« Et si, aujourd’hui, les étoiles et la lune éclairaient la nuit sur terre ? C’est simple et pourtant c’est la première fois au monde avec le film de Thierry Machado, La Nuit des éléphants », commente avec enthousiasme Jacques Perrin, coproducteur, avec Barthélemy Fougea, de ce film.
« Jusque-là, la nuit animalière restait quasi inconnue des scientifiques comme des cinéastes, qui n’avaient que deux solutions : soit l’éclairer de manière artificielle, soit utiliser des caméras infrarouges, perturbant et dénaturant dans un cas comme dans l’autre la vie nocturne. Notre grand défi a donc été double : filmer la nuit en couleurs, juste à la lumière des astres et de la lune, autrement dit des lumières naturelles » témoigne Barthélemy Fougea, directeur de Winds et coproducteur du film.
« Les moyens de tournage qui s’offraient initialement à nous se réduisaient à l’éclairage artificiel, l’image infrarouge ou thermique, ce qui était peu convaincant. Une caméra expérimentale de la NHK (la Super Harp) laissait entrevoir d’autres possibilités mais très vite nous nous sommes aperçus que cette caméra n’était pas utilisable, mais puisqu’elle existait, alors il y avait un moyen. A nous de le découvrir… Barthélemy Fougea a choisi d’accueillir notre projet et, avec lui, nous avons mis en place une longue recherche technologique… », retrace le réalisateur Thierry Machado, porteur du projet.
« La lune était généreuse, les sons de la savane nous envoûtaient, nous sentions autour de nous les éléphants approcher. Nous utilisions des caméras à très haute sensibilité, persuadés que la solution était là, dans le nombre d’ISO. Après une nuit de tournage et le visionnage des premières images, le résultat ne présentait malheureusement aucun intérêt.
Peut-être nous fallait-il essayer d’autres réglages? La nuit suivante, au même point d’eau, toujours éclairé uniquement par la lune, nous avons récidivé. Sans succès…
Guilhem Touzery, premier assistant et technicien de haute voltige, modifia alors les programmes de la caméra. Jusqu’au moment où une image nous apparut, arrivant de nulle part. Une image sans véritable intérêt en dehors de celui de nous pousser à regarder le problème sous un autre angle. Si nous faisions fausse route dans cette course à la sensibilité ? Si nous nous posions les bonnes questions : « Qu’est-ce que la lumière ? », « Que captons-nous ? », « Si la caméra pouvait capter d’autres longueurs d’ondes ? Un spectre plus large que l’oeil humain ? », « Si nous nous adaptions aux capacités de nos outils plutôt que de les limiter à notre vision des choses ? » Nous allions élargir le spectre de la caméra ! La nuit d’après, le miracle eut lieu. Notre première image d’un éléphant de nuit en couleurs était née.
A partir de cette première expérience technique, il nous a fallu franchir d’autres étapes pour affiner notre image. Une année de tentatives heureuses, d’échecs, mais nous savions que nous avions «la» solution. Une solution qui sera sûrement bientôt balayée par les avancées technologiques, mais qui était celle du moment et qui l’est toujours. Nous étions dans l’exploration pure, celle qui fait battre les cœurs ! » commente Thierry Machado.
Les points et étapes clés de ce documentaire produit par Winds Production et Galatée films…
La nuit des éléphants, qui propose les toutes premières images ultra haute définition / 4K en couleurs du monde nocturne de l’Afrique australe, a été tourné en 4K avec des caméras EOS C500 et EOS-1D C de Canon capables de capturer des images a + 80 000 ISO …
Thierry Machado et son assistant opérateur Guilhem Touzery, ont découvert que la solution n’était pas seulement liée à des questions de sensibilité. De retour en France, ils ont développé avec Canon et la société RVZ, loueurde matériel d’éclairage et de prises de vues pour le cinéma, d’une unité spécifique – tout terrain – de prises de vues nocturnes et ils ont entrepris une séries de tests avec le laboratoire Digimage pour optimiser le traitement du signal et la post-production des images.
Le travail de recherches technologiques, scientifiques et narratives s’est déroulé sur plus de 2 ans avec des essais techniques de sensibilité des caméras menés auprès de techniciens et laboratoires basés aux Etats-Unis, en Allemagne, au Japon et en France.
Source des informations et interviews : Site France 2 – La nuit des Éléphants, un projet unique