Le dimanche 21 mai, sur le stand de la CST au Festival de Cannes ont été remis les prix Ecoprod. Créé par l’association Ecoprod en 2022, ils récompensent les longs-métrages produits de la manière la plus éco-responsable possible.
Le jury composé d’Audrey Dana, actrice, réalisatrice et scénariste, Camille Etienne, activiste et militante pour la justice sociale et climatique, Jérémie Rénier, acteur et réalisateur, Barbara Letellier, productrice (Haut et Court) et Alexis Giraudeau, régisseur éco-responsable, a étudié les dossiers de candidature des 11 films sélectionnés. Devant la variété des candidatures, le jury a choisi de remettre deux distinctions : Un prix Ecoprod France et un prix Ecoprod International.
Le prix Ecoprod France pour Acide !
Le jury a décerné le prix Ecoprod France à Acide réalisé par Just Philippot, présenté en Séance de Minuit, pour son engagement environnemental ambitieux et transversal. Le jury a salué la mobilisation de l’intégralité des équipes : de la réalisation à la technique en passant par la direction de production, les comédiens, la régie ou la déco, chacun a accepté de participer activement à limiter l’impact environnemental du film.
L’importance accordée à la sensibilisation notamment via des points réguliers avec les différents chefs de poste a été précieuse pour aboutir à une démarche d’éco-production globale exemplaire. En collaboration avec Secoya Eco-tournage, agence de conseil en éco-responsabilité, de nombreuses actions ont été mises en place.
Au niveau de la restauration, des silos à vrac et produits bio étaient à disposition de l’équipe pendant le tournage et les menus, élaborés à base de produits bio de saison, étaient certains jours entièrement végétariens. Les équipes ont privilégié l’utilisation de nombreux équipements de régie issus des précédents tournages de Bonne Pioche et acheté des produits technologiques reconditionnés.
Lors des prises de vue en décors naturels extérieurs, les équipes ont veillé à préserver la faune et la flore environnantes. Plutôt que de détruire des bâtiments ou des éléments naturels, elles ont privilégié les effets visuels numériques. Le tournage fini, les déchets liés au décor (bois, métal, plastique dur, déchets dangereux) ont été récupérés par un prestataire spécifique, Fin de Déchets : pas moins de 76 kg de déchets chimiques ont pu être dépollués et recyclés.
“Le Prix Ecoprod est une formidable reconnaissance des efforts de toute l’équipe du film et un immense encouragement pour Bonne Pioche à faire encore mieux avec un maximum de parties prenantes de notre éco-système. Notre responsabilité de producteur, au-delà des ambitions artistiques et économiques d’un film, se doit d’être citoyenne. Sans prétendre être irréprochables, nous nous engageons à ce que tous nos tournages intègrent cette volonté de limiter notre empreinte carbone. Au-delà de la réussite artistique d’un film, les équipes sont également fières de participer à cet engagement pour des tournages éco-responsables. » ont déclaré Yves Darondeau et Clément Renouvin, producteurs chez Bonne Pioche Cinéma.
La Chimera recompensé par le prix Ecoprod International
Le jury a également distingué La Chimera, film italien, réalisé par Alice Rohrwacher, et produit par Tempesta, Ad Vitam Productions, Amka Film Productions et Rai Cinema, présenté en Compétition Officielle.
Le jury a apprécié que la démarche éco-responsable, très ambitieuse, ait été véritablement ancrée sur le territoire. Les équipes ont en effet travaillé en étroite coopération avec le tissu local et notamment les associations environnementales et sociales. Le jury a salué l’engagement de la réalisatrice, Alice Rohrwacher, aux côtés de la production pour mobiliser toute l’équipe autour de cette démarche écologique.
La production a été accompagnée par EcoMuvi, société de conseil en éco-production. Pour la production l’un des challenges du tournage a été l’accès à l’énergie, la majorité du tournage se déroulant dans des zones reculées. Pour éviter d’utiliser des groupes électrogènes diesel, plus de 20 branchements temporaires au réseau électrique ont été installés, ce qui a permis de réduire l’empreinte carbone liée à l’énergie de 45% et, d’économiser environ 28 800€. La majorité des costumes a été louée ou achetée d’occasion et, à la fin du tournage, 75% des costumes ont été donnés à des associations caritatives ou à d’autres projets cinématographiques afin d’en assurer leur réutilisation.
L’offre de restauration a été mise en place par une petite entreprise locale utilisant des ingrédients en circuit court et de saison. Les menus comprenaient toujours un plat végétarien et, une fois par semaine, une journée sans viande était instituée pour toute l’équipe.