Atom Tickets sera bientôt lancé aux USA puisque les deux principaux circuits de salles, AMC et Regal, qui détiennent à eux deux près de la moitié des 32 000 écrans américains, ont annoncé peu avant CinemaCon que leurs places pourront être achetées via la billetterie Atom.
Diviser pour mieux régner. Les trois studios hollywoodiens avaient certainement cette idée en tête quand ils ont décidé d’investir dans Atom Tickets. La vente en ligne, qui représente aujourd’hui 15% des achats de billets aux USA, a un fort potentiel de croissance puisque 80% des spectateurs posséderaient un smartphone. Mieux vaut donc organiser une concurrence saine sur ce marché clé face à Fandango, le leader de la billetterie sur internet (propriété de Comcast et Time Warner), et Movietickets (dont l’actionnariat se partage entre Viacom, Time Warner et cinq circuits de salles).
Mais le lancement d’Atom Tickets a d’autres objectifs : face à la baisse des entrées en salles (-3% en moyenne depuis 10 ans), les studios cherchent à créer de nouvelles formes d’incitations pour attirer les spectateurs, ceux de la génération Y en particulier (les Millenials nés dans les années 80 et 90) grands utilisateurs de technologies numériques mais moins cinéphiles que leurs aînés (ceci expliquant peut-être cela). La solution Atom Tickets leur donne notamment la possibilité d’organiser facilement une sortie à plusieurs : dès qu’ils ont bouclé leur achat de ticket, un message peut être automatiquement envoyé à leurs amis pour les inviter à acheter une place attenante.
Atom permet aussi de proposer des réductions de tarif par paliers. Ces tarifs sont fixés en fonction des performances des films : moins ces derniers attirent de spectateurs, plus les rabais consentis sont importants. Cette pratique ne pourra toutefois pas être mise en œuvre sans l’accord des deux parties prenantes (exploitants et distributeurs), si bien que les spectateurs n’en bénéficieront pas pour tous les films (à faible popularité) et dans toutes les salles (qui les programment). Le chemin qui reste à parcourir pour convaincre les exploitants du bien-fondé d’un tel système paraît encore long.