En quelques années, la production cross et transmedia a pris des allures de Saint-Graal pour les producteurs de contenus. Mais qui dit Graal dit parfois quête sans fin. Car, la plupart du temps, financer de tels projets s’avère non seulement chronophage mais aussi périlleux, tant les sources, modalités et autres restrictions apparaissent comme autant de contraintes. Sans prétendre à l’exhaustivité, voici un tableau général des sources de financement possibles. Suivez l’arborescence… pardon, le guide.
On pourrait résumer la production multi-écranspar la capacité à produire pour plusieurs écrans, avec une grammaire, un langage adapté à ces différents supports. Cela peut recouvrir à la fois le crossmedia et le transmedia. Une fois dit cela, il reste à définir ce langage, cette grammaire pour en faire un projet abouti, sans impasse narrative mais, au contraire, un véritable écosystème cohérent. En parallèle du travail d’écriture, clé de voûte de tout projet, la question du financement demeure prégnante. À qui s’adresser ? Entre financements publics d’État, régionaux, fonds privés, crowfunding ou chaînes de télévision, difficile d’y voir clair. Et, ce, d’autant que certains « guichets » s’abordent différemment selon que vous envisagez un média traditionnel comme « navire l » ou une fenêtre ou écran « secondaire » (Web, tablettes).
Pour se retrouver dans cette jungle, nous avons pris l’option simple de définir les grandes familles de financement possibles : nationaux et régionaux publics d’une part, et privés d’autre part. L’idée n’est pas de tendre à l’exhaustivité mais de fournir quelques pistes pour que chacun puisse, au moins dans un premier temps, s’y retrouver.
Le CNC : acteur majeur
Le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée a ouvert son système de soutiens aux œuvres dites multi-supports en 2007 avec trois entrées possibles : aides aux nouveaux médias, Web COSIP et RIAM (en partenariat avec Oséo). Le budget consacré aux aides aux nouveaux médias est de 3 M€ par an sous forme de subvention accordée dans le cadre d’un appel à projets. Elle se décline en 3 aides que sont l’écriture et le développement de contenus multi-supports (depuis 2007 avec un plafond fixé à 50 000 € et 50 % du budget) ; l’écriture et le développement des contenus destinés à l’Internet et aux écrans mobiles (depuis 2008, avec 20 000€ et 50 % du budget) ; la production de contenus destinés à l’Internet et aux écrans mobiles (2008, 100 000 € de plafond et 50 % du budget). En 2012, 95 projets ont été soutenus pour un montant total de 2,4 M €.
Les critères d’éligibilité diffèrent selon le type d’aide demandé. Pour le développement multi supports, il faut que ces contenus soient « destinés à plusieurs médias dont le cinéma et/ou la télévision », avec des « développements narratifs spécifiques sur chacun des supports ». La dernière date de dépôt des projets pour 2013 était le 23 octobre.
Le Web COSI P a été mis en place en 2008 et « vise à accompagner le développement et la production d’œuvres patrimoniales audiovisuelles sur Internet. Il vient compléter les dispositifs de soutien existants, sans les remplacer ». Attention : le Web COSIP permet uniquement « aux producteurs disposant d’un compte automatique audiovisuel de le réinvestir sur des œuvres audiovisuelles préachetées par une ou plusieurs plateformes Internet seules, selon des modalités proches de celles des projets aidés au COSIP, à partir du même compte de soutien du producteur et pour les mêmes genres audiovisuels éligibles qu’au COSIP ». Les œuvres aidées (fiction, animation, documentaire, recréation et captation de spectacles vivants) peuvent être « linéaires » ou « non linéaires » ; le calcul du soutien est quelque peu complexe (sauf pour les habitués du COSIP) et celui-ci s’effectue soit sous forme d’aides automatiques soit sous forme d’avances (mais uniquement en production).
Il est important de noter que « le cumul est impossible entre le Web COSIP en production et une demande d’aide sélective aux nouveaux médias en production ». Le CNC souligne ainsi qu’un projet « éventuellement refusé en production par la commission sélective aux nouveaux médias ne pourra prétendre à une aide automatique du Web COSIP en production ». Il sera donc préférable de procéder à une étude en amont des financements possibles dans l’un ou l’autre cas afin de déterminer quel est le plus pertinent (ou, plus trivialement, quel est celui qui finance le mieux). En parallèle de ces dispositifs, le RIAM (Réseau d’Aide à la Recherche et à l’Innovation en Audiovisuel et Multimédia), élaboré dès 2001, et, depuis 2007, présent sous forme d’un partenariat entre le CNC et Oséo Innovation. Sa zone d’intervention est large (produits et services audiovisuels, multimédia : cinéma, ludo-éducatif, jeux vidéo linéaires ou non, interactifs, collaboratifs ou non, etc) mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle est ouverte à tous les vents. Il bénéficie d’une grille d’expertise précise remplie par un expert qui rencontre les porteurs du projet. Et même si son avis n’est qu’indicatif, il convient de garder à l’esprit que près d’un quart des projets est retoqué… sans que ce soit pour autant pénalisant. Il s’agit souvent de demandes d’ajustement, de précisions; on peut de nouveau candidater. Plus de la moitié des projets resoumis sont d’ailleurs labellisés. L’intervention se fait sous forme de subvention et d’avance remboursable avec des montants oscillant entre 50 000 € et plus de 1 M€. En 2010, sur 38 projets déposés, 26 ont été labellisés, dont 19 au premier examen.
Une initiative transfrontalière : Pictanovo
Ex-CRAAV, le pôle Image Pictanovo anime un fonds baptisé « Expériences Interactives » depuis 2011. Ce fonds, doté de 1,5 M€ en 2012, est financé à la fois par la Région Nord-Pas-de-Calais, Lille Communauté Urbaine, la CCI Grand Hainaut, Pictonovo, le CNC, Wallimage, la Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin, Dunkerque Grand littoral communauté urbaine et le Vlaams Audiovisueel Fonds (VAF) en Belgique. Son budget est de 1,5 M€. Trois thématiques sont principalement retenues : serious game, audiovisuel et transmedia, installations artistiques et médiation culturelle. Si vous êtes une entreprise, deux types de soutien sont possibles : « pour les projets prometteurs (sic) mais manquant de partenaires ou de financement, une demande entre 25 000 et 40 000 € dans le but de réaliser une maquette, un prototype, un pilote ou un PoC (Preuve de concept); autour de 50 à 60 000 € pour les dossiers solides, rassemblant toutes les compétences dans le consortium, correctement cofinancés et aboutissant à une oeuvre expérimentale exploitable et/ou commercialisable ». Si vous êtes une association, le fonds octroie une participation d’environ 20 000 € permettant de financer 5 projets sur le budget dédié. Un accompagnement est également prévu pour une plus grande garantie de « bonne fin ».
Quels sont les critères ? Sur le volet Audiovisuel et transmedia, les oeuvres et projets doivent être conçus pour « se déployer sur plusieurs médias et portant leur propre stratégie d’interaction avec les publics ». Ils doivent intégrer les technologies innovantes, s’appuyer sur de nouvelles écritures. Abondé à hauteur de 300 000 €, ce volet transmedia peut cependant être plus ou moins financé, en fonction de l’importance des projets des autres thématiques. L’idée de cette collaboration transfrontalière est, justement, de développer les passerelles entre producteurs des deux pays (sans pour autant en faire un critère supplémentaire). Tout comme le dispositif mis en place depuis des années pour le soutien à la production « classique », Pictanovo n’octroie pas de subvention mais cofinance les projets, lui donnant droit à un pourcentage de cofinancement à valoir sur les recettes nettes de commercialisation du projet.
(http://pictanovo.fr/financer_expinterac.php)
Collectivités territoriales : 11 fonds à décortiquer
Plusieurs régions, outre l’initiative transfrontalière de Pictanovo, ont fait le pari de soutenir la production multi-écrans, sous forme d’aides au développement, à l’écriture ou à la production. Pour demeurer dans le Nord, signalons que le même Pictanovo propose pour les associations de sa région, une aide dite « à la création audiovisuelle associative » qui finance notamment « des Créations transdisciplinaires utilisant image animée et spectacle vivant », pour un montant plafonné à 12 000 €.
Le pôle image Haute-Normandie dispose d’une commission « création numérique, multimédia et images différentes » qui « accompagne des auteurs et des producteurs qui souhaitent intégrer les spécificités de l’Internet, des écrans mobiles ou toute autre technique numérique dans leur démarche artistique de création et de production. » Le projet doit être un concept original comprenant des contenus spécifiques (linéaires ou interactifs) qui peut être présenté à différents stades : développement, réalisation ou production. Le soutien à la création numérique, multimédia et aux projets images différentes est plafonné à 5 500 €.
La Franche-Comté, bien qu’ayant fermé son fonds de soutien en 2012, compte néanmoins une aide à l’innovation (candidatures ouvertes jusqu’au 1er décembre) destinée aux structures de production franc-comtoises pour la création de projets nouveaux médias : web-documentaires et web-fictions interactifs, éventuellement déclinés sur smartphones et tablettes. L’aide est accordée sous forme de subvention proportionnelle plafonnée à 15 000 €. Son montant est fonction de la nature du projet.
La région Rhône-Alpes est très active dans le domaine des nouveaux médias avec tout d’abord une aide à l’écriture, encadrée par le Bureau des Auteurs (Rhône-Alpes Cinéma), d’un montant maximum de 5 000 €, qui s’adresse aux auteurs littéraires ou graphiques et/ou aux porteurs de projets dont au moins l’un d’entre eux est installé en région. Cette aide est destinée aux «œuvres innovantes qui intègrent les spécificités de l’Internet et/ou des écrans mobiles dans leur démarche artistique et de diffusion. Les projets doivent avoir été conçus dès l’origine dans une optique multi-supports ou pour Internet et/ou écrans mobiles ». Parallèlement, la région propose une aide au développement de projets pour les nouveaux médias pour des œuvres multi-supports ou des oeuvres destinées exclusivement à Internet et/ou aux écrans mobiles. Dotée d’un budget de 130 000 € (chiffres 2011), l’aide régionale est effectuée sous forme de subvention, plafonnée à 20 000 € et à 50 % maximum du budget total de développement. Le prochain dépôt des candidatures est fixé au 15 novembre 2013 (puis 13 mars 2014). À noter également la présence du fonds SCAN (Fonds de soutien à la création artistique numérique) pour les arts numériques.
En Île-de-France, c’est du côté de l’Arcadi qu’il faut lorgner avec une aide à la création multimédia expérimentale (Acmé) pour la création d’œuvres d’art numérique, qu’il s’agisse de projets individuels ou collectifs. Environ quinze projets sont soutenus chaque année.
En Languedoc-Roussillon, le fonds d’aide à la création artistique numérique propose 2 aides : aide à la résidence artistique (plafond : 20 000 €), aide à la production artistique pour l’Internet mobile (plafond : 25 000 €). Il convient de noter que, pour la seconde, « les applications doivent être accessibles sur plusieurs plateformes de téléchargement. Sont donc exclus les projets faisant l’objet d’un accord d’exclusivité». Si vous souhaitez valoriser le territoire Aquitaine, il faut vous adresser à la Fabrique BnsA, fruit du partenariat entre la région et la DRAC depuis 2000. Les projets concernés sont : exposition virtuelle/hybride, serious game, web-documentaire, livre augmenté, hyperlien, ARG, API, transmedia, réalité virtuelle, crossmedia, géocatching, QR code… Dotée d’une enveloppe de 100 000 €, l’opération a déjà permis la réalisation de 7 projets numériques mettant en valeur le patrimoine aquitain, sélectionnés parmi 50 dossiers déposés (voir : http://webdoc.bnsa.aquitaine.fr/).
Une aide (sélective) à la production d’œuvres audiovisuelles et nouveaux médias est disponible en Lorraine incluant une diffusion TV ou web (donc webdoc, web fiction, projets cross et transmedia). 100 % de la subvention (plafonnée à 50 000 €) doit être dépensée en région et octroyée à une structure implantée en Lorraine avec déjà un compte COSIP (et Web COSIP).
En Pays de la Loire, les œuvres multimédia et nouveaux médias sont éligibles à l’octroi de soutien mais avec des conditions bien précises (plafonnées à 30 000 €) : la structure de production est implantée en Pays de la Loire et au moins 30 % de la subvention sera dépensée en région; le réalisateur est installé en Pays de la Loire et 50 % de la subvention sera dépensée en région; 120 % de la subvention sera dépensée en Région.
Via son pôle image Magelis, la région Poitou- Charentes propose des aides à la création de produits multimédia et jeux vidéo, avec des subventions forfaitaires plafonnées à 30 000 € pour des entreprises implantées en région ou faisant appel à une entreprise régionale. La Réunion, quant à elle, a elle aussi des aides à l’écriture (5 000 €) et à la production (15 000 €), pour des « projets à caractère éditorial destinés à une commercialisation, à usage professionnel ou grand public tels que webdoc, transmédia et app mobile ». En 2012, 3 aides à l’écriture et au développement ont été allouées, 6 pour la production sur des soutiens moyens respectivement de 2 000 et 7 450 €… Plus globalement, mais de manière moins formelle, d’autres collectivités comme l’Alsace ou la Bretagne proposent des aides aux nouveaux médias mais presqu’exclusivement centrées sur l’écriture ou le développement.
Crowdfunding : encore du chemin
Selon l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), on distingue trois types de plateformes de crowdfunding : celles permettant de récolter des dons ou des contributions pouvant donner lieu à des contreparties diverses ; permettant le financement de projet via des prêts ; permettant le financement d’un projet entrepreneurial via la souscription de titres. Plus concrètement, le financement participatif associé aux projets multi-écrans gagne du terrain en France, même si on est encore loin des chiffres nord-américains : 1,15 milliard d’euros aux États-Unis, en 2011 soit le double de l’année précédente ! Sur le premier semestre 2013, le chiffre national est de 33 M€, quel que soit le mode de participation et le type de projet soutenu (source : association Financement Participatif France). Parmi les plus actives dans le domaine, citons Kisskissbankbank ou Touscoprod. La première a monté des partenariats avec la Banque Postale ou des magazines comme Glamour pour soutenir des projets en leur offrant une vitrine (et un soutien financier) d’importance. Même type de partenariats sur Touscoprod avec un taux de réussite (tous genres confondus) de l’ordre de 52 %… et une levée moyenne de 8 000 €. Pas non plus de quoi bâtir un plan de financement uniquement là-dessus, donc !
Les autres plateformes sur lesquelles on peut déposer son projet sont notamment MyMajor-Company, Ulule, Kickstarter…
Enfin, on peut aussi aller fouiller du côté des bourses de Fondations qui offrent souvent des sommes conséquentes mais, également, voire surtout, un satisfecit important pour la notoriété de votre projet. Parmi celles-ci, citons la Bourse Créateur Numérique de la Fondation Jean-Luc Lagardère, l’aide à l’écriture « Bourse Orange / Formats innovants » est née en 2009 d’un partenariat entre Orange et l’association Beaumarchais-SACD, les Ateliers Orange de la création (un concours destiné aux producteurs, créateurs de contenus et aux jeunes talents des écoles). Sans oublier les sociétés d’auteurs (SCAM, SACEM, SACD) qui, forcément, se proposent de venir en aide aux porteurs de projets au niveau de l’écriture.
Chaînes TV : un tremplin
Depuis quelques années, les chaînes de télévision sont passées du mono-écran à Internet en proposant, dans un premier temps, des rediffusions de programmes existants. En 2010, France Télévisions a souhaité rafraîchir le dispositif dans une optique transmedia… essentiellement destinée à monétiser des contenus déjà produits. Trois ans plus tard, FTV en a fait une « priorité » : selon le diffuseur, « le transmedia made in France Télévisions doit promouvoir au long cours des contenus qui sont d’abord proposés sur nos chaines. Le concept : capitaliser sur la longue traine pour redonner à voir « hors de la boite » un programme diffusé à l’antenne, mais surtout pour enrichir l’expérience proposée en faisant de l’antenne une porte d’entrée sur une galaxie de contenus satellites disponibles sur d’autres médias (web, applis, expositions, livres, newsmag, bd, jeux vidéos etc.) » À côté de cela, le département Nouvelles écritures souhaite supporter des projets qui « n’ont pas vocation à naviguer de la télévision à Internet, ce sont de purs objets Web. Blogs, Webfictions, webdocumentaires, serious games etc » Arte fait également figure de pionnier en proposant de nombreux programmes sur son site Web et, de plus en plus, des dispositifs multiécran (voir encadré). Pour autant, les liens entre écran TV et écrans secondaires sont plutôt ténus, voire inversés, les applications, mini-sites ou autres projets se proposant en amont d’un programme sur la chaîne. Idem pour Canal+ qui, notamment avec Mission Braquo, avait permis à la chaîne de lancer la saison 2 de sa série policière. Aborder le financement d’un projet transmedia par le guichet Chaînes TV est donc un beau challenge… que certains qualifient de casse-tête.
Tout dépend donc du projet que l’on souhaite mettre en route et, surtout, de son degré d’avancement. Si beaucoup de sources de financement se concentrent sur l’aspect narratif, c’est que ce dernier pèche encore en France. En aval du flux, les diffuseurs sont bien conscients que le ROI est négatif. Si cela fait partie des missions de service public, d’autres acteurs préfèrent attendre une rentabilité ou, à défaut, un modèle économique plus stable, pour avancer. Mais les sources sont nombreuses et les interlocuteurs de plus en plus motivés.
Intime conviction : une fiction TV et un procès en ligne pour ARTE
Produit par Maha Productions (Oscar du meilleur documentaire pour Un coupable idéal en 2002) et Arte, le projet Intime conviction mise sur un dispositif multi-écrans singulier : une première fiction met en scène une histoire policière troublante, librement inspirée d’un fait divers ayant conduit aux assises un médecin légiste accusé du meurtre de sa femme. La seconde partie correspond au procès de l’accusé mis en ligne sur le web pendant quatre semaines, sous la forme de séquences filmées par trois caméras mobiles et quatre fixes, accessibles aux internautes qui prendront la place de jurés et voteront. Le projet a bénéficié à la fois du Web COSIP, du financement d’Arte et de deux fonds de soutien, celui d’ECLA Aquitaine et celui de CICLIC (Région Centre). « Nous avons accueilli en novembre 2012, une semaine après le tournage de la première fiction, l’équipe de tournage du procès au Palais de justice de Tours », explique Jérôme Parlange, responsable du pôle création de l’Agence régionale du Centre pour le livre, l’image et la culture numérique. « Ce qui nous a excité dans ce projet, c’est sa déclinaison pour le Web pensée dès le début ». La région ne disposant pas de soutien spécifique au transmedia, la demande d’aide a été déposée au titre de la fiction audiovisuelle, avec un montant alloué de 50 000 €. La diffusion à la fois du téléfilm et du procès sur le site dédié d’Arte (http://intimeconviction.arte.tv/fr/) est prévue pour décembre prochain mais les modalités de diffusion du procès restaient encore à définir à l’heure où nous écrivons ces lignes.
MEDIA : financier et levier
Le programme MEDIA propose des aides au développement pour des œuvres dites interactives. Si l’expérience d’une première œuvre interactive antérieure est requise, les projets concernés par l’aide sont de nature assez large : développement de concepts (allant jusqu’à une 1ére application jouable) de contenu interactif numérique, conçus spécifiquement en complément d’un projet audiovisuel (animation, documentaire de création ou fiction) pour au minimum l’une des plateformes suivantes : internet, PC, console, terminaux mobiles, télévision interactive. Les cofinancements du Programme MEDIA ne peuvent dépasser 50 % du budget considéré. Les subventions accordées vont de 10 000 € à 150 000 € maximums. De 2007 à 2009, 20 projets français d’oeuvres interactives ont bénéficié d’une aide pour un montant global de 1,8 M€ (sur un budget de 2 M€), soit un soutien moyen de l’ordre de 90 000 €. Vous avez le temps de peaufiner vos dossiers: les prochains appels à propositions seront publiés dans le cadre du nouveau programme Europe Créative (2014-2020) dont l’adoption est attendue, au plus tôt, pour cet automne.