Depuis son tout premier film (Quelque chose d’organique, 1998) jusqu’à Nocturama (2016), Bertrand Bonello occupe une place unique dans le paysage cinématographique. Sa filmographie compte sept longs et huit courts métrages, tous singuliers. Dès 2003, ses films sont présentés en Compétition au Festival de Cannes : Tiresia (2003), L’Apollonide – Souvenirs de la maison close (2011) et Saint Laurent (2014).
Que ce soit à travers le portrait d’un transsexuel brésilien, le quotidien raffiné mais glaçant d’une maison close au crépuscule du XIXe, un biopic virtuose autour de la création et la douleur qu’elle engendre, l’identité sexuelle et le rapport au corps hantent son oeuvre. Investissant les marges troubles de notre pensée et de nos désirs, Bertrand Bonello ne cesse de questionner les frontières du réel.
Musicien de formation classique, cet autodidacte travaille la musique et le cinéma, le son et les images , signe le scénario et compose la musique de tous ses films. Acclamés par la critique, ils témoignent d’une maîtrise prononcée de l’audace et de l’esthétisme. Préférant la perception à la narration classique, les plans longs qui soulignent la sensorialité de l’image, ses univers sont autant d’expériences visuelles et sonores inédites qui s’affranchissent des limites. Admirateur de Bresson, Pasolini et Jarmusch, fan du Parrain et d’eXistenZ, Bertrand Bonello semble avancer à l’instinct autour d’obsessions récurrentes.
C’est donc un artiste passionné qui offrira une référence ambitieuse à la jeune génération de réalisateurs de la sélection 2018 de la Cinéfondation et des courts métrages.
Bertrand Bonello : « Qu’attendons-nous de la jeunesse, des cinéastes inconnus, des premiers films ? Qu’ils nous bousculent, qu’ils nous fassent regarder ce que nous ne sommes pas capables de voir, qu’ils aient la liberté, le tranchant, l’insouciance et l’audace que parfois nous n’avons plus. La Cinéfondation s’attache depuis 20 ans à faire entendre ces voix et je suis extrêmement fier cette année de pouvoir les accompagner. »
De son côté, Gilles Jacob a indiqué : “C’est un des plus grands réalisateurs français contemporains qui préside cette année, un artiste iconoclaste et singulier. Il ajoute à son art des qualités humaines qu’on trouve donc encore aujourd’hui.”