Hybride met Jappeloup en selle

Le studio québécois, filiale d'Ubisoft, a réalisé 427 plans pour le long-métrage de Christian Duguay, Jappeloup, en salles depuis le 13 mars. Il s'agit principalement de reconstitutions de stades et de création de foules totalement crédibles.
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Jappeloup, réalisé par le Canadien Christian Duguay, retrace la carrière de Pierre Durand, cavalier émérite, et son cheval, qui ont remporté la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988. Produit par Acajou Films et Pathé, le film compte au casting Guillaume Canet, l’interprète principal, aux côtés de Daniel Auteuil et Marina Hands. A contrario de Cheval de guerre de Steven Spielberg, Jappeloup ne compte aucun équidé numérique. Alors, quel a été l’apport d’Hybride sur ce projet ?

 

427 plans truqués

Pour Hybride, le principal défi consistait à réaliser des plans d’effets imperceptibles qui allaient servir de support visuel au récit – notamment pour retranscrire l’époque du film et recréer à l’identique les différents lieux de compétition. L’équipe d’Hybride a donc produit les plans de foule pour cinq environnements différents – Longchamp, Fontainebleau, Los Angeles, Barcelone et Séoul – en plus d’effectuer l’actualisation des stades, leur rendant ainsi leur apparence de l’époque, incluant bannières et drapeaux commanditaires. Hybride a également réalisé les plans d’incrustation d’archives des moniteurs, de nombreux plans de panneaux électroniques et d’écrans géants, et procédé à l’effacement de câbles et aux corrections d’images. Le studio a aussi conçu certains des stades représentés dans le film entièrement en 3D, en plus d’effectuer de nombreuses extensions de décors.
Au total, ce sont plus de 25 minutes du film qui intègrent des VFX réalisés par 80 infographistes travaillant sur Flame, Smoke, Fusion mais également XSI, Maya et 3ds Max ou encore ZBrush ou MotionBuilder.

 

Des stades pleins à craquer…

Parmi les effets les plus intéressants, l’intégration de foules bien agitées dans différents stades s’est avérée des plus complexes. Pierre Raymond, co-fondateur du studio québécois, explique : « L’ensemble des personnages utilisés pour les foules provient d’une banque d’images spécialement conçue à cette fin. Les textures ont été empruntées aux vêtements des figurants que nous avions pris en photo, sous tous les angles possibles, lors du tournage. Ces photos ont ensuite été importées dans un logiciel conçu expressément par Hybride, ce qui nous a permis de faire la permutation des différentes variables selon les besoins de la production ».
Pour éviter des redondances entre les différentes « sections » de foule, Hybride est allé jusqu’à réaliser pas moins de 30 000 personnes pour certaines séquences. « Nous avons créé plusieurs centaines de personnages « de base », ce qui représente un bassin suffisant au bon fonctionnement du traitement de la permutation des différentes variables. Puisque le logiciel se chargeait des extrapolations requises à la production de plusieurs milliers de personnages distincts, nous avons pu produire, avec cette banque de personnages de base, des foules pouvant compter jusqu’à 30 000 personnes ».

 

… et très vivants

Animer une foule (numérique) est de plus en plus aisé à mettre en place. Pour autant, Hybride a une façon bien à lui de procéder, basée sur des fonds propres issus de captures de mouvement antérieurs : « En fait, les foules que l’on voit à l’écran sont le fruit d’un mélange d’animations provenant de sessions de capture de mouvements », explique Pierre Raymond. « L’ensemble des actions requises pour les scènes de compétition avait d’abord été répertoriées sur place lors du tournage. De notre côté, nous possédions déjà une banque d’actions provenant de sessions de capture de mouvements accumulées au fil des ans. Pour procéder à l’animation de celles-ci, nous devions d’abord animer plusieurs types de gestes pour ensuite les assembler dans une variété de clips d’actions génériques. Après coup, nos infographistes et monteurs VFX sélectionnaient les suites d’actions nécessaires à la production des mouvements de foules dont les gestes allaient refléter spécifiquement les émotions ressenties par celles-ci pendant les compétitions en cours ».

 

Hybride franchit l’Atlantique

Le studio, jusqu’alors réputé pour l’excellence de ses effets visuels pour des films anglo-saxons, avoue poser un premier pied en France avec Jappeloup. Tout en finesse : « Hybride a vraiment relevé un vrai challenge pour ce film », se félicite Christian Duguay. « L’intégration des éléments est impeccable, l’actualisation des environnements et leurs foules ont permis aux effets visuels de faire intégralement partie de la narration du film. »
Il faudra donc certainement compter avec Hybride comme prestataire sur le territoire français et européen – une sorte d’effet miroir alors que Mikros, BUF et bientôt d’autres s’implantent au Canada…