Les Machineurs – L’interface homme-machine

Les Machineurs, société fondée par Emmanuel Pampuri, et aujourd’hui filiale de la société Loca Images, a gardé pour slogan les Artisans du numérique. Une définition qui colle bien à cette entreprise qui, dans ses locaux du IXe arrondissement de Paris, propose ses services de postproduction de A à Z, avec comme maître-mot l’humain.*
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Les Machineurs, loin des entreprises de postproduction industrielle, soignent leur relation client. D’ailleurs, ce qui prime ce sont les conseils. On sent que l’équipe technique est passionnée, et n’hésite pas à échanger avec vous par rapport à une nouveauté, ou tout simplement par rapport à un coup de cœur sur un film. Les Machineurs travaillent principalement pour des films indépendants, que ce soit des courts métrages, longs métrages ou documentaires. Cela fait partie de leur ADN. La société comprend trois permanents, dont deux techniciens Alix de Germiny et Geoffrey Nesego-Fernandez. Ils interviennent pour préparer les projets, fabriquer les DCP, les génériques, les sous-titres. La société est dirigée par Coralie Lobjois, qui assure également son développement commercial.

 

Une gamme de services qui s’étend

Le cœur historique de la société repose sur l’étalonnage, une partie laboratoire, dont la fabrication de DCP. Toutefois, désormais, Les Machineurs proposent du montage et de la gestion de rushes sur les tournages et de la restauration. Les Machineurs possèdent deux salles d’étalonnage autour de la solution DaVinci Resolve de Blackmagic Design. La salle la plus spacieuse se nomme Runner et la plus petite Blade (les amateurs de science-fiction apprécieront). La salle Runner est compatible 4K avec un vidéoprojecteur 4K Sony et surtout un moniteur de référence Oled Sony BVM-X300.

Les Machineurs/Loca Image ont signé un accord avec Sony pour être beta-testeurs sur certaines références, ce qui permet d’avoir des produits en avant-première. Le BVM-X300 en fait partie ; ce moniteur prend en charge un mode de plage dynamique élevée et un vaste gamut de couleur, conformément aux normes DCI-P3 et à la majorité des normes ITU-R BT.2020 (il ne couvre pas l’espace colorimétrique BT 2020 dans sa totalité). En outre, il prend en charge S-Gamut3.cine et S-Gamut3. Cela permet de finaliser les productions avec une qualité sans compromis. Le pupitre de la salle Runner est le modèle Advanded Panel de Blackmagic, offrant ce qui se fait de mieux en terme de créativité et de précision. La seconde salle est 2,5K ; l’étalonnage se fait uniquement sur moniteur et le pupitre est un Tangent Device. Elle s’adresse à des projets plus modestes ne nécessitant pas forcément une conformation 4K.

Parmi les nouveaux services, Les Machineurs proposent de la restauration numérique ; ils ont notamment réalisé la restauration des premiers films de Nicolas Philibert, Le pays des sourds et La moindre des choses. Les Machineurs conçoivent cette restauration comme une étape artistique : « C’est l’étape qui suit la restauration à proprement parler après le nettoyage des poussières, rayures, collures et autres artefacts. Il s’agit de restituer les émotions, le ressenti intrinsèques au support analogique. Cela implique des heures et des heures de recherche avec le réalisateur et aussi de bien connaître les caractéristiques des pellicules. Va-t-on préserver la couleur chaude de tel type de pellicule ? Va-t-on la renforcer ? Pour un film tourné en Super 16 ne faudrait-il pas veiller à ne pas trop stabiliser l’image afin de conserver le tremblement inhérent à ce type de prise de vues ? », souligne Alix de Germiny, technicienne au sein des Machineurs.

Les Machineurs utilisent la solution PF Clean de Pixel Farm pour la restauration numérique des films qui lui sont confiés. Deux ans ont été nécessaires pour restaurer les deux films de Nicolas Philibert.

 

Les Machineurs, le conseil du tournage jusqu’au DCP

Si Loca Images a fait l’acquisition de l’entreprise, c’est pour compléter son offre de location et permettre aux clients de pouvoir produire un film de A à Z avec le groupe. « Nous intervenons en synergie avec Loca Images sur la partie tournage et réfléchissons aux workflows les plus efficaces en vue de la postproduction que nous effectuerons ensuite. Nous avons une roulante DIT que nous pouvons proposer sur les tournages aux techniciens », précise Alix de Germiny.

Les Machineurs proposent désormais du montage. Les monteurs peuvent choisir le logiciel qu’ils souhaitent (Avid Media Composer, Final Cut Pro X, Adobe Premiere). Toujours dans cette optique de fluidifier les étapes, Les Machineurs proposent de simplifier les étapes de validation : « Pour accélérer les process, nous utilisons un outil collaboratif qui est une plate-forme de validation. À la différence d’autres outils de ce type, nous avons la main sur le stockage, qui est en interne. Nos clients accèdent à des clips en basse définition et nous pouvons ainsi optimiser les étapes de validation », indique Geoffrey Nesego-Fernandez, technicien pour Les Machineurs.

L’ensemble des stations de travail est sur Macintosh avec du stockage local ; les deux salles d’étalonnage sont équipées de Red Rocket. Prestation historique, la fabrication de DCP reste une activité importante qui, en ce moment, bat son plein avec le Festival de Cannes en ligne de mire.

 

Quelques références

Maïmouna Doucouré, qui a remporté le premier prix du court métrage de fiction dans la sélection internationale du Sundance Film Festival pour son film Mamans, la postproduit chez Les Machineurs.

Parmi les autres films récemment postproduits ou en cours de postproduction, La duchesse de Varsovie de Joseph Morder, Salafistes de François Margolin et Lémine Ould Salem, Little Go Girls d’Éliane de Latour, Les éléphants perdus de Claude Andrieux et Links of Life de Marie-Hélène Roux.