France : le documentaire en chiffres

Selon le dernier bilan du CNC, 17,5 % des vidéos regardées sur les sites de partage de vidéos sur le net relèvent du documentaire. De l’autre côté de la chaîne de diffusion, en salle, en 2017, pas moins de 120 films documentaires ont été diffusés en première exclusivité. Cela représente 17,3 % des films en première exclusivité (16,5 % en 2016). Ces films ont généré 1,4 % des entrées en 2017 soit 2,9 millions (3,3 millions en 2016). Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 1996 : 87 documentaires sont français, 17 sont européens non français, dix sont américains, quatre sont canadiens.
MK27Empereur.jpeg

 

Si la salle de cinéma reste un écrin prisé par les réalisateurs, elle n’accueille in fine qu’une toute petite partie de la production. Près de la moitié des documentaires qui sortent en salle, sont distribués la première semaine dans moins de dix cinémas. De même, ils n’entraînent pas non plus d’importantes dépenses en termes de marketing et de publicité : le premier documentaire en termes de box-office en 2017, L’Empereur, pointe en 38e place du classement des investissements publicitaires bruts en 2017.

Côté audiovisuel, si les Français ont passé en moyenne 3 h 47 devant leur écran de télévision, seuls 9,9 % de ce temps ont été consacrés à visionner des documentaires (contre 24,4 % pour la ction), selon les données de Médiamétrie. En 2017, ce genre constituait 16,5 % de l’offre télévisuelle globale. Si la fiction reste en haut des soutiens en termes de volume, le documentaire est le second poste d’aide : l’enveloppe de soutien du CNC a atteint 78,1 millions d’euros en 2017.

Si le CNC a soutenu l’an passé 4 873 heures de programmes audiovisuels français (+0,2 % par rapport à 2016), pour un montant total, tous dispositifs d’aides confondus, de 278,9 millions d’euros (+1,4 %), le constat est aussi sans appel : les investissements des diffuseurs sont en baisse de 5,8 % en général, et les apports étrangers ont fondu de 27,2 % pour le documentaire. Malgré tout en 2017, pas moins de 2 266 heures de documentaires ont été soutenues par le CNC, soit un volume stable par rapport à 2016. Même si le devis global est à 397,4 millions d’euros (en baisse de 1,9 %), avec un coût horaire aussi en chute de 2,5 % à 175,4 %, le documentaire représente tout de même 46,6 % des heures totales des programmes aidés par le CNC en 2017 (+3 points depuis 2016).

 

Il faut souligner que les engagements des diffuseurs ont diminué de 4,5 % : pointant à 195,3 millions d’euros, ceux-ci couvrent 49,1 % des devis totaux du genre, l’apport horaire moyen des diffuseurs étant de 862 000 euros, un chiffre en forte dégringolade depuis l’an passé (-5,1 %). C’est donc aux producteurs de compenser cette baisse, d’où une hausse de leur part de 8,7 %, soit 65,1 millions d’euros au total. Ce n’est pas non plus vers l’international que le budget de production du documentaire aura été abondé en 2017, puisque cette part a fortement chuté, perdant près de 27,2 %. Même si ce genre reste omniprésent sur les chaînes gratuites – elles ont investi 170,1 millions d’euros dans ces productions en 2017 – son financement a baissé de 1,6 % en un an. De surcroît, plus de 52 % de ces commandes portent sur le documentaire de société (+6,2 %) suivis par les films historiques. Dans l’offre de replay, il ne représente que 5 % de l’offre des chaînes et 1,2 % de la consommation en ligne.

Si les ventes de DVD sont en chute libre, selon le CNC, le genre le mieux représenté en location reste le documentaire : 40,3 % des références actives relèvent de ce genre en 2017 (46,4 % en 2016). Les ventes de documentaires français à l’international diminuent de 5,4 % et atteignent 35,1 millions d’euros en 2016, tout en restant au deuxième plus haut niveau depuis 10 ans.

 

 

* Extrait de l’article « Le documentaire, un genre en perpétuel renouvellement » paru pour la première fois dans Mediakwest #27, p. 24-28. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.