Ce samedi 27 mai, le Jury de L’Œil d’or, composé de l’actrice, réalisatrice et scénariste Sandrine Bonnaire, de la réalisatrice britannique Lucy Walker, du réalisateur israélien Dror Moreh, de Thom Powers, Programmateur américain, et du Critique de cinéma italien Lorenzo Codelli, a dévoilé son choix, récompensant Agnès Varda et JR pour leur admirable film Visages, Villages, présenté hors compétition en sélection officielle.
Sandrine Bonnaire : « Le jury a été profondément ému par le choix d’Agnès et JR d’aller à la rencontre des soi-disant petites gens, touché au cœur par ce film qui conte la considération de l’Autre à travers l’art. Deux regards conjugués, tendres et généreux… »
Dans ce documentaire, Agnès Varda, figure emblématique de la Nouvelle Vague et le photographe-plasticien, à la fois metteurs en scène et personnages, sillonnent les routes de France à bord d’un camion photographique, allant à l’ encontre d’habitants de villages délaissés.
La réalisatrice expérimente avec talent depuis plusieurs année le mélange des genres documentaires et fictions. En effet, en 1985, elle avait remporté le Lion d’or à Venise pour son film Sans toit ni loi, dont le roôle principale était incarné par Sandrine Bonnaire. A la mort de son époux Jacques Demy en 1990, elle tournait un film hommage Jacquot de Nantes. En 2008, elle sortait en guise d’autoportrait Les Plages d’Agnès qui avait reçu le César du meilleur film documentaire. C’est la deuxième fois qu’elle reçoit la reconnaissance de ses paires à Cannes, puisqu’en 2015, la Palme d’honneur lui était décernée.
JR est un photographe plasticien connu pour ses collages photographiques, placardés sur les murs du monde entier, des favelas de Rio au mur qui sépare Israël et la Palestine. Il cherche toujours à faire réagir le spectateur et à jouer sur le rapport entre l’œuvre et son environnement.
Le jury a également décerné une mention spéciale à Emmanuel Gras pour son émouvant documentaire, Makala, également récompensé du Grand Prix de la Semaine de la Critique du Festival de Cannes. Les images de ce travailleur congolais, poussant son vélo vers Kinshasa pour y vendre du charbon, resteront à jamais dans la mémoire des spectateurs.