Le mélangeur DYVI donne vie au projet de live-cinéma de F. F. Coppola

Francis Ford Coppola, cinéaste mythique qui fut l’un des premiers à utiliser la vidéo haute définition analogique en 1982 dans un long métrage pour le film Coup de cœur, a choisi le mélangeur DYVI d’EVS pour Distant Vision, son nouveau projet de live-cinéma. Ce mélangeur numérique, traditionnellement intégré à un environnement de diffusion TV, a été utilisé pour commuter et associer les images produites par les 40 caméras filmant ce projet hybride.*
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Quelque 34 ans après Coup de Cœur, où Francis Ford Coppola réalisait aux commandes d’une régie vidéo, Distant Vision suit un scénario traditionnel, mais les scènes sont répétées, puis jouées en direct et diffusées en temps réel sur Internet. La première partie du projet, créée par le studio Zoetrope de Francis Ford Coppola, a été filmée à l’université de Los Angeles (UCLA). C’est le directeur technique Teri Rozic qui s’est chargé de l’intégration du mélangeur DYVI dans le workflow de Distant Vision. Les 17 décors du film avaient chacun leurs exigences complexes en termes de caméras, et le processus général de production a pu être considérablement simplifié en réglant les entrées et les sources indépendamment pour chaque décor dans le DYVI.

Francis Ford Coppola décrit le concept : « J’ai ressenti un besoin d’expérimenter, afin d’apprendre la méthodologie du live-cinéma, qui est un mélange de théâtre, de cinéma et de télévision. Comme au cinéma, l’élément de base du projet est le plan ; comme au théâtre, les comédiens se produisent sur une scène ; et comme à la télévision, les images sont transmises en direct à l’aide de technologies de pointe. »

À mesure que chaque plan était filmé, les entrées et les sources préprogrammées étaient affichées sur l’une des trois mosaïques d’images de la salle de contrôle de l’UCLA, tandis que la préparation de la scène suivante était affichée sur une autre. Ces affichages étaient généralement produits par le DYVI, et la scène en cours de diffusion était mise en valeur par un fond rouge, imitant le témoin traditionnel qui signale une diffusion en cours, en l’adaptant à la production de Distant Vision. Grâce aux mosaïques d’images, la configuration traditionnelle utilisée pour la télévision (où toutes les caméras disponibles sont affichées en même temps) pouvait être remplacée par cette configuration plus logique, faisant appel à des préréglages, idéale pour un projet de live-cinéma.

« Je pense que la mosaïque d’images dynamiques et le réglage du panneau de contrôle comptent parmi les éléments les plus importants pour le réalisateur, explique Francis Ford Coppola, concernant l’inclusion du DYVI dans le projet. Dans notre système, les sources affichées pouvaient être réorganisées à la volée à tout moment en cours de production. Ainsi, j’ai pu me concentrer uniquement sur les sources qui étaient nécessaires à un stade donné de la production, ce qui a permis au directeur technique de gérer les enchaînements de manière plus efficace et plus directe. La configuration que nous avons adoptée pour le DYVI aurait été impossible avec un mélangeur traditionnel. »

« Ce projet a utilisé le mélangeur DYVI exactement de la manière que nous avions en tête lors de la conception de l’appareil », indique Jürgen Obstfelder, spécialiste des produits chez EVS et concepteur de la partie logicielle du mélangeur DYVI.

Depuis quelques années, les mélangeurs évoluent principalement par l’ajout de nouvelles entrées. Puisque le DYVI est basé sur une plate-forme logicielle, il peut être configuré pour un nombre illimité de réglages – c’est-à-dire, dans le cas de Distant Vision, de lieux. Les opérateurs et les directeurs techniques peuvent alors passer d’un réglage à l’autre d’une simple pression sur un bouton, sans devoir programmer des raccourcis pour accéder aux flux d’entrée de la production.

« L’aisance avec laquelle nous avons pu configurer le DYVI n’avait rien à voir avec le réglage d’un mélangeur classique et nous avons ainsi pu produire très facilement cette partie de Distant Vision. Le système nous a offert une flexibilité suffisante pour préconfigurer les entrées caméra et les sources de chaque décor, ce qui a rendu la production bien plus efficace et plus facile à gérer », explique Teri Rozic.

Un serveur de production en direct EVS XT3 a également été intégré dans le workflow technique. Les séquences dans chacun des 17 décors ont été montées et enregistrées sur un serveur de production en direct EVS XT3 pendant les répétitions. Si un problème survenait sur scène en cours de diffusion, Teri Rozic pouvait immédiatement basculer vers les contenus enregistrés stockés sur le serveur, évitant que des erreurs ne soient vues par tous les téléspectateurs.

Ce projet de live-cinéma est très ambitieux. Dirigé par l’un des plus grands noms du cinéma, faisant vivre aux spectateurs la passion du théâtre et basé sur la technologie qui sous-tend les plus grands événements télévisés du monde, Distant Vision représente un nouveau type de cinéma.

 

* Article paru pour la première fois dans Mediakwest #19, p.26. Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur totalité.