Le Prix Louis-Delluc 2013 du premier film récompense Vandal de Hélier Cisterne. Le jury du prix, qui récompense le meilleur film français de l’année, réunit des critiques de cinéma.
La Vie d’Adèle, qui représentera la France aux Golden Globes le 12 janvier à Los Angeles, raconte la rencontre et l’éveil au désir de deux adolescentes interprétées par Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux…”Je suis très honoré de recevoir ce prix si prestigieux – une reconnaissance -, attribué par des gens d’esprit et fins connaisseurs du cinéma”, a souligné Abdellatif Kechiche qui a souhaité le dédier “à ceux qui ont été la première source d’inspiration de ce film: des gens d’esprit également, ces enseignants qui donnent beaucoup à la collectivité, qui ne cherchent pas comme nous à être mis en lumière, qui font fi de la reconnaissance et qui pourtant en méritent tellement”.
Accompagné d’Adèle Exarchopoulos, le cinéaste, qui a rejoint le Fouquet’s trente minutes après l’annonce du palmarès, a confié qu’il “espère très fort” donner une suite à La Vie d’Adèle, mais qu’il “la rêve encore”.
“Si les manifestations de rancoeur ou de haine (NDLR: contre le film) ont été étonnantes. On a ressenti beaucoup de plaisir aussi, et des manifestations affectives au-delà de ce que je pensais”, a ajouté Abdellatif Kechiche.
Pour Gilles Jacob, également président du festival de Cannes, le réalisateur de La Vie d’Adèle est “un metteur en scène qui a un talent rare pour recréer la vérité. C’est l’esprit français, c’est la tradition depuis Jean Renoir jusqu’à Kechiche en passant par Pialat”. “Un grand réalisateur vous captive et ne vous lâche plus”, a souligné le président du jury, précisant que le prix Louis-Delluc, créé en 1937 en hommage au cinéaste et écrivain, récompense un film et non son réalisateur.
Abdellatif Kechiche a déjà reçu le Delluc en 2007 pour La graine et le mulet, et, cette récompense a distingué par le passé plusieurs films d’un même réalisateur (Louis Malle, Alain Resnais, Michel Deville, Claude Sautet…).
“L’année a été riche, avec des metteurs en scène en forme. Cela fait plaisir de voir l’art cinématographique tenir bon. Il y a eu plusieurs tours mais le scrutin s’est passé sans hurlements ni débats”, a dit encore Gilles Jacob.
Sept autres films étaient en lice cette année: 9 mois ferme d’Albert Dupontel, L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie, Camille Claudel 1915 de Bruno Dumont, Elle s’en va d’Emmanuelle Bercot avec Catherine Deneuve, Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines) d’Arnaud Desplechin, Mon âme par toi guérie de François Dupeyron, et Le Passé, d’Asghar Farhadi, qui a valu à Bérénice Bejo le prix d’interprétation du Festival de Cannes.
© 2013 AFP