FICAM : plein cap sur l’avenir des filières cinéma, audiovisuel et multimédia

« La force de la FICAM (Fédération des Industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia) réside dans son fonctionnement, la fédération est en contact permanent avec ses membres, soit environ 150 entreprises dont l’activité couvre l’ensemble des métiers et du savoir-faire technique de l’image et du son. Nous avons des commissions de groupes de travail pilotées en binôme par notre équipe et des dirigeants élus de nos sociétés adhérentes. Cette approche nous permet de toujours rester en prise avec la réalité », confie Jean-Yves Mirski, délégué général de la FICAM, en préambule de son entretien avec Mediakwest.
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Jean-Yves Mirski, qui a rejoint la fédération il y a neuf mois mois, capitalise quelques années d’expérience dans la direction de structures d’organisation. Avant d’occuper sa fonction actuelle, il a, en effet, été délégué général du SEVN (Syndicat de l’Édition Vidéo Numérique) et parallèlement Vice-Président de l’ALPA (Association de lutte anti-piraterie audiovisuelle), ainsi qu’au SNEP. Ce parcours de plus de 25 ans lui permet d’envisager avec une grande acuité les problématiques de mutation numérique des industries regroupées au sein de la Fédération.

 

Mediakwest : Quelle est la position de la FICAM au sujet du nouveau dispositif de Crédit d’impôts qui prendra effet au 1er janvier 2016 ?

Jean Yves Mirski : L’amélioration des Crédits d’impôtsa représenté, sans conteste pour nous, l’un des dossiers majeurs de la fin d’année 2014. Nous sommes assez satisfaits du dialogue qui s’est instauré entre les pouvoirs publics et les organisations professionnelles… Cette nouvelle avancée sera, sans aucun doute, attractive ; les études du CNC sont là pour démontrer l’impact d’un tel mécanisme : un euro dépensé par l’État génère 4 euros de retombées sur le territoire, 4 euros qui ne bénéficient pas uniquement aux industries techniques mais aussi au tissu économique local (hôtellerie, monuments historiques…).

Le sujet est cependant évolutif et nous envisageons déjà, malgré son aboutissement, la nécessité de poursuivre dans ce sens. En effet, dans un environnement international concurrentiel, nous sommes contraints de réviser son cadre en permanence. Dans la mesure où des pays, je pense notamment à la Belgique, ont rendu leur dispositif d’attractivité des productions encore plus compétitif depuis le 1er Janvier 2015, il nous faut déjà nous remettre à réfléchir sur le crédit d’impôt 2017 ! Nous allons travailler en coordination avec les producteurs et Film France.

 

Quelles sont les autres problématiques prioritaires pour la FICAM ?

Nous consacrons beaucoup d’énergie aux questions relatives au statut des intermittents et à leur évolution, par le biais de la FESAC. Les industries concernées par la FICAM emploient 10 000 intermittents, le sujet nous importe donc beaucoup.

Nous poursuivons aussi un travail au sein de nos Commissions Innovation, Recherche et Technique ainsi qu’au sein de l’Observatoire métiers & marchés.
Notre Observatoire, qui délivre un Baromètre trimestriel de l’activité des industries Cinéma et fiction TV, est devenu une véritable référence. Il propose une analyse quantitative et qualitative couvrant l’ensemble du territoire français.

Si notre Baromètre est actuellement un bon indicateur de l’activité de nos membres en termes de tournages, de post-production et de budgets, nous réfléchissons aujourd’hui à intégrer des données plus prospectives.

Dans le cadre de la Commission Innovation, Recherche et Technique, nous menons aussi une réflexion sur la dématérialisation et par exemple ses enjeux en termes de sécurisation. Quelles sont les modifications à apporter aux contrats d’assurance ? Quelles précautions nos adhérents doivent-ils prendre pour se prémunir de complications lors de la production et la livraison de leur travail ?…Voici quelques-unes des questions que le sujet nous ammène à nous poser.

 

Pouvez-vous nous présenter succinctement les missions de la FICAM ?

Nous sommes cinq permanents et, outre nos démarches publiques en vue de représenter nos industries pour la préservation ou l’acquisition de leurs droits, nous menons ce travail de veille technologique qui est crucial pour suivre l’état du marché. Nous travaillons de concert avec d’autres grandes institutions et organismes français comme le CNC, l’IFCIC, Film France.

Nous sommes aussi l’étendard des professions et nous jouons un rôle de promotion sur une série d’évènements internationaux qui se déroulent en France : le MIFA, le Festival de Cannes, les rencontres Animation Formation, Paris Image Trade Show… Nous sommes aussi partie prenante dans l’organisation de la soirée César & Techniques.

 

Comment peut-on devenir membre de la FICAM ?

Les entreprises qui postulent doivent cumuler au moins une année complète d’exploitation et avoir au minimum un établissement en France.

Nous accueillons comme membre actif toute entreprise dont les activités correspondent au positionnement de la Fédération. J’en profite pour souligner que nous souhaitons ouvrir notre Fédération aux nouveaux métiers apparus à l’occasion de la migration vers le tout numérique. Il est primordial que ces métiers soient désormais représentés car nous sommes dans une logique de filière où chaque acteur n’est qu’un maillon de l’écosystème.