Blockchain… Premiers retours d’expérimentations broadcast avec le Groupe media TFO

« Même si nous sommes une agence gouvernementale, nous n’en sommes pas moins très novateurs. Nous essayons d’être toujours à l’avant du train, plutôt qu’à l’arrière. Nous figurons parmi les pionniers dans le monde à concevoir un prototype blockchain », souligne en guise d’introduction Éric Minoli, vice-président Technologies & Optimisation du Groupe Media TFO.
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Éric Minoli s’intéresse depuis de longues années aux aspects techniques de production (TI, web, studio, numérique) et de diffusion des contenus. Après avoir mis sur pied un avant-gardiste Laboratoire d’univers virtuels (LUV)  qui s’est vu décerner un IBC Award dans la catégorie « Innovation pour la création de contenus » et un Prix du Jury en 2017 , il termine aujourd’hui une phase d’expérimentation du blockchain et nous présente ici les possibilités de la technologie, tout en partageant avec nous son retour d’expérience…

 

Qu’est que le blockchain ?

« La technologie blockchain s’appuie sur la décentralisation de l’information. Lorsque vous regardez un match de football, l’arbitre représente la personne décisionnaire qui va ou non valider un but, il est l’instance de référence. Si des jeunes jouent au même sport dans la rue, sans arbitre, chaque jeune peut décider si le but est valide. L’information n’est plus centralisée, elle est au niveau de chaque joueur qui va avoir connaissance du score. Et si le score doit être changé, chacun va devoir valider de manière implicite le nouveau score… Cette façon de fonctionner repose sur le principe que tout le monde a la même information. Le blockchain s’apparente à ce même principe. Dans l’univers des médias cette information peut être cryptée (ou non) et codée de manière à produire des niveaux de sécurité. Je ne veux pas forcément que les données de mon contrat, en tant qu’acteur par exemple, soient connues de mon collègue. Et même si ce dernier détient l’information, pour pouvoir la décoder, il aura besoin de la clé.

 

Pourquoi vous êtes-vous intéressé à cette technologie ?

À TFO, nous faisons beaucoup de production. Nous gérons dix-sept types de droits différents. Notre gestion était jusqu’ici très manuelle. Nous nous sommes donc demandé comment nous pourrions faire pour faciliter, automatiser tous les flux et les processus. C’est à ce moment-là que nous avons commencé à investiguer blockchain. Chacun connaît ce qu’on appelle le blockchain public, en particulier bitcoin, la monnaie crypto. Mais il existe aussi des blockchains privés. Et nous avons décidé effectivement de nous attarder sur ces technologies […]. Quand nous avons commencé à nous intéresser au blockchain, nous nous sommes très vite aperçus que selon les « framers » que nous utilisions, un certain nombre de capacités nous étaient offertes, entre autres quelque chose qui s’appelle le Smart Contract, qu’on pourrait traduire par « Contrat intelligent » en français. C’est sur cette fonctionnalité que repose toute notre structure.

Nous avons développé un prototype que nous avons testé en faisant appel à des partenaires qui l’ont également testé notamment, en France, le CNC ; au Canada, le CRTC (Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes) et la CBC. Se sont ajoutés des syndicats et d’autres agences gouvernementales. Le prototype a été lancé au mois de mars 2018.

 

Quelles sont les perspectives offertes par le blockchain ?

La technologie blockchain va un peu chambouler les modèles actuels, puisqu’aujourd’hui le système est très centralisé. En France, par exemple, au point de vue musique, c’est la Sacem qui a en charge la collecte des royalties et leur redistribution. À partir du moment où les informations d’une musique ou d’une vidéo sont cryptées dans le blockchain, des entités comme la Sacem vont devoir se réinventer, puisque le lien entre le producteur et le consommateur devient direct.

Notre idée du bêta test était aussi de partager, d’en faire bénéficier le plus grand nombre, puisqu’en tant qu’agence gouvernementale, nous avons une fibre éducative. Nous voulons pouvoir éduquer et partager ce blockchain avec d’autres.

Après quelque six mois de tests, nous venons de conclure la phase de prototypage. Dernièrement, nous avons donc confié ce prototype à un Think Tank Accelerator pour étudier comment il peut être utilisé par d’autres entités ».

 

 

Pour découvrir l’intégralité des propos d’Éric Minoli, visionnez l’interview vidéo…