Après avoir débuté des études d’arts plastiques à la Syracuse University de New York mais, il rejoint une section un peu en marge de cette université, “l’expérimental studio”, où il entre en contact avec la vidéo.
Plus intéressé par la musique que par l’image, il suit des cours de musique électronique sur synthétiseur, ce qui lui permet d’appréhender le signal électronique comme un matériau avec lequel il peut travailler.
Fasciné par la « continuité du signal vidéo par rapport à l’attente qu’induit le développement de pellicule », il aborde ainsi la vidéo en termes de signal et non d’image.
En 1972-1973, il développe ses premières installations vidéo en utilisant des moniteurs, et entreprend de projeter ses vidéos sur de grandes surfaces. Viola sera très influencé par le mouvement performance art. Ainsi, en 1975, dans une performance intitulée Free Global Distribution, il tente pendant une journée d’apparaître sur le maximum de photographies de touristes à Florence.
Vers le milieu des années 70, il entame une quête spirituelle qu’il concrétise par un voyage en Orient. En 1980, lors d’un voyage au Japon à la faveur d’une bourse d’étude, il rencontre le maître zen Daien Tanaka qui devient son guide spirituel.
En parlant de ses premières bandes Bill Viola, fait référence à Marshall McLuhan : « Le médium, c’est le message ». Le sujet mis en scène est en effet la technologie vidéo elle-même.
Dans un second temps, Bill Viola commence à considérer le système perceptif humain, ce qui transparaît dans Red Tape (1973) qu’il considère comme une bande de transition vers la prise en compte du spectateur.
Viola cherchera désormais, à exprimer un cheminement émotionnel et spirituel, où il donnera parfois des images de lui-même ou de sa famille. Ses thèmes sont récurrents : la vie, la mort, le sommeil, le rêve, l’eau, le feu, le désert…
En 1991, il réalisera un œuvre très remarqué The Passing : une bande vidéo qui s’avère être une réflexion sur la vie et la mort, en réaction aux évènements presque simultanés de la mort de sa mère et de la naissance de son deuxième fils. On peut y voir, accompagnés de sons sourds angoissants, des images de son fils, de sa mère agonisant sur son lit d’hôpital, de paysages déserts, de Viola se réveillant en sursaut dans son lit, d’objets tombants au ralenti ou dans l’eau…
Viola en est probablement le représentant le plus reconnu de l’une vidéo américaine discrète et basée sur l’émotion.
En 1995, il représente les États-Unis à la Biennale de Venise, où il expose The Greeting inspiré de la Visitation du peintre maniériste Pontormo (1528-1529). Dans cette installation Viola donne vie à la peinture : sur un écran plat à cristaux liquides, cette œuvre présente les mouvements ralentis de femmes interprétant les personnages du tableau. En 2000, l’installation est présentée dans l’église Saint-Eustache de Paris. The Greeting sera la première œuvre d’art vidéo acquise par le Metropolitan Museum of Art de New York, en 2001. En janvier 2004 la National Gallery de Londres lui consacre une exposition totalement dédiée.
Un large corpus de son oeuvre, de 1977 à aujourd’hui, mêlant tableaux en mouvement et installations monumentales, est pour la première fois présenté au Grand Palais.
On peut y découvrir le cheminement émotionnel et spirituel de l’artiste à travers de grands thèmes métaphysiques – vie, mort, transfiguration…
Cette exposition est organisée par la Réunion des musées nationaux
Grand Palais et le Studio Bill Viola.
Commissariat : Jérôme Neutres, conseiller du Président de la RMN – GP et Kira Perov, Executive Director du Studio Bill Viola
Pour plus de détails sur cette exposition :
http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/bill-viola#sthash.Jd0s77UL.dpuf