Film France, la Ficam et le SPFA vent debout contre la suppression du C2I

La Fédération des industries du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia, Film France et le Syndicat des producteurs de films d’animation alertent les parlementaires sur « les conséquences catastrophiques » des amendements 528 et 571 au Projet de loi de finances 2017. Lesquels prévoient la suppression du Crédit d’impôt international (C2I) pour les dépenses d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles engagées par des entreprises de production exécutives (crédit d’impôt cinéma international) à compter du 1er janvier 2017.
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« La disparition de ce dispositif – outre qu’elle priverait la France d’un puissant et efficace levier d’attractivité dans un environnement international très concurrentiel – occasionnerait de véritables sinistres industriels pour les sociétés françaises actuellement engagées dans des productions ambitieuses. Elle enverrait par ailleurs un signal catastrophique aux investisseurs étrangers sur l’attractivité du territoire français et sur son instabilité législative et réglementaire », dénoncent ces instances.

Dans le seul secteur de l’animation, « pas moins de 1 400 emplois sont directement menacés de disparition avec cette mesure, soit le quart des effectifs du secteur. Une telle saignée et la disparition de studios majeurs entraîneraient la déstabilisation complète de l’écosystème du secteur. En effet, les studios travaillant pour le compte des grands studios américains seront en danger mortel car ils devront prendre à leur compte le manque à gagner lié à la disparition dès 2017 du crédit d’impôt international pour les productions en cours. Des années d’efforts déployés par les professionnels pour les convaincre de venir travailler en France seraient réduites à néant », estiment Film France, la Ficam et le SPFA.

Tous trois soulignent que « le mécanisme a montré toute son efficacité, qu’il ne présente aucun effet d‘aubaine et qu’il offre un retour globalement positif pour l’État (chaque euro de crédit d’impôt équivaut à 7 euros de dépenses sur le territoire et 2,7 euros de retombées fiscales et sociales pour l’Etat) ». C’est pourquoi, ils demandent « à ce que, conformément à ce qui a été validé en première lecture par l’Assemblée Nationale, le dispositif soit prorogé jusqu’en 2019 ».

Depuis son entrée en vigueur en 2009, le C2I a attiré plus de 140 projets, tous genres confondus (cinéma, télévision, FVX, animation, prise de vues réelles), généré près de 700 M€ de dépenses sur le territoire, permis la création de 130 000 journées de travail par an, contribué au rayonnement de la France, de son patrimoine et son territoire à travers le monde grâce à des films emblématiques tels Midnight in Paris et Magic in the Moonlight de Woody Allen, Hugo Cabret de Martin Scorsese, Tamasha d’Ali Imtiaz, Befekre d’Aditya Chopra, Dunkirk de Christopher Nolan ou les séries Marseille, Meurtres au paradis et Riviera. Sans le crédit d’impôt, aucun de ces projets ne se serait tourné en France !

Le C2I a également consolidé la filière française de l’animation qui s’est hissé aux premiers rangs mondiaux, notamment avec le succès exceptionnel de l’implantation, à Paris, de Illumination Mac Guff, productrice pour la major Universal des succès mondiaux Moi, moche et méchant, Les Minions… qui ont généré plus de 3 milliards d’euros de recettes dans le monde. Sans oublier les sociétés TeamTO, Gaumont Animation, Cube Créative, 2 Minutes ou encore Mikros, fleurons de l’animation française engagés auprès de sociétés américaines telles Disney, Netflix, Dreamworks ou Paramount.