Booster les news Comment les nouvelles solutions favorisent la productivité

 
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La cassette ayant quasiment disparu des tournages, nous avons souhaité réaliser un tour d’horizon des systèmes qui permettent aujourd’hui de gagner en productivité dans le secteur de l’information.

 

Il y a déjà quelques années que les premiers caméscopes sans bande ont fait leur apparition. On peut cependant affirmer que ce n’est que depuis peu, finalement, que la cassette ne fait plus du tout partie des équipements de prise de vue proposés à la commercialisation par l’ensemble des fabricants.

Aujourd’hui, les disques durs, cartes P2, supports SDHC ou encore compact flash ont pris le relai.
Leur utilisation a largement contribué à faire gagner du temps lors du transfert des rushes vers les stations de montage. Cette étape s’est affranchie de la notion de temps réel. Attention tout de même à prendre en considération les éventuels temps de conversions que nécessite parfois l’incompatibilité d’un format de tournage avec une interface de montage. Par exemple, des séquences tournées en MXF devront êtres transcodées en .MOV si la post production s’effectue sur Final Cut Pro.

Le support non linéaire a permis également un derushage beaucoup plus aisé sur le lieu de tournage, que se soit en visionnant les images directement dans le caméscope ou en intégrant la carte ou le disque dur à un ordinateur portable. Les métadonnées qui sont venues se greffer aux signaux audio et vidéo ont également permis de renseigner les rushes très rapidement et très précisément, ce qui constitue également gain de temps précieux pour le monteur. Le GPS vient progressivement s’intégrer dans les corps caméras. Il indexe automatiquement, dès l’enregistrement, des infos élémentaires de localisation du lieu de prise de vue en plus des data de TC et d’horaires.
La suppression de la cassette et de son mode de lecture linéaire a également rendu possible bien d’autres évolutions. C’est le cas par exemple du caméscope JVC GYHM-650, qui embarque un système wifi. Celui-ci permet de paramétrer presque intégralement la caméra et d’obtenir un retour vidéo, le tout sur une simple tablette (androïde ou iPad) ou un Smartphone. Il offre également la possibilité de réaliser directement un pré-montage sur ces écrans. Le GYHM-650 dispose en plus d’un réseau FTP intégré. Les ours d’images peuvent donc être directement envoyés vers le serveur d’une chaine de télé ou d’un client. Là encore le gain de temps est donc véritable.

Des systèmes d’encodage web plus performant

L’augmentation des débits internet, avec l’arrivée de l’ADSL puis de la fibre, conjuguée à une meilleure compression des formats vidéo (avec le H264 d’Apple par exemple) ont autorisé l’envoi par le net de séquences vidéos plus ou moins lourdes.

Les encodeurs de streaming sont de plus en plus aboutis et offrent de réelles opportunités de récupération par les chaines de télévisions.

C’est le cas par exemple avec la solution proposée par Easylive qui, à partir de n’importe quelles sources vidéos (une ou plusieurs caméras), permet de transmettre en un clic en HD sur internet (conférences de presse, compétitions sportives…).

Mais l’intérêt pour les news est que la société propose un produit complémentaire : la plateforme Multi Stream. Cette technologie duplique les flux live afin de les distribuer sur plusieurs plateformes simultanément. Par exemple, cela permet de retransmettre à la fois sur YouTube et Dailymotion, mais aussi vers un canal télé susceptible de reprendre des extraits de l’événement pour son JT.

Le 3G et la 4G pour envoyer ses sujets ou réaliser des plateaux en direct

Pour un tournage en extérieur il était encore nécessaire, jusqu’il y a peu, de louer les fastidieux et onéreux services d’un car satellite. L’essor de la 3G et le développement prochain du 4G changent quelque peu la donne. Des marques comme LiveU, TVU Networks ou encore Dejero Live proposent des systèmes de transmissions qui exploitent ces réseaux cellulaires. Très compacts, ils tiennent dans un sac à dos que porte un caméraman. La connexion de l’interface avec la caméra peut être de plusieurs modes : HD-SDI, SDI, HDMI, DV et même analogique.

Le nombre de modems 3G ou 4G peut être variable pour atteindre jusqu’à l’équivalent de 14 clefs 3G/4G.

Les chaines d’informations (BFM, I-Télé, Infosport, France 24…) exploitent de plus en plus souvent ce type d’outils y compris, parfois, pour la retransmission des plateaux des journalistes en direct. Notons tout de même au passage que nous ne connaissons pas les effets sur la santé que peuvent procurer une si importante exposition aux ondes cellulaires !

Les interfaces de montage news en réseau de plus en plus répandues

Avec ses systèmes NewsCutter, Avid avait été parmi les premiers à concevoir un workflow spécifique pour le montage de news du secteur broadcast. Le logiciel de montage vidéo NewsCutter met à la disposition des journalistes les outils dont ils ont besoin pour la production de leurs sujets, dans la salle de rédaction comme dans les salles de post-production dédiées. Cela a été rendu possible grâce à une étroite intégration avec les systèmes d’automatisation et les serveurs de diffusion.

Le service Interplay Transcode permet de fabriquer les basses résolutions des vidéos. Grace à la fonctionnalité dynamique relink, il est ainsi possible de commencer le montage avant d’avoir rapatrié les médias en archive. Le mode multirez/dynamic relink permet alors de conformer la séquence montée avec les rushes en Haute Définition. Afin de permettre aux équipes de productions et aux équipes éditoriales du groupe NRJ d’optimiser leur processus de validation et de derush, CTM Solutions a intégré, cet été, l’Interplay Central avec redondance. L’outil permet, via un navigateur Internet (Chrome, Safari, etc.), de pouvoir lire, derusher, annoter (via les markers Avid) n’importe quel média situé sur le SAN ISIS (sans aucun transcode préalable) en mode stream live. Une quinzaine d’utilisateurs peuvent consulter les éléments en cours de montage, fluidifiant ainsi les étapes de validation.

Dans un tout autre genre, mais toujours pour un meilleur partage des rushes et des tâches, Adobe devrait présenter, lors du prochain NAB, une nouvelle édition de sa Creative Suite Premier Pro. L’interface de montage devrait (selon nos informations) intégrer un procédé de partage des rushes et des projets ultra performant. Les séquences ne seraient plus cantonnées à demeurer sur un disque dur ou un serveur unique mais seraient partagées en streaming, permettant de travailler à distance via une simple liaison internet à haut débit.

Une sécurisation des rushes toujours plus rapide

De plus en plus d’outils permettent d’assurer la duplication des séquences enregistrées sur le terrain. Même si, à priori, les séquences non montées des sujets news n’ont pas vocation à êtres archivées, la copie d’une carte vers un disque dur ou disque SSD sur le terrain est parfois nécessaire pour libérer de l’espace sur les cartes d’enregistrement. De nombreuses solutions existent, parmi elles une a retenu notre attention : il s’agit du Nexto DI NVS, un appareil de backup vidéo à haute-vitesse spécialement conçu pour une utilisation sur site. Compatible avec les cartes Sony SxS, Panasonic P2 et Compact Flash, le contenu des supports est copié ou transféré rapidement sur un disque dur 750 GB à une vitesse de 80 MB/s pour le SxS, 72 MB/s pour le P2 et 78 MB/s pour le CF. Un écran LCD de 2.4″ offre un aperçu des vidéos.

 

ENCADRÉ

France 24

Denis Delmas, Directeur Technique et des systèmes d’informations, Adjoint de la chaine d’information, nous a dressé un panorama des outils de transmissions exploités par ses JRI :

« France 24 dispose d’environ 1 000 correspondants à travers le monde.

Nos services se doivent de disposer des moyens nécessaires pour que les journalistes et leurs sujets soient le plus rapidement à l’antenne et cela à l’aide de différents systèmes appropriés à chaque cas de figure.

Lorsque cela est possible nous privilégions des transmissions satellitaires classiques sur bande Ku ou bande C.

Dans des zones plus difficiles nous exploitons les modules BGAN qui permettent de transmettre vers les satellites Inmarsat (à l’origine moyens de communications maritimes). C’est d’ailleurs ces systèmes qui ont été employé lors du Vendée Globe.

France 24 utilise BGAN depuis la création de la chaine, notamment sur des événements où l’on sait que la couverture va être assez longue dans la durée. Ce fût le cas par exemple aux JO de Londres, sur la Coupe d’Afrique des Nations ou encore plus récemment à Davos pour le forum économique. Nous avons fait l’acquisition d’un pack complet qui regroupe l’encodeur (H264) fonctionnant sur un PC portable, et d’une antenne qui se pointe vers le satellite manuellement mais assez aisément. Le débit est actuellement de 384 Kb/s. Dans un avenir proche, nous pourrons coupler le système à d’autres outils pour un débit accru.

Depuis 4 ans maintenant, nous avons commencé à utiliser les matériels 3G et 4G, commercialisés par LiveU et TVU. Cela fonctionne bien et permet d’être très mobile. Les systèmes se déploient rapidement, cependant le débit n’est pas garanti en fonction des zones et de l’encombrement des liaisons.

Lors des dernières élections présidentielles américaines nous avons exploité largement la 4G dans les villes qui en bénéficiaient. Le gain par rapport à la 3G était très appréciable.

LiveU loue les boîtiers compatibles en fonction de la zone géographique (France, autres pays d’Europe…) tandis que TVU vend l’équipement et c’est à nous de choisir le type de cartes 3G compatibles avec le pays où elles seront en fonction.

Enfin, nous privilégions de plus en plus, pour nos correspondants étrangers, des lignes DSL sécurisées en IP. Nous faisons alors appel à des opérateurs locaux qui nous garantissent un niveau de débit.

Notons que nos JRI partent dorénavant aves des caméscopes Panasonic de point AG-HPX250EJ. »