Audio dans les cars-régie – Captation binaurale et micros 3D

Durant l’édition 2015 de Roland Garros, les équipes de France Télévisions ont mis en place jusqu’à trois têtes artificielles fabriquées autour du micro Lavalier DPA 4060. Placées à proximité des caméras auxquelles elles étaient directement connectées, elles accompagnaient les captations UHD effectuées en plan fixe et en multicam. L’occasion de tester le rendu du binaural natif en sport, mais aussi de travailler sur la correspondance image-son*.
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La correspondance image-son était ici assurée par une commande GPI interprétée par la console Lawo MC2 56 sous forme d’un Event permettant d’ouvrir automatiquement la voie recevant l’audio en provenance de la caméra recevant le rouge antenne.

D’autre part, le système 3D-VMS, développé en Italie à partir d’un concept émanant du Centre de recherche de la RAI, a été mis en place sur le Court Central dans sa version cylindrique. Composé de trente-deux capsules à électret d’origine Sennheiser, disposées sur un cylindre de 80 x 270 mm, ce microphone multicanal utilise une matrice de filtres permettant de synthétiser jusqu’à sept microphones. Il se montre capable d’effectuer des « zooms virtuels », les directivités et les directions de chaque micro étant paramétrables en temps réel ou en postproduction grâce à une interface visuelle. Les canaux issus de ces sept microphones virtuels ont été mixés aux autres sons pour fabriquer le signal binaural diffusé dans le cadre d’une réalisation expérimentale en 4K.

Pour Dominique Guyot, qui a participé de près à cette expérience, puisqu’il pilotait la console du car de Toulouse qui recevait les signaux de cet étonnant micro 3D : « La technologie 3D VMS n’est pas encore aussi performante que l’utilisation de plusieurs micros bien placés, mais on s’en rapproche. D’un point de vue exploitation, la captation centralisée procure moins de gêne à l’image, et l’installation ne requiert qu’un seul câble (RJ45 Cat6 [avec une distance pour l’instant limitée à 120 m, NDLR]. Si cette technique progresse, le fait de capter en un seul point et de virtualiser ensuite pourrait être une solution d’avenir. J’aimerais bien la tester en théâtre où le placement des rampes de micros est toujours délicat. ».

Une piste d’autant plus prometteuse que le système dispose d’une caméra permettant, entre autres, d’effectuer des suivis automatiques de personnages grâce à des techniques de reconnaissances faciales. Affaire à suivre…

* Cet article est extrait de « L’audio dans les cars-régies » paru pour la première fois dans Mediakwest #16, pp. 36-39 et accessible ici. Abonnez-vous à Mediakwest pour lire dès leur parution nos articles dans leur totalité.

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