Entretien avec YellowStar : « L’eSport est le futur »

YellowStar, a été joueur professionnel de LOL, de 2010 à 2016, passant par des équipes prestigieuses, de Millennium à Fnatic. Après un livre (« YellowStar, devenez un champion de League of Legends », édité chez Albin Michel), le jeune homme en retraire entame sa reconversion à 27 ans : directeur sportif des équipes d’eSport du PSG. Retour sur sa carrière et son nouveau défi. *
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Mediakwest : Comment êtes-vous devenu joueur professionnel ?

Bora Kim : J’ai commencé à jouer comme professionnel à 17 ans en 2007. C’était la période où tout était nouveau en France ; nous venions encore avec notre propre matériel pour participer aux tournois ! Les dotations n’atteignaient jamais plus de 500 euros en matériel. L’organisation était encore très amateur. Nous n’aurions jamais pensé en faire un métier viable aussi vite. Il y avait déjà des tournois en Europe et aux États-Unis. En Corée du Sud, l’eSport avait déjà ses infrastructures et ses émissions TV, etc. League of Legends (LOL), jeu édité par Riot Games, est sorti en 2009 et les compétitions mondiales sont apparues en 2011, avec une dotation de 50 000 dollars pour la première équipe. C’était encore très peu professionnel. Dès 2012, l’éditeur de LOL a mis en place une scène lors du tournoi de Los Angeles, le rendant plus attrayant pour nous, mais aussi pour les médias. Le modèle a évolué en 2013 quand Riot Games a mis en place sa structure et décidé de tout construire autour de League of Legends (LOL). C’est lui qui a implémenté le salaire des joueurs. Cela lui a permis d’avoir une énorme visibilité en termes d’image, même si c’était à perte. L’eSport a alors commencé à devenir véritablement un spectacle. Riot a eu envie de créer une ligue inspirée de celle du basket américain, en Europe et aux États-Unis, avec huit équipes sur chaque territoire. J’ai eu alors la chance de recevoir une offre en tant que joueur professionnel. Nous étions une centaine parmi des millions de joueurs.

 

MK : Comment voyez-vous l’eSport, maintenant que vous êtes en retraite et en reconversion ?

B. K. : Nous en sommes encore au tout début, l’eSport attise la curiosité. Nous devons avoir un rôle de pédagogue, c’est un vrai choc générationnel pour ceux qui n’ont pas grandi avec le jeu vidéo. C’est un nouveau monde, l’eSport est le futur. Il y a d’ailleurs des discussions au niveau des Jeux olympiques pour 2024.

 

MK : Comment envisagez-vous votre nouveau poste de directeur sportif du PSG eSports ?

B. K. : En tant que directeur sportif du PSG eSports, j’ai eu pour mission de trouver un lieu pour créer une gaming house (lieu où cohabitent et s’entraînent les joueurs d’une même équipe) à Berlin et constituer une équipe de Fifa et une de LOL, recruter un coach, des analystes, le tout en accord avec notre budget. J’ai aussi en charge la communication et la logistique des joueurs. Mon but est de faire en sorte que les équipes se sentent bien et fortes mentalement. Les joueurs sont généralement très jeunes.

 

MK : Comment cela se passe-t-il avec les autres équipes ?

B. K. : Pour Fifa, chaque club va avoir sa propre équipe. L’idée serait de retransmettre le match de Fifa avant le match réel. L’objectif est de se qualifier pour la ligue européenne Fifa (fin mars 2017).

 

*Extrait de notre dossier « L’eSport dans la cour des grands » paru pour la première fois dans Mediakwest #20, p.30-39Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.