Ce week-end, le stop-motion en effervescence

Découverte de nouveaux faiseurs d’images à la Gaité-Lyrique. Une vaste exposition nous emmène dans les labos d’une nouvelle génération de réalisateurs qui donne un nouveau souffle à la technique d’animation image par image dite « stop motion ».
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On les appelle « les nouveaux Méliès ». Les réalisateurs de l’animation tactile (ou « stop motion ») ne sont pas bien connus du grand public et pourtant leurs créations traversent nombre de publicités, de clips et de courts métrages. C’est à un de ses représentants, Yves Geleyn, que la Gaité-Lyrique a donné carte blanche pour une vaste exposition intitulée « Motion Factory, les ficelles du monde animé ». Celui-ci a sélectionné une quinzaine de réalisateurs internationaux de la Corée du Sud aux Etats-Unis, en passant par l’Angleterre, l’Irlande ou encore la Belgique.

 

 

Si l’on peut découvrir leurs films de court et moyen formats sur grand écran dans l’auditorium, le leitmotiv de l’exposition est de comprendre de l’intérieur comment ces films se fabriquent aujourd’hui. La scénographie a ainsi été imaginée comme une immense usine ou chaque réalisateur nous invite dans son studio de production afin que l’on puisse suivre le processus de fabrication de chacun, toujours très personnel. Chaque « faiseur d’images » présente ses matériaux et techniques de prédilection en donnant à voir maquettes, figurines en pâte à modeler, décors, story-board, making-off, photos…

 

 

Imprimante 3D, Viméo et papier découpé

 

«  Je voulais surprendre le public en lui montrant que ces films ont été faits avec une figurine de deux millimètres animée image par image ou avec une marionnette manipulée par deux techniciens en équilibre sur un pont surplombant le plateau de tournage » explique Yves Geleyn.

 

 

Si la fantaisie est toujours présente, les univers des quinze réalisateurs – dont Yves Geleyn qui présente son travail dans l’exposition- sont très diversifiés. Les réalisateurs affectionnent tout autant papier découpé, marionnettes, ombres chinoises que les logiciels de motion design et imprimantes 3D. L’exposition rend aussi manifeste combien le stop motion, qui remonte aux débuts du cinéma, s’est parfaitement approprié les possibilités Internet. Viméo, la plateforme en ligne de vidéos https://vimeo.com/ est devenue la ressource privilégiée des réalisateurs pour diffuser ces films. Et si l’exposition n’y fait pas allusion, on pense aussi à l’application Vine (https://vine.co/) dont le format de 6 secondes incite intuitivement à utiliser le stop-motion. « Le stop-motion et les autres techniques d’animation « réelle » ne subsistent pas malgré les conséquences des nouvelles technologies sur la réalisation de films, mais bel et bien grâce à elles» glisse d’ailleurs Yves Geleyn. Comme quoi la créativité et la fulgurance du numérique sont hautement compatibles avec les techniques anciennes du cinéma. A découvrir jusqu’au 10 août.

 

 

Le studio live de Kinofabrik

 

Pour initier petits et grands et rendre le plus concret possible les procédés de l’animation tactile, la Gaîté-lyrique a eu la bonne idée d’inviter l’association KinoFabriK (www.kinofabrik.org). Pendant toute la durée de l’exposition, un studio de tournage permanent est ouvert à tous les réalisateurs en herbe, aux jours et horaires d’ouverture de l’exposition. Sur le principe du « cadavre exquis », les réalisateurs animateurs de l’association complètent chaque jour avec les participants l’action commencée la veille. Le film en évolution et l’image du plateau sont projetés en continu sur les parois de la salle pour que chacun puisse comprendre les enjeux du tournage avant de se décider à y participer.

 

 

Motion Factory-Les ficelles du monde animé, La Gaîté-Lyrique, 3, rue Papin, Paris 3e. De 14 heures à 20 heures du mardi au samedi et de 12 heures à 18 heures le dimanche. Tél. : 01-53-01-52-00. Jusqu’au 10 août.

 

www.gaite-lyrique.net