Parallèlement, on observe un intérêt accru pour les images HDR (High Dynamic Range) en vue d’optimiser les pixels, ainsi qu’une transition vers le Direct-to-Consumer qui modifie radicalement les workflows de médias et la production de contenus.
Dans le même temps, la réalité virtuelle et la réalité augmentée occupent désormais le devant de la scène du développement, répondant à la vision de plus en plus répandue que les médias doivent se prolonger dans le monde physique et interactif.
Dans ce contexte, se dégagent les quatre grands changements suivants auxquels nous pouvons nous attendre dans ce secteur en 2017 :
Le software defined storage gagne enfin le secteur M&E
En dépit de ses avantages pour les diffuseurs, le secteur M&E a été bien plus lent que les autres à adopter le software defined storage, qui permet de concilier faibles coûts et hautes performances. Cependant, tous les workflows M&E n’ont pas besoin d’un stockage extrêmement performant. C’est l’agilité qui est le facteur critique. À différents points du workflow, différentes solutions sont nécessaires, dont chacune présente une structure de budget sensiblement distincte, allant d’un cycle hebdomadaire à des modèles Capex traditionnels verrouillés.
Les workflows migrent dans le cloud
Les grandes applications qui font déjà l’objet d’une migration vers le cloud sont la reprise après sinistre, d’une part, et les effets spéciaux et le rendu visuel, d’autre part. La première est sans doute la plus simple, puisque le cloud facilite la réplication des données. En ce qui concerne les effets spéciaux et le rendu, le cloud offre des ressources illimitées avec lesquelles aucun matériel sur site ne saurait rivaliser. Le calcul est simple : vous avez le choix entre un ordinateur tournant pendant 100 heures ou, d’un clic, 100 ordinateurs fonctionnant pendant une heure.
En outre, tout ce qui se profile pour le secteur pointe vers le changement : accroissement des résolutions, du nombre de pixels, du nombre d’images par seconde. Il n’est guère imaginable de pouvoir créer à fonds perdus, comme par le passé, en attendant que les choses s’arrangent. Hollywood prend conscience que le fonctionnement du cloud est en fait très similaire à ce que ses productions ont toujours été. Les studios ne possèdent pas nécessairement leurs caméras, par conséquent pourquoi devraient-ils posséder leurs datacenter.
La montée de l’ontologie du Web sémantique
Avec toutes leurs promesses, le cloud, les nouveaux formats et les nouvelles technologies s’accompagnent également de multiples défis. L’une des principales limitations du cloud tient peut- être à l’absence d’une ontologie du Web sémantique, susceptible de rendre les environnements cloud interopérables et de permettre l’intégration de divers composants modulaires.
À l’heure actuelle, il existe un nombre considérable de suites logicielles et d’outils, mais utilisant tous des données et métadonnées différentes pour la gestion des connaissances, qu’elles soient techniques, descriptives ou transactionnelles. Il n’existe aucune cohérence, ni capacité de recherche, ni directive claire ou norme applicable aux cycles de vie et workflows de médias. L’ontologie du Web sémantique permettrait aux utilisateurs de retrouver une aiguille dans la meule de foin que représentent les masses de données et de créer des relations entre les points de données des contenus.
Intelligence artificielle
L’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique sont en plein essor, et les nouvelles technologies font désormais partie de notre vie quotidienne. Si vous venez d’utiliser un moteur de recherche, votre comportement par rapport à ses résultats a été enregistré et traité afin d’optimiser ceux-ci lors de votre prochaine visite. Pour ce faire, le moteur fait appel à des algorithmes automatisés d’intelligence artificielle, qu’il perfectionne sans cesse.
Cependant, Hollywood n’est pas peuplé d’informaticiens et ses workflows sont plus ou moins inchangés depuis des décennies. Avant de se lancer dans de profonds bouleversements, le secteur M&E doit encore comprendre que l’intelligence artificielle peut lui apporter une valeur ajoutée et des opportunités considérables. Citons par exemple le meta-tagging permettant d’identifier les différents éléments d’un film. Aussi incroyable que cela paraisse, l’opération est toujours effectuée manuellement par une personne qui visionne les bobines pour les indexer. L’intelligence artificielle permet la reconnaissance des objets et des visages, ainsi que l’indexation de tout élément (saisons, couleurs…).
Le plus important est que le cinéma accuse un net retard en matière d’intelligence artificielle et de Big Data : à la différence des services de streaming très prisés, il n’exploite pas au maximum les données indiquant la durée d’attention du spectateur ou le moment où celui-ci « décroche ». L’industrie cinématographique n’a pas encore commencé à exploiter les possibilités d’adaptation des contenus en fonction de l’activité et de l’engagement des utilisateurs. La prochaine étape consistera clairement à déterminer comment collecter ces données et en tirer parti.
Article rédigé par Erik Weaver, Global Director M&E Market Development & Strategy, Western Digital Corporation.