La dernière session de S3DCAMPUS vient de s'achever, sur un bilan très positif. Cette formation - soutenue par le Programme Européen MEDIA - a permis d'aborder la création d'une œuvre en 3D relief, de l'écriture jusqu'à l'étalonnage final, sous la forme d'un clin d'œil à Alfred Hitchcock...Pour les ateliers pratiques, les stagiaires se sont en effet inspirés d'une scène du film Le Crime était presque parfait, tourné en 3D en 1954 !
Cette formation originale, unique au monde dans son approche, proposait de réaliser une séquence en 3D de A à Z, en s’entourant d’une équipe de techniciens et de prestataires techniques : « La mise en pratique et l’immersion dans de véritables conditions de production professionnelle représente le moyen le plus pertinent pour comprendre la théorie », commente Stephan Faudeux, directeur pédagogique et organisateur de la formation.
Onze stagiaires de 10 nationalités différentes ont ainsi pu, durant 8 jours, découvrir la chaîne complète de production, du découpage à l’étalonnage. Les stagiaires ont été divisés en deux groupes et ont chacun réfléchi au découpage et la mise en scène en trois dimensions d’un script imposé. S’en est suivi le tournage, puis la post-production et enfin une projection 2K sur grand écran.
Associé depuis ses origines à S3D Campus, le groupe TSF fournit les équipements de prise de vue (caméra, machinerie, lumière). Cette année, les locaux ont également accueilli le tournage : l’espace réceptif du Cercle Rouge et le plateau de tests caméras ont été décorés pour l’occasion…« TSF est partenaires de la formation S3D Campus depuis le début. La qualité de la formation et des formateurs ne cesse de s’améliorer. Le feed-back que nous recevons des étudiants est toujours extrêmement positif », souligne Danys Bruyère, DGA – Exploitation et Technologies chez TSF.
Pour appréhender l’ensemble des problématiques et les difficultés de la réalisation 3D, les stagiaires ont réalisé une séquence s’inspirant de l’un des chefs d’œuvre d’Alfred Hitchcock, Le crime était presque parfait… Un choix loin d’être innocent, puisque le maitre du suspens avait réalisé ce film relief dans les années 50. Toutefois, pour des raisons techniques, le film n’avait pas été exploité en 3D à sa sortie.
Cette formation S3DCAMPUS a été techniquement supervisée par Céline Tricart. Céline, réalisatrice et stéréographe, possède une approche esthétique, pédagogique et technique parfaitement adaptée au concept. « Nous avons voulu vraiment mettre l’accent sur le coté narratif de la 3D relief, interpeler les participants sur les principes de ce nouveau langage et leur apprendre la grammaire. Les défis technologiques ont été dépassés, il reste certes important d’enseigner comment fonctionne un rig 3D et comment aligner les caméras afin de garantir un confort visuel optimal, mais aujourd’hui on trouve sans difficulté des techniciens capables d’effectuer ce travail. Savoir utiliser intelligemment les paramètres de la stéréoscopie et leur donner du sens est une autre histoire ! », indique Céline Tricart.
Les équipes étaient également encadrées par Eric Deren, stéréographe américain, qui a notamment signé la 3D de Spiderman IV, et qui a plus récemment travaillé sur Le Monde Fantastique d’OZ (OZ : The Great and the Powerfull) réalisé par Sam Raimi qui sortira en avril prochain en France. Eric Deren fait partie de la nouvelle génération de stéréographes, son approche métier lui permet de travailler à la fois 3D sur des blockbusters à gros budget et des films indépendants. Il maitrise également les effets spéciaux, la conversion et il travaille actuellement sur un projet de film Imax 3D en macroscopie.
«S3D Campus propose une formation précieuse pour la 3D Stéréoscopique. À partir des fondements théoriques, d’exemples tirés de la production de certains des plus grands films S3D, associés à une expérience pratique de tournage et de post-production, le cours offre aux professionnels de l’industrie cinématographique et du divertissement une base déterminante pour prendre des décisions de production S3D », précise Eric Deren.
Les deux groupes étaient assistés par Christophe Grelié, directeur de la photographie et light designer pour le théâtre, le spectacle. Il leur a fait partager sa passion des images, et a permis de donner aux deux séquences une véritable photographie 3D. « La prise de vue stéréoscopique s’ouvre plus que jamais à nous comme un nouvel espace de création visuelle et se développera d’une façon ou d’une autre. En tant qu’artisans de l’image, nous devons explorer cette technique pour en développer le langage et en assurer la maîtrise. Beaucoup reste à faire et c’est ce qui doit motiver les créateurs, les producteurs et les techniciens à s’y initier dès aujourd’hui», indique Christophe Grelié.
En terme de moyens techniques, les stagiaires ont utilisé des rigs Binocle, et les systèmes de correction assistée « Tagger », facilitant les décisions à prendre sur le plateau. La post-production des deux séquences s’est déroulée sur 2 jours, le montage a été réalisé sous Final Cut Pro et était encadré par Stéphane Cassou. La finalisation s’est opérée sur Pablo Rio grâce au soutien indéfectible de Quantel, partenaire de la formation depuis ses origines et de Pascal Ouvrard, formateur et démo artiste pour Quantel. L’étalonnage s’est fait chez Digimage Cinéma, sur Mistika, avec Laurent Desbruères comme coloriste et avec la complicité de Tommaso Vegallo, directeur de Digimage Cinema. La société a, une fois encore, renouvelé son soutien à S3D Campus, en mettant à disposition locaux et équipes techniques le temps de la finalisation du programme.
« Le relief peut certes s’apprendre avec des maths et de l’optique, mais l’expérience filmique est la seule qui permette d’en appréhender les règles. L’écriture 3D est fascinante mais malheureusement trop souvent mal comprise et utilisée. Ce n’est qu’au cours de formations à la fois théoriques, pratiques et artistiques telles que S3D Campus que nous pouvons accéder à ce niveau-là de compréhension de la 3D-relief » souligne Céline Tricart.
« Ce concept ne peut exister que grâce au soutien du Programme MEDIA, mais aussi de partenaires techniques, qui ont mis à notre disposition un ensemble d’outils complets caméras, rigs, machineries, … afin de faire de cette formation une expérience unique. Nous remercions donc tous les partenaires qui se sont impliqués», conclu Stephan Faudeux.