséquent l’architecte réseau salarié d’Atreïd est basé à Paris, là où la majorité des activités se déroulent. « Florent étant sur Paris, cela rassure la clientèle et il peut se déplacer très rapidement sur site. Sur la partie NAS postproduction, Atreïd commercialise principalement GB Labs pour des solutions moyen et haut de gamme. Pour les plus petits budgets, il y a la gamme Promise notamment avec Pegasus Pro. Apple reste une marque forte pour le Desktop, avec de nombreuses ventes sur le Mac Studio. Pour la partie intégration PC, nous avons concentré les marques avec Asus pour les stations de travail et les écrans. Blackmagic Design reste un acteur fort, cela se dilue car il y a de nombreux revendeurs, mais cela reste fort pour Resolve DaVinci », poursuit Jean-Philippe Mariani.
Pour le moment, Atreïd ne propose pas de solutions hybrides de stockage on prime et cloud, mais une offre pourrait voir le jour dans le courant de l’année 2024. La structure est restée à taille humaine, avec ses contraintes et ses avantages mais elle apporte un regard différent sur le marché et un service sur-mesure pour ses clients.
Article paru pour la première fois dans Mediakwest #55, p. 34-35