Le Luxembourg à l’honneur de Cartoon Moovie 2020

Invités par Cartoon Movie 2020 avec le soutien du Film Fund Luxembourg, le Luxembourg et ses studios (Mélusine, Doghouse, la Fabrique d’images, Zelt...) sont très recherchés pour la coproduction.
Produit par Lupus Films et Mélusine Productions, « Molesworth » sera réalisé par Uli Meyer qui adaptera en 2D l’album de Geoffrey Willans illustré par Ronald Searle. © Lupus Films, Mélusine Productions

 

Créée en 1997 par Stéphan Roelants, la société de production Mélusine Productions (et son studio d’animation Studio 352 ouvert un an auparavant) participe activement à cette dynamique en produisant ou coproduisant une vingtaine de longs-métrages dont les plus beaux fleurons de l’animation européenne : Panique au village, Ernest et Célestine, le Chant de la mer, The Breadwinner, les Hirondelles de Kaboul… À Cartoon Movie, Mélusine présentait Molesworth, un projet en développement très remarqué.

 

Mediakwest : Les films coproduits par Mélusine se retrouvent souvent primés par les festivals, aux Oscars, aux César…

Stéphan Roelants : J’ai dû faire les bons choix de coproduction ! Notre ligne éditoriale a toujours privilégié les scripts avec du sens et la richesse graphique. Si cette diversité vient à manquer, on se dirige tout droit vers des univers en plastique avec des personnages dont les yeux font le tiers de leur tête… Mais ce parti pris artistique est exigeant et impose une certaine discipline. Il ne suffit pas de se lancer dans une production, il faut savoir aussi la mener à bien.

 

Votre studio s’est-il construit autour d’une technique d’animation particulière ?

Notre orientation artistique se porte surtout sur la 2D. Nous avons peut-être été les derniers à abandonner l’animation papier en Europe ! Tante Hilda et Le Congress (2013) sont des films sur lesquels nous avons encore utilisé le papier. Nous faisons toutefois de moins en moins de différence entre la 2D et la 3D. Des longs-métrages comme Le Voyage du Prince, Breadwinner ou Les Hirondelles de Kaboul comportent des plans en 3D. Quelle que soit la technique, elle doit se montrer au service du graphisme et de la narration.

 

Vous aimez à rappeler que le Luxembourg est un petit pays, ce qui le rend plus propice que d’autres aux coproductions internationales…

Quand on est petit, il faut savoir écouter ! Pour toutes les coproductions d’envergure, la première des qualités à mettre en avant est l’écoute. La seconde est de savoir trouver sa place. Le seul moyen de se démarquer, pour un pays tel que le nôtre, est d’arriver à faire émerger des productions de qualité. Cela a toujours été mon ambition.

 

Les systèmes de soutien proposés par le Luxembourg constituent également des incitations importantes pour les coproductions…

Apporter des aides financières si elles ne sont pas accompagnées par un réel savoir-faire ne sert à rien. Il faut que le pays dispose d’un vivier d’artistes, d’une bonne expertise technique… Si nos productions n’avaient pas été aussi qualitatives, le Luxembourg comme pays de coproduction serait peut-être moins en vue. L’aide financière doit toujours être investie dans un projet qui pourra être maîtrisé.

 

L’Europe suffit-elle pour coproduire des longs-métrages d’animation ?

Tous nos films sont produits en Europe. Pourquoi aller ailleurs ? Ernest et Célestine en hiver a été réalisé en Europe. Le prochain long-métrage Ernest et Célestine : le voyage en Charabie (prévu pour 2022), qui réunit pratiquement la même équipe (Folivari, Mélusine, France Télévisions, Studio Canal, Canal+), sera également fabriqué en Europe. Pour la série télé, en revanche, nous travaillons depuis longtemps avec l’Asie.

 

 

Extrait de l’article paru pour la première fois dans Mediakwest #36, p. 110-116. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.