Le HDR vole la vedette à la 4K

Le passage de la définition standard (SD) à la haute définition (HD) s’est traduit pour les spectateurs par une amélioration spectaculaire de la qualité vidéo telle que la haute résolution est devenue synonyme de meilleure qualité. Cela a contribué à alimenter la production et la distribution de contenus 4K, mais aussi la production d’un nombre croissant de téléviseurs 4K. Toutefois, l’arrivée de contenus 4K dans les foyers et l’augmentation massive du nombre de pixels associée n’ont pas impressionné les spectateurs comme la HD l’avait fait.
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Ceux qui s’étaient convertis à la HD avaient investi pour la plupart dans de nouveaux téléviseurs HD beaucoup plus grands que pour la SD.  Ceux qui envisagent d’acquérir un écran 4K recherchent une taille d’écran similaire à celle de leur téléviseur HD. À moins de rapprocher le canapé de l’écran, la résolution plus élevée des nouveaux écrans 4K n’aura pas beaucoup d’impact sur l’expérience visuelle. De toute évidence, d’autres améliorations de la qualité d’image sont nettement plus susceptibles d’impressionner les spectateurs, et la technologie HDR rendra le contenu 4K, et même 2K, terriblement beau à voir.

 

La technologie HDR en quelques mots

Il existe deux types de technologie HDR : pour les appareils photo/caméras et pour les écrans. L’une comme l’autre cherchent à rendre l’image plus réaliste, voire surréaliste, mais utilisent des moyens différents pour y parvenir.

Les appareils photo HDR produisent la meilleure image possible en prenant plusieurs photos exposées différemment et en combinant le meilleur de chacune pour obtenir des résultats incroyablement riches. Cette technologie est devenue si populaire pour les images fixes qu’elle équipe les appareils photo des smartphones. Les caméras HDR, en revanche, n’ont fait leur apparition que récemment, en particulier parce qu’elles nécessitent des dispositifs électroniques et des logiciels spécifiques.

Si les caméras HDR sont capables d’améliorer considérablement la qualité d’image en fusionnant des flux exposés différemment, les téléviseurs HDR vont encore plus loin en affichant une gamme d’intensités plus large pour chaque pixel. Ces écrans HDR donnent plus de profondeur à chaque pixel, pour une gamme de valeurs plus étendue : les zones d’ombre sont plus sombres, les lumières plus fortes et les écarts de nuance plus fins, sur l’ensemble du spectre. Plus précisément, le passage d’une profondeur de couleur 8 bits à une profondeur 10 bits pour les téléviseurs HDR permet d’afficher plus de nuances de couleur (1 023 au lieu de 256).

 

La HDR éclipse la haute résolution

Si, pour apprécier les performances de la 4K et de formats encore plus grands, il faut être équipé d’un plus grand écran, les avantages de la HDR sont clairement visibles indépendamment des dimensions de l’écran. C’est pourquoi, dans le secteur des médias, des entreprises de premier plan comme Netflix, désireuses de proposer des images d’un réalisme toujours plus poussé, s’intéressent aux améliorations que la HDR pourra apporter à chaque pixel des écrans, en 2K ou en 4K. Si de nombreux créateurs et fournisseurs de contenu continuent de privilégier la 4K, l’impact saisissant et les besoins de bande passante nettement réduits du contenu HDR 2K font de celui-ci une solution alternative convaincante. Alors que la 4K nécessite un haut débit supplémentaire de l’ordre de 12 Mb/s pour le streaming, un flux 2K HDR peut s’accommoder de la connexion 10 Mbps dont disposent aujourd’hui de nombreux foyers, et offrir aux consommateurs une expérience visuelle nettement améliorée sans mise à niveau du service.

 

La HDR nécessite une capacité de stockage accrue

Améliorer la qualité d’image a toujours un coût. Sans compression, le passage de la HD à la 4K multiplie presque par quatre la capacité de stockage requise, à fréquence d’images et profondeur de pixels constantes. La HDR requiert une capacité de stockage encore plus importante. Tout d’abord, les caméras HDR capturent deux flux exposés différemment, et ont donc besoin d’une capacité doublée pour le stockage des données capturées, ingérées et montées. De surcroît, créer et diffuser du contenu 10 bits pour la 4K suppose de disposer de 25% de capacité de stockage supplémentaire à toutes les étapes du workflow. La plupart des appareils photo HDR pouvant capturer des données en mode 16 bits, de nombreux créateurs de contenu choisiront vraisemblablement de monter et d’archiver dans ce mode plutôt qu’en 10 bits, pour préparer l’avenir. Cela implique de doubler la capacité au lieu de l’augmenter de 25%.

 

La HDR aujourd’hui et demain

Il n’est pas encore possible de savoir à quelle échéance le contenu HDR sera facilement accessible. La bonne nouvelle, c’est que les téléviseurs 4K actuellement commercialisés peuvent prendre en charge les fonctionnalités HDR, que les services de streaming vidéo trouvent leur place et que le redimensionnement d’images 2K (uprezzing) sur des écrans 4K donne généralement de bons résultats. La mauvaise nouvelle, c’est que la diffusion de contenu HDR ne suit pas, en grande partie parce que le système de diffusion n’est pas équipé pour prendre en charge la 4K ou la HDR. Toutefois, à mesure que les achats de téléviseurs compatibles HDR augmenteront, on assistera vraisemblablement à une mise à niveau à grande échelle des équipements et des workflows pour la prise en charge de cette technologie.

En améliorant radicalement la qualité d’image même lorsque la bande passante est limitée, la HDR est potentiellement la plus à même de révéler la beauté attendue de la technologie 4K. Les spectateurs ne feront pas forcément la différence entre plus de pixels et de meilleurs pixels, mais à terme cela n’aura peut-être pas d’importance. Avec le nouveau standard Ultra HD, l’industrie pourra relever tous ces défis, à condition que les workflows pour la création et la diffusion de contenu y soient préparés.

 

Gabriel Chaher, vice-président ventes et marketing EMEA – Quantum


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