Les ingénieurs d’Autodesk en charge de la version Mac se sont aperçus que les utilisateurs de cette version étaient une population différente de celle de Smoke sur Linux. Par exemple, ils ne savaient pas importer facilement des médias dans le logiciel.
La nouvelle version est réellement impressionnante tant par l’optimisation faite sur l’application que par les évolutions de l’interface graphique. Pour cette démonstration, Smoke était installé sur un Mac Pro, six cœurs, et 12 Go de Ram, donc pas un modèle de dernière génération et malgré tout, nous avions le sentiment de puissance. La machine ne ralentit pas malgré les empilements de couches d’effets.
Lors de la création d’un projet, il est possible de choisir de travailler en non-compressé, ou en ProRes. L’interface pour la gestion des médias est somme toute classique et ne perturbera pas les utilisateurs d’autres solutions de montage. Le chûtier est à gauche, le player en haut et la time line en dessous. Le Media Hub supporte de nombreux formats et de futurs formats seront ajoutés au fur et à mesure des mises à jour. Parmi les formats de caméra pris en charge, nous pouvons citer RED raw, ARRI Alexa, ou bien des fichiers HD en provenance d’un DSLR.
La gestion de la librairie des médias a été simplifiée et est souple dans son utilisation. Les médias peuvent être copiés en local ou simplement linker s’ils sont stockés en mode distant. La copie s’effectue en tâche de fond et ne ralentit pas la machine. Il est possible de glisser des dossiers et des sous-dossiers directement dans le Media Hub et de retrouver ainsi son arborescence. Les fichiers XML et AAF peuvent être importés directement.
Le cœur de Smoke est la time-line. Une time-line sur-vitaminée qui permet de travailler sur le montage mais aussi sur les effets, les corrections que l’on peut appliquer sur les plans. En termes de montage, Smoke comprend la quasi totalité des outils nécessaires à l’assemblage des plans. Toutefois, il n’est pas évident que les monteurs professionnels qui travaillent sur Media Composer, Final Cut ou Premiere passent le pas et quittent leur solution pour Smoke. Il est toujours difficile de changer certaines habitudes de travail. Néanmoins il est possible d’importer directement une time-line depuis un projet Apple Final Cut Pro, Adobe Premiere ou Avid Media Composer. Smoke sera parfait pour des montages de programmes courts ou de durée moyenne. Moins évident à appréhender sur un documentaire ou un long métrage. Quoi qu’il en soit, que le montage soit importé depuis une autre application ou que les médias soient importés directement, Smoke sera parfait pour finaliser un montage, retoucher un raccord.
Sous la time-line, sont disposés des onglets qui permettent d’accéder à des étapes de travail. Ceux qui peuvent être déroutés ou peu habitués à ce mode, peuvent utiliser plus traditionnellement les menus déroulants.
Concernant le montage, il se fera soit à la souris, soit au stylet (il est conseillé d’avoir les deux). Outre les fonctions de montage que l’on trouve sur de nombreuses applications, Smoke dispose d’un mode Triptych qui permet d’avoir 3 fenêtres dans le player. Il est possible de paramétrer complétement ce qu’on aura dans ces fenêtres. Ce peut être un plan A,B,C ou la première image, la dernière image et une image intermédiaire. Quoi qu’il en soit, cette fonction s’avèrera vite indispensable lors du trucage de plusieurs plans concomitants.
Une fois le montage fini, l’opérateur peut passer aux trucages des plans. La beauté du système est que les effets sont pluggés directement dans la time-line. Ainsi, d’un clic droit de la souris, l’opérateur fait Ad Effect. Une barre horizontale apparaît et comprend 8 effets en standards. Parmi ceux-ci on trouve Axis (changement de perspective, recadrage…), Spark (toute la gamme des plug-ins Autodesk), Colour Correct, Blend, Wipe… Il est bien évidemment possible de repousser les limites des réglages en cliquant sur Enter Editor. L’opérateur travaille dans un espace 3D, ce qui simplifie grandement le paramétrage des réglages. Il devient simple de se déplacer dans la scène, d’ajouter un effet de lumière volumétrique derrière une couche, pour créer des titrages et de l’habillage graphique notamment.
Smoke 2013 permet également de travailler pour des séquences 3D Stéréoscopiques (montage, compositing et conformation).
Le module Connect FX comprend, pour sa part, une centaine d’effets en standards (paramétrables), et les résultats sont réellement époustouflants pour une application de cette gamme de prix. La seule limite devient l’imagination et le temps que l’on doit consacrer au trucage d’un plan. Il est vraiment possible de tout faire, et les opérateurs devront passer de longues heures à faire le tour des possibilités des corrections et effets. Pour empiler les effets, il faut passer en mode Action : apparaît alors une fenêtre en vue schématique nodale. Smoke permet donc de travailler à plusieurs niveaux, selon la complexité des effets que l’on souhaite donner à tel ou tel plan. Ce qui reste assez étonnant est la réactivité du logiciel, y compris après avoir associé plusieurs effets. Les effets sont visualisés en temps réel.
Désormais, la véritable question est de savoir comment les sociétés vont utiliser Smoke 2013 dans leur pipe-line de production. Smoke va-t-il être un outil de plus, ou va-t-il concurrencer les autres produits de la marque ?
Autodesk a lancé la version commerciale de Smoke 2013 pour Mac, le 17 décembre dernier. Pendant plus de 6 mois, il a été possible de tester une version d’essai et aujourd’hui, avec la version complète de Smoke, Autodesk propose une remise de 20 % sur le prix public de 3900 euros jusqu’au 25 janvier.
Remerciements à la société Post Logic, et à Alex pour la démonstration, www.post-logic.fr