Ergonomie modulaire et bien pensée
Cette caméra légère (2,7 kg boîtier seul), robuste, a été conçue pour travailler dans des conditions difficiles (poussières, vent), voire extrêmes. Son corps est composé d’un alliage de magnésium, plus léger que l’aluminium, dissipant plus facilement la chaleur. Pour la rendre plus compacte, la ventilation a été repensée avec une extraction sur les côtés, la rendant moins sensible aux poussières. Mais la vraie particularité de cette caméra est son ergonomie. C’est une forme inédite pour Sony mais qui n’est pas sans rappeler les modèles EOS Cinema de Canon. Les designers ont conçu une caméra totalement ronde, biseautée de tous les côtés donc sans angle d’accroche lors de la manipulation. Elle a un grip innovant avec une tige télescopique qui permet de s’adapter à toutes les morphologies et toutes les configurations, et un écran LCD fixé sur un bras, que l’on peut déplacer et tourner dans tous les sens. Un oculaire rabattable (fourni) se place sur l’écran LCD, pour constituer le viseur. L’appareil peut être utilisé à l’épaule, au poing, proche du corps ou éloigné, donc très pratique pour quelqu’un qui travaille seul. Grâce à sa poignée orientable, via une rosace à crans, toutes les positions désirées sont accessibles, sans ajout d’accessoires. La poignée rotative, testée auprès d’opérateurs de renom, assure une bonne préhension et disposition des boutons.
Résultat : à partir de la poignée, on peut pratiquement piloter toutes les fonctions de la main droite, la main gauche restant dédiée à la gestion du poids (4,5 kg prête à tourner). La compacité du boîtier permet de transporter l’appareil et ses accessoires dans un sac à dos, en randonnée, par exemple. La PXW-FS7 est vendue en deux versions : sans objectif (pack 1) ou en version PXW-FS7K (notez bien le K) en kit avec le nouvel objectif zoom de Sony 28-135 mm à ouverture constante f/4 et à monture E.
Petite caméra mais gros capteur !
La Sony PXW–FS7 est la première caméra 4K XDCAM à intégrer un capteur super 35, Exmor CMOS, totalisant 11,6 millions de pixels dont 8,8 effectifs, pour filmer en 4K (4096×2160 pixels en 17/9) ou QFHD (3840×2160 pixels en 16/9). Il permet l’usage d’objectifs d’appareils photo (Canon, Zeiss, Nikon), via de nombreux adaptateurs mécaniques. L’intérêt est la conservation des automatismes, comme la technologie de mise au point silencieuse et le contrôle électrique du diaphragme en continu, sans palier. De base, elle est compatible avec la monture E de Sony, au tirage extrêmement court et compatible avec toutes les optiques de la gamme E5 (22 modèles). Sa particularité est d’avoir été conçue pour la vidéo, pour l’utilisation d’optiques très compactes et silencieuses, notamment pour les automatismes, afin d’éviter de perturber la captation sonore. Par ailleurs, le capteur est de haute sensibilité avec une dynamique de 14 diaphragmes. La sensibilité de l’appareil est donnée pour 0,7 lux (+18 dB) à f/1,4 en 24p et en mode « Custom ». Elle enregistre sur carte XQD, dont Sony partage la fabrication avec SanDisc et Nikon et qui, grâce aux deux emplacements, prend en charge l’enregistrement simultané (même format) et relais. Par ailleurs, il dispose des outils de contrôle et de gestion de la prise de vue, comme l’oscilloscope, le vecteurscope, l’histogramme, le peaking et le zébra.
Riche en codecs
Elle enregistre en Mpeg-2 HD 4:2:2, 50 Mb/s, appelé communément XDCAM HD 4:2:2. C’est le format de base broadcast, le plus utilisé dans le monde pour la captation, l’enregistrement et la diffusion de la HD. La caméra peut enregistrer au format QFHD échantillonné 4:2:2 sur 10 bits (après mise à jour) jusqu’à 600 Mb/s, et prend en charge plusieurs formats, dont le XAVC Intra et Long GOP. Le XAVC, format Sony, s’intègre dans tous les systèmes, et tous les serveurs, car il est encapsulé dans un conteneur MXF utilisé par les professionnels pour les données audio et vidéo numériques. Il exploite la HD et le QFHD (3840×2160), en 24p, 25p, 30p, 50p, 50i et 60p. Pour le ralenti, elle peut enregistrer 150 im/s en 1080p et 180 im/s sur une base NTSC. Sony prévoit l’enregistrement natif en Apple ProRes 422, sur carte XQD via un adaptateur externe (XDCA-FS7), non fourni, et après mise à jour du firmware (prévue début 2015). Bien que cela ne soit pas sa vocation, il enregistre aussi en RAW (en 2KRAW et 4KRAW), via une unité d’extension (XDCA-FS7), une interface (HXR-IFR5) et un enregistreur externe (AXS-R5), relié par câble SDI.
Deux modes d’exploitation
Il exploite deux modes de fonctionnement : le mode « Cine El » et le mode « Custom ». Avec le mode « Cine El », on ne touche quasiment à aucun réglage de la caméra, mais on gère les LUT (Look Up Tables) pour la visualisation, alors qu’en mode « Custom » on règle le gamma de l’image enregistrée, ou le knee, par exemple. Le mode « Cine El » est réservé aux tournages où l’on peut jouer avec la lumière et gérer son éclairage. Dans le mode « Cine El », on peut caler sa lumière sur la caméra par rapport à ses caractéristiques, alors qu’en mode « Custom » c’est l’inverse, on cale la caméra sur la lumière disponible selon le lieu. Ceci a un impact sur la sensibilité, car contrairement au mode « Cine El », en mode « custom » on peut accroître la sensibilité en mettant du gain en sortie de capteur et, grâce à la gestion très efficace du bruit, obtenir une image exploitable.
Nos essais de prise en main
On apprécie son ergonomie inédite qui facilite la prise de vue dans toutes les situations. On passe facilement du pied à l’épaule. Autre point positif, la variété des adaptateurs proposés pour les optiques du marché, avec récupération des automatismes (diaphragme, focus). Elle exploite l’hypergamma, le S-Gamut3, le S-Log3 (Log2 en janvier 2015) et, selon nous, gère bien le contraste ! Avec le mode « Custom », on a la meilleure sensibilité (2000 ISO en S-Log3 et 800 en hypergamma). On obtient des résultats satisfaisants en jouant sur le gain et surtout grâce au bon rapport signal/bruit de l’appareil (57 dB). On apprécie, le réglage du diaphragme avec variation continue, sans palier, via la molette assignable (six touches assignables disponibles). En revanche, l’autofocus nous a paru un peu lent. Notez que par sécurité, on peut mémoriser les données de configuration de l’appareil sur carte SD. On apprécie les filtres neutres mécaniques (1/4, 1/16, 1/64). Pour travailler en RAW, la contrainte de l’enregistreur externe, non plaqué sur le boîtier, nous semble pénalisante. Si on raccorde le PXW-FS7 au module USB LAN sans fil (IFU-WLM3) fourni, ou au module d’extension sans fil (CBK-WA100) optionnel, on bénéficie d’une connexion NFC pour visualiser l’image à distance sur un smartphone, une tablette ou un ordinateur, via l’application Content Browser Mobile, gratuite.
Notez que le module d’extension CBK-WA 100 dispose aussi de fonctions d’enregistrement de fichiers proxy (fichiers à basse résolution) sur une carte SD et transfert de ces fichiers vers un serveur par LAN sans fil. Le PXW-FS7 dispose de deux sorties SDI (3G 50/60p) en parallèle qui délivrent chacune le signal en HD, tandis que le 4K est supporté par la sortie HDMI. Deux prises XLR alimentées servent à la connexion de microphones pour le son, avec enregistrement LPCM 24 bits, 48 kHz sur 2 canaux audio. Enfin, pour exploiter le Time Code et la synchronisation de la caméra (Genlock), il faut acquérir une interface d’extension (XDCA-FS7). Encore une ! !
En bref
Conçu pour les créateurs vidéo qui recherchent une super qualité d’image et un choix de formats d’enregistrement, la PXW-FS7 est capable de filmer en 4K, Quad Full HD (QFHD) et en Super ralenti en HD. Outre son ergonomie innovante pour un maniement individuel (caméraman seul), elle offre une sensibilité excellente, grâce à son capteur CMOS Exmor Super 35. Pour ajouter des fonctions au caméscope, il faut acquérir des accessoires en option (extension unit), qui hélas, gonflent la note. Ce modèle reste néanmoins exceptionnel dans la gamme SONY !
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES
• Capteur : CMOS Exmor Super 35 de 11,6 Mpx (8,8 Mpx effectifs)
• Formats :
– QFHD, 4:2:2, 600 Mbps, 10 bits
– XAVC Intra
– XAVC Long GOP (MPEG-2)
– Apple ProRes 422 (début 2015)
• Objectif :
– Monture E
– Zoom 28-135 mm F/4 G (version FS7K)
– Filtres à densité neutre (1/4, 1/16, 1/64)
• Interfaces : 3G-SDI, HDMI, micro (mini jack), casque (mini jack), USB, XLR
• Résolutions :
– 4096×2160 (disponible début 2015)
– 3840 x 2160, 60p, 50p, 30p, 25p, 24p
– 1920 x 1080, 60p, 50p, 60i, 50i, 30p, 25p, 24p
– 1280 x 720, 60p, 50p, 30p, 25p, 24p
• Écran : 3,5 pouces (8,8 cm) à 940×560 pixels
• Sensibilité : 0,7 lux (+18 dB) 24p, f/1,4 (sensibilité ISO : 2000 S-log3 gamma D55)
• Support : Cartes XQD
• Dimensions : 156 x 239 x 247 mm (corps)
• Poids : 4,5 kg (avec viseur, œilleton, poignée de commande à distance, batterie BP-U30, objectif zoom, carte
mémoire XQD)
– PXW-FS7 : 7 400 € H.T.
– PXW-FS7K : 9 400 € H.T.
– XDCA-FS7 : 1 800 € H.T.
– Zoom SELP 28135G.SYX 28-135 mm f/4 (monture E): 2 100 € H.T