Choisir une caméra à tourelle intégrée

Pour l'équipement de petits studios TV ou l'enregistrement d'une conférence, les caméras vidéo à tourelle intégrée sont devenues des outils indispensables. Associant des commandes motorisées et un objectif zoom dans un boîtier de taille réduite, elles offrent un confort d'exploitation et de mise en place sans égal. Les modèles proposés sont nombreux avec des fonctions et des caractéristiques très diversifiées.
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Les caméras à tourelle intégrée, dénommées aussi caméras robotisées ou caméras PTZ pour Pan, Tilt, Zoom, se répartissent en deux gammes de produits. D’un côté les modèles mono-capteur 1/3 pouce, qui sont destinés à la prise de vues pour la visioconférence, l’enregistrement de cours ou le streaming sur internet.

Elles sont présentes dans le catalogue Sony sous les gammes EVI ou les 2 deux récents modèles SRG, tandis que chez Panasonic, il s’agit du modèle AW-HE60. Dans une seconde catégorie, on trouve des modèles disposant de trois capteurs à 1 ou 2 millions de pixels, avec des sorties HD-SDI et une entrée gen-lock. Elles sont conçues pour être associées à des caméras de plateau, comme la série BRC de Sony ou le modèle AW-HE120 de Panasonic.

 

La plupart des caméras PTZ récentes fonctionnent en HD, mais il existe encore de nombreux modèles en SD avec sortie composite ou RVB analogique.

 

 

 

Deux gammes de produits

À côté de Panasonic et Sony, deux autres constructeurs sont présents sur le marché de la caméra à tourelle : Viaddo et Bradley. Le premier propose toute une gamme équivalente à la série EVI de Sony, associée à des pupitres de télécommande et à des systèmes de tracking. Bradley construit en Angleterre sa propre gamme de caméras à tourelle, de type mono CCD, mais avec des tailles réduites les rendant très discrètes.

 

Concernant les objectifs, c’est l’amplitude du zoom qui est mis en avant dans les argumentaires commerciaux. Une valeur de 18 ou 20 fois est une valeur habituelle et permet de faire des plans larges pour la vue générale et des plans serrés sur les intervenants. Dans les salles de conférences et les auditoriums de grandes capacités, il faut veiller à l’emplacement de la caméra dans la salle en fonction des cadrages souhaités. Il est important de vérifier les longueurs focales de l’objectif en grand-angle et en plan serré. Ces valeurs d’angle dépendent de la taille du capteur. Une comparaison des longueurs focales entre des modèles différents sans préciser la taille du capteur pourrait conduire à des choix erronés. Dans le cas de salles de spectacles, pensez à vérifier qu’en plan large l’ensemble du cadre de scène peut être filmé. A contrario, dans des salles profondes, une caméra placée en fond de salle fournira des plans trop larges des orateurs. Et, la placer sur les murs latéraux et en hauteur pour réduire la distance à la tribune, conduit souvent à des plans désaxés et disgracieux.

 

 

Des modes de connexion très divers

Les formats et sorties vidéo des caméras à tourelle sont très variables selon les modèles. Une majorité des caméras HD fonctionnent également en SD. La nouvelle série SRG de Sony est strictement HD, mais ce constructeur conserve à dans son catalogue la BRC-300 qui ne fonctionne qu’en SD ainsi que plusieurs modèles EVI SD. Les modèles fonctionnant en SD ont des sorties composites PAL ou NTSC, composantes et RVB. Les sorties HDMI ou DVI sont disponibles sur les modèles récents (gamme SRG de Sony) et sur les 2 deux modèles Panasonic AW-HE60H et AW-HE120. Les sorties HD-SDI sont fournies en base sur les 2 deux modèles Panasonic AW-HE60S et AW-HE120 tandis que, chez Sony, il faut acquérir des cartes optionnelles sauf sur la BRC-900H ou l’EVI-H100S. Tous les modèles offrant une sortie HD-SDI possèdent une entrée gen-lock pour un signal de référence externe.

 

Lorsque les distances entre caméra et régie dépassent les 90 mètres, Sony propose, pour la série BRC, des interfaces pour fibres optiques, en fibre multimode pour les BRC-H700 et Z700 et monomode pour la BRC-Z330 et H900. Ces liaisons aboutissent sur des unités interfaces spécifiques à installer en régie. De son côté, Panasonic a signé un partenariat avec Ereca pour la construction d’une interface optique qui se fixe sous la caméra en reprenant sa forme arrondie. La fibre optique (connecteur SC/APC ou Lemo) transporte tous les signaux nécessaires à son fonctionnement y compris la télécommande complète de la tête.

 

La présence d’une entrée gen-lock peut paraître superflue maintenant que beaucoup de mélangeurs sont munis de synchroniseurs sur leurs entrées vidéo. Néanmoins câbler un signal de référence dans le cas d’une captation multi caméras constitue un avantage si d’autres caméras disposent d’un gen-lock car le frame synchroniseur introduit un retard d’une image.

 

 

Les liaisons de télécommande

 

Toutes les caméras à tourelle disposent d’une liaison de télécommande filaire pour contrôler l’orientation de la tête en site et en azimut, affiner le cadrage (zoom, mise au point) et améliorer les paramètres de l’image (diaphragme, niveau de noirs et de blancs,…).
Ces signaux de télécommande ont longtemps été transmis par des liaisons série (RS-232 ou RS-422), câblées en étoile ou en bus depuis la régie. Elles sont remplacées dorénavant par des liaisons en IP beaucoup plus souples à l’usage. Tous les modèles Panasonic et SRG de Sony sont équipés d’origine avec une interface Ethernet tandis que pour les modèles BRC de Sony, il faut ajouter une carte optionnelle (disponible uniquement pour les modèles BRC-Z330, BRC-Z700 et BRC-H900). Le nombre de caméras contrôlées depuis une régie n’est plus limité par le nombre de ports du pupitre de télécommande et elles s’intègrent dans un système de pilotage beaucoup plus vaste depuis des terminaux diversifiés (micro-ordinateur, tablette, automates,…).

 

 

Le pupitre de télécommande

 

Le pupitre de télécommande est un accessoire indispensable aux caméras à tourelle intégrée car il facilite leur réglage et regroupe, sur un organe unique, le pilotage de plusieurs unités. Son choix est un élément essentiel dans l’ergonomie du système et l’aide à la prise de vues. Il doit retenir toute l’attention du futur utilisateur. Le pupitre est toujours équipé d’un joystick qui contrôle la position de la tourelle en site et en azimut. Selon les modèles, son action sera paramétrée pour obtenir des mouvements mieux contrôlés et plus fluides.

 

Les réglages électroniques de l’image sont directement accessibles depuis les pupitres et, sans atteindre la sophistication d’une voie de commande ou d’un RCP, ils permettent de modifier directement les principaux réglages de l’image (gain, pedestal, balance de blancs ou de noirs…).

 

Sur les pupitres Panasonic, il est possible d’enregistrer des trajectoires de mouvement pour les rappeler ultérieurement. La vitesse du déplacement angulaire est asservie à la position du zoom pour éviter des mouvements trop brusques à l’image. Des valeurs limites sont réglables sur le pupitre pour préserver l’action du moteur de la tête en butée ou éviter des positions incohérentes avec la prise de vue.

 

Tous les pupitres modernes offrent des fonctions de mémorisation des positions des têtes et des réglages pour chaque caméra. Le nombre de mémoires disponibles pour chaque unité est à choisir en fonction de type de captation. Pour l’enregistrement d’un talk-show, cinq ou six positions seront suffisantes alors que pour une assemblée avec de nombreux délégués, plusieurs dizaines de mémoires permettront le cadrage de chaque intervenant.

Les pupitres de Panasonic offrent une capacité de 100 positions par caméra. Le modèle simple AW-RP50 donne un accès direct aux réglages de 5 cinq caméras alors que le modèle AW-RP120 est pourvu de 50 boutons d’appels directs des caméras, sachant que les 2 deux pupitres pilotent 5 cinq caméras par liaison filaire série et 100 caméras via le réseau IP. Du côté de Sony, le pupitre RM-BR300 peut piloter 7 sept caméras au maximum via des liaisons série avec le protocole Visca de la marque. Il est complété par le modèle RM-IP10 offrant à la fois des liaisons série et un port réseau Ethernet IP. Il est capable de contrôler 112 caméras réparties en 7 sept groupes, avec 16 positions mises en mémoire par caméra. Cinq pupitres peuvent travailler ensemble sur le même réseau, comme c’est également le cas dans l’architecture réseau des caméras Panasonic.