Mathias Even Wismer, responsable produit chez Panasonic, nous parle des nouvelles VariCam…
« La première VariCam a été commercialisée en 2002. Cette caméra haute définition offrait déjà la possibilité de sur ou sous-échantillonner et de créer de magnifiques images cinématographiques. Mais depuis, les ingénieurs de Panasonic ont redoublé d’efforts pour concevoir la caméra idéale et les résultats sont là avec la nouvelle VariCam qui propose des fonctionnalités étudiées pour à la fois débrider la créativité et optimiser les flux de travail. » explique Mathias Even Wismer.
Pour concevoir cette troisième génération de VariCam, les services de R&D de Panasonic se sont appuyés sur de nombreux feed-backs de chefs opérateurs et ils proposent aux productions deux modèles : la VariCam 35, une caméra 4K avec un capteur Super-35 mm, et la VariCam HS, une caméra 2/3 “ à haute vitesse.
La VariCam 35 est dotée du nouveau capteur MOS Super-35 mm de Panasonic afin de capturer des images 4K en 4096 × 2160 (17/9) jusqu’à 120 im/s. De plus, elle dispose d’une impressionnante plage dynamique de 14 pas, ce qui lui permet de capturer fidèlement des images ayant une large gamme dynamique et un contraste élevé sans aucun compromis.
La VariCam HS, qui permet de capturer des images 1080p à haute vitesse (jusqu’à 240 im/s), a été conçue pour la capture d’images haute définition, mais également pour les applications les plus exigeantes avec la prise de vue au ralenti pouvant servir pour des documentaires, la couverture d’événements sportifs ou les effets spéciaux.
Une modularité qui démultiplie les possibilités de prises de vues…
Grâce à sa conception modulaire, la tête de la caméra peut être séparée du module d’enregistrement. L’utilisateur est libre de choisir entre les deux têtes en fonction de celle qui est la plus adaptée à ses besoins du moment.
Le module de caméra et le module d’enregistrement peuvent être reliés par un câble, la caméra pouvant être utilisée sur un bras, une tourelle, ou partout où la taille et le poids jouent un rôle important.
« Si les équipes emmènent les deux têtes sur le lieu de tournage, elles bénéficieront d’une plus grande liberté créative mais n’auront à se familiariser qu’avec un seul système, un seul codec, un seul workflow et surtout le matériel à transporter sera moins volumineux qu’avec deux caméras. Nos ingénieurs se sont servis de la puce DYNA issue de notre technologie caméra 3D pour donner la possibilité d’enregistrer simultanément dans deux formats, ainsi qu’en proxy. En l’alliant à la fonctionnalité d’étalonnage des couleurs intégrée à la caméra, il est par exemple possible d’enregistrer simultanément aux formats 4K master et HD, puis de générer des rushes et de commencer l’étalonnage des couleurs sur le lieu de tournage. Cette possibilité aidera grandement à rationaliser les pipelines de production », souligne Mathias Even Wismer.
En termes de stockage, Panasonic a spécialement développé une carte expressP2 capable de capturer des images 4K ou HD à haute vitesse. « La carte et le lecteur offrent une vitesse de transfert élevée (jusqu’à 2,4 Gb/s) et une durée d’enregistrement de 72 minutes au mode 4K/25p, le tout sur caméra, sans avoir à traîner derrière vous un chariot de stockage supplémentaire », complète-t-il.
L’aspect confort n’a pas non plus été négligé : la caméra dispose d’un viseur électronique OLED de dernière génération avec une fonctionnalité de zoom optique… Mais surtout, la caméra propose un outil d’aide à la mise au point qui fait toute la différence lorsque l’on tourne en 4K et que l’on doit se confronter à la problématique des faibles profondeurs de champ: de minuscules cadres rectangulaires verts s’affichent dans le viseur lorsque l’image est floue, et, lorsque l’opérateur parvient à faire une mise au point sur toute l’image, tous ces rectangles grossissent jusqu’à former une mosaïque (cf. visuel).
Un outil des plus performants en termes de colorimétrie
La nouvelle génération de VariCam possède aussi un autre atout qui ne manquera pas de séduire les chefs opérateurs : sa gamme chromatique est assurément différente de tout ce qu’ils ont pu voir jusqu’à présent.
S’appuyant sur l’héritage de la VariCam originelle, la VariCam 35 est dotée d’un gamma V-Log, spécialement réglé pour produire des images couvrant une impressionnante plage dynamique de 14 pas en données d’image dans le fichier enregistré. Le chef opérateur pourra assigner différentes tables de conversion (LUT) à des sorties caméra et des canaux d’enregistrement individuels.
« Vous pouvez par exemple filmer en UHD et réaliser un enregistrement non destructif avec la LUT V-Log, mais assigner une LUT 709 « interne » à l’enregistrement HD / proxy pour une restitution de contraste normale en temps réel pour le montage et le pré-étalonnage ».
Un « look Panasonic » de retour et meilleur que jamais.
« La VariCam 35 restitue les couleurs comme aucune autre caméra. Les rouges sont purs et précis, sans compromis de nuances variées d’orange ou de rose. Et il semblerait que nous ayons vu juste avec les jaunes également, indispensables à la richesse des tonalités de couleur chair, qui est l’une des caractéristiques des caméras Panasonic. Les couleurs chair sont chaudes, vivantes et différentes de celles produites par d’autres caméras. Les couleurs secondaires, elles aussi, sont merveilleusement reproduites. Le rendu des bruns et des violets est précis et subtil. Avec cette capacité à créer des contrastes pour les couleurs secondaires, la caméra fera immanquablement des adeptes car jusqu’à présent, les chefs opérateurs avaient des difficultés à retrouver autant de nuances de couleurs », s’enthousiame Mathias Even Wismer.
Une bande démo créée à l’occasion de l’IBC (vimeo.com) montre cette capacité de restitution des couleurs de la caméra. Une scène laisse entrevoir un portant de vêtements à travers une fenêtre couverte de pluie. On peut identifier chaque couleur individuelle avec une grande subtilité – les bronzes, les gris ou les bruns. (il existe un lien pour voir cette bande démo ?).
« Chaque couleur jaillit sans créer de contrastes criards offrant aux cadreurs la plus précise et la plus belle des palettes avec laquelle travailler. Mais c’est dans les scènes nocturnes que, pour moi, la caméra excelle encore plus. La VariCam est capable parvient comme nulle autre caméra de capturer des couleurs précises et saturées en conditions de basse lumière », poursuit Mathias Even Wismer.
Et en effet, la bande démo contient une scène où les jaunes sodium des réverbères côtoient des bleus et des jaunes néon. Même dans cet obscur paysage urbain de Los Angeles, la caméra embarquée dans l’hélicoptère permet de distinguer les voitures rouges et les voitures blanches. Et les images sont capturées avec un niveau de luminosité inégalé ; on peut lire l’enseigne du Staples Center, d’une couleur rouge écarlate, sur la sombre devanture du bâtiment. Un résultat magique pour une scène nocturne !
Cette nouvelle VariCam 35 devrait rapidement rencontrer des adeptes dans les univers de la production haut de gamme… « Notre nouvelle Varicam devrait être déterminante dans l’adoption de la 4K, tout comme la première VariCam l’a été dans l’adoption de la HD, il y a une dizaine d’années ». Sans aucun doute ce bel outil facilitera résolument la production d’images 4K à couper le souffle pour le cinéma et la publicité… Pour ma part, avec cette caméra, j’imagine volontiers qu’un réalisateur puisse s’enthousiasmer à l’idée de tourner un remake du film d’époque Barry Lindon de Stanley Kubrick (un film de 1975 qui comporte notamment des scènes avec pour seul éclairage des bougies ), et vous quelles utilisations entrevoyez-vous ?…